Au milieu  de l’hiver, après les fêtes, les collines qui bordent la Méditerranée se couvrent de grandes taches jaunes.

 

La nature endormie semble se réveiller sous ces coups de soleil généreux. L’air est envahi d’une douce fragrance inhabituelle à cette époque de l’année.

Qui en est le responsable ? Voire même le coupable ?

Vous l’aurez deviné il s’agit du mimosa.

Mais le mimosa n’est pas celui qu’on croit !

En effet ce que nous appelons communément « mimosa  » est en fait nommé «  plante sensitive  » par les botanistes, en raison des mouvements de rétractation de ses feuilles lors d’un frôlement. Cette appellation de sensitive  est à l’origine du mot mimosa, utilisé par les botanistes du XVIème siècle : (herba mimosa)  dérivé du latin « mimus » (= mime) afin d’exprimer l’idée de mouvement.

Mais son vrai nom dans le commerce est « Acacia dealbata » de quoi y perdre son latin !

Il existe de nombreuses espèces de mimosas qui se présentent sous formes d’arbustes ou d’arbres pouvant atteindre 12 mètres de hauteur, et qui fleurissent à des époques différentes entre novembre et mars ; le mimosa dit des quatre saisons fleurit même toute l’année. Le mimosa le plus répandu vit pratiquement à l’état sauvage par massifs étendus.

Car le mimosa n’est pas celui que l’on croit ! En effet cet arbre symbole du Midi pour la majorité d’entre nous est en fait originaire d’Australie ! Il y a été introduit à la fin du XIXème siècle et il y prospère depuis  au détriment  de la flore endémique!

De plus le mimosa n’est pas si gentil que l’on croit ! C’est un envahisseur ! Il constitue donc une menace pour le maquis méditerranéen, mais aussi  pour la forêt de châtaigniers. Il faut savoir que les groupements à mimosa sont favorisés par les incendies ou par  les coupes forestières à blanc.

Le mimosa n’est pas non plus l’ami que l’on croit. Les pompons qui le constituent contiennent  du pollen, qui assure sa reproduction grâce aux insectes, et qui peut provoquer des réactions allergiques de voisinage

Mais beaucoup d’entre nous lui pardonnent tous ces défauts en pensant qu’il est la première manifestation d’un Printemps qui tarde à venir. 

Et pourtant là encore le mimosa n’est pas celui que l’on croit !

Le premier arbuste de l’année à fleurir n’est pas le mimosa, mais l’amandier !

C’est sur ses branches que les premiers bourgeons annuels, en janvier viennent se développer. Quelques semaines plus tard des petites fleurs blanches ou roses le garnissent et sont un enchantement pour les yeux. L’amandier est un arbre où les fleurs poussent avant les feuilles. L’arbre qui se couvre de blanc ressemble à la robe de la mariée. Il est ainsi un des symboles de la virginité !

Cet arbre met en valeur des terrains pauvres car il peut pousser sur des sols caillouteux, secs, sans engrais Il a très peu d’exigences sauf un sol profond et perméable. Il s’accommode même des sols légèrement salés et se plaît sur les sols calcaires. On le retrouve lui aussi beaucoup dans le bassin méditerranéen.

Entre ces deux arbres, mes yeux préfèrent le mimosa, mais mon nez, lui l