Des déchets que l’on donnait aux chiens avant de nous en faire manger.

 

L’élaboration du minerai de viande, document la vie.

 

Support Wikipedia La mondialisation n’arrange rien, dès lors qu’interviennent dans un domaine un nombre d’influences de plus en plus importantes, on ne maîtrise plus rien. Les fraudes, les tromperies se multiplient, et la recherche des responsabilités se complique par ce qu’elles sont diluées. En d’autres termes, pour faire simple, la mondialisation c’est le nivellement par le bas de la masse qui écrase les valeurs. C’est également vrai en politique, en popularité, mais c’est la démocratie qui n’est pas forcément porteuse de valeurs. Dans le domaine de la viande, la recherche du coût minimal, pour satisfaire le plus grand nombre de consommateurs, nous montre ce que l’on savait, que la qualité fait place à la médiocrité. La médiocrité coûte moins chère, et comme il faut vendre, il n’y a plus de scrupules à nous faire «bouffer» ce que nous rejetions il y a quelques années.

 

La fraude à l’étiquette pour vous faire manger ce que l’on veut, c’est simple et si ça passe tant mieux. Il suffit de choisir un label de qualité, le bœuf par exemple pour le remplacer par un composé de cheval et de bœuf. Comme le cheval est moins cher que le bœuf, on gagne la différence en vendant le tout au prix du bœuf. Pas besoin de faire de grandes études, c’est le b. a.-bas du commerçant sans scrupules. Quand c’est fait sur de grandes quantités ça rapporte, il suffit que ce soit bien fait.

 

Les produits préparés sont adaptés à cette fraude. Les consommateurs n’y voient que du feu. Un amalgame de viande de bœuf et de cheval, qui peut s’en rendre compte lorsque c’est cuit avec l’assaisonnement adapté ? Les lasagnes, l’hachis-parmentier sont faits pour cette fraude, comme tout ce que vous achetez dans le domaine de la viande, saucisses, saucissons, paupiettes, steak hachés, tomates farcies, farces, savons-nous ce qu’il y a dedans ? Il suffit que ce soit étiqueté bœuf et l’affaire est dans le sac. Même les spécialistes de l’alimentation, Picard surgelés par exemple, Findus aussi qui ont une renommée de vendre des produits propres et frais tombent dans le panneau et puis la grande distribution; Leclerc, Carrefour, Auchan,….tous coupables de ne pas contrôler ce qu’ils achètent et vendent.

 

Mais les scandales à la mal-bouffe ne datent pas d’aujourd’hui. Rappelez-vous la crise de la vache folle il y a près de 15 années. Des Britanniques furent atteints de la maladie de Creutzfeldt-Jakob via l’ingestion de viandes, une dégénérescence expresse du cerveau, liée à consommation de viande bovine. Une épizootie importante toucha le Royaume-Uni, et dans une moindre mesure quelques autres pays, entre 1986 et les années 2000, infectant plus de 190 000 animaux, sans compter ceux qui n’auraient pas été diagnostiqués. Les farines animales furent en cause et cela conduisit à abattre des milliers de vaches.

 

Puis vint le scandale de la dioxine. Cette molécule toxique fut découverte dans une farine fabriquée en Belgique, puis dans des eaux usées utilisées par des fabricants Français. 20 tonnes de cuisses de poulet d’origine Belge de marque «Tante Lucie», commercialisées par la société bretonne «Pic Pic», furent notamment retirées à la consommation.

 

Quelques années plus tard, la chaîne de restaurants Buffalo Grill est accusée par d’anciens salariés d’avoir importé de la viande Britannique interdite en France, en raison de l’embargo. Rebelote en 2003, 60 kilos de viande présumée avariée sont découverts dans les cuisines d’un établissement parisien de la chaîne, fermé le soir même.

 

Tout récemment, en 2012, la contamination de steaks hachés par la bactérie E. coli fit une quarantaine de morts en Europe. Une dizaine d’enfants furent hospitalisés dans le nord de la France. 12 tonnes de viande commercialisée sous les marques «Maison Spanghero», déjà en cause, et «Steak Country» et «Bien Vu» furent retirées de la vente, après avoir constaté la présence de la bactérie E. coli dans un lot.

 

Le mot minerai pour celui qui, comme moi, n’est pas au fait des termes employés dans l’élaboration de la viande fait penser au minerai de charbon, à la Bauxite, à l’uranium, pas à la viande, et là c’est encore pire, car ce sont des déchets. La langue Française s’adapte à tout, même si l’emploi est incorrect, pour dénommer ce qu’il y a de jetable à faire manger. Un minerai est une roche contenant des minéraux à partir desquels on développe des produits. Du minerait de viande on développe des lasagnes et autres produits, une similitude quand même !

 

Dans une bête il n’y a pas que des morceaux nobles, et il a ceux qui sont invendables sous la forme de steak, de rumsteck, de tournedos, de rôtis,…… Ceux là ne sont pas jetés mais considérés comme déchets. C’est le minerai de viande. Sa composition est réglementée par la spécification technique n° B1-12-03 du 28 janvier 2003 applicable aux viandes hachées et aux préparations de viandes hachées d’animaux de boucherie, bœuf, veau, ovin, porc présentées à l’état cru réfrigérées, congelées ou surgelées. Cette règlementation ne s’applique pas aux viandes de volaille. Ce document officiel stipule que le minerai ou «minerai de chair» se fabrique à partir «des ensembles de muscles striés et de leurs affranchis, morceaux de viande produits exclusivement lors de la découpe, et débarrassés des tissus qui enveloppent les fibres musculaires, y compris les tissus graisseux y attenant, provenant de viandes fraîches découpées et désossées, réfrigérées, congelées ou surgelées» répondant aux spécifications prévues par le code des usages.

 

Le décret n°97-74 du 28 janvier 1997 relatif à la composition, la préparation et l’étiquetage des viandes hachées et préparations de viandes défini les viandes qui ne sont pas destinées à la découpe ou au parage, par parage, il faut entendre les morceaux souillés, tombés au sol, porteurs d’ecchymoses, de points de sang, les trimings (mélanges de gras, d’aponévroses et de chutes de découpe), ainsi que les viandes de la tête, la partie non musculaire de la ligne blanche et la région du carpe et du tarse.

 

Les abattoirs fournissent ce minerai de viande aux industriels sous forme de bloc de 10 à 25 kilos, emballés sous vide ou congelés. Le minerai peut correspondre à 15% de la masse totale de l’animal, voire plus selon sa taille. C’est ce minerai que recevait Spanghero puisqu’il comportait également de la viande de cheval. Il est évident que du moment ou ou dénomme déchets des morceaux de viande on peut aisément y ajouter autre chose que de la viande tirée de l’animal découpé. Qui s’en rendra compte s’il n’y a pas de contrôle en cours d’élaboration. De plus, rien n’empêche que l’usine de traitement qui reçoit du minerai des abattoirs d’y incorporer de la viande de cheval, ou tous autres déchets. La fraude est possible à plusieurs étapes du trajet, d’où l’exigence de traçabilité que François Hollande veut faire adopter par l’Union européenne.

 

Il y a une quarantaine d’années ce minerai allait à l’équarrissage pour être brûlé. Les industriels n’osaient même pas en faire de la bouffe pour chat. Avec les progrès de la chimie additionnelle, c’est devenu possible d’en faire quelque chose. C’est presque bon à manger, ça a bonne allure. Ces morceaux sont donc ramassés, mis en bloc et congelés, tiré de Rue 89.

 

Le scandale de la viande de cheval et des farines animales tombe à points nommés à l’ouverture du 50ème salon de l’agriculture, toujours aussi politique, et François Hollande comme ses prédécesseurs n’a pas manqué de rassurer les éleveurs de bovins de notre volonté de tout mettre en œuvre pour une traçabilité efficace de la viande. Il y passa 10 heures ce qu’aucun n’avait fait auparavant. D’ailleurs on a vu l’outrecuidance d’un éleveur qui était prêt à le bouffer par ce qu’il était sous pression, en lui assénant les yeux dans les yeux ses exigences.

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Il a été bien gentil, il aurait pu balancer comme Sarkozy casse- toi- pauv’con, au lieu de répondre que, «nous aussi on est sous pression». De toute façon, il n’a rien à attendre de cette corporation, on sait que la gauche n’est pas appréciée préférant Jacques Chirac qui n’a pas fait mieux que d’autres dans le domaine de l’agriculture, mais c’est ainsi.

 

Mais ce qui fait scandale à droite c’est sa réponse à un enfant qui lui posait la question sur le fait qu’il n’avait jamais vu Nicolas Sarkozy, «Ah bien tu ne le verras plus», répondit-t-il du tac au tac, déclenchant l’hilarité de l’assistance.

 

L’itinéraire Européen de la viande a de quoi vous couper le souffle. Parti d’Angleterre, le scandale de la viande de cheval s’est étendu dans toute l’Europe, et la France n’a pas été épargnée puisque au centre de la fraude se trouve Spanghero accusé de «fraude commerciale», dans ses conditionnements marqués bœuf. L’entreprise aurait fait d’énormes bénéfices, plus de 500.000 € avec cette falsification. On gagne de l’argent comme on peut. Mais de là à nous faire croire qu’il ne savait pas, c’est nous prendre pour des imbéciles. Ce qui est grave, outre le fait que son image en prend un coup par la perte de clients, et ce sont ses salariés qui sont le plus touchés.

 

Les enquêtes et contrôles diligentés permirent de découvrir peu à peu un vaste trafic de viande à l’échelle Européenne.

 

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Document rfi.

 

Dans ce parcours chacun prend sa part de bénéfice des abattoirs de Roumanie à nos assiettes.

 

Spanghero décida à la suite de sa mise en cause, d’abandonner son activité de négoce de viande, la société se concentrant sur ses autres activités, viande à la découpe, préparation de viande et de viande hachée, élaboration de plats cuisinés qui constituent le cœur de métier de l’entreprise. Le fait qu’il y eut fraude, le parquet fut saisit, l’affaire relevant du pénal avec une peine de deux ans de prison, alors que la négligence relèverait seulement de la sanction administrative. Depuis nous n’entendons plus d’information sur cette affaire !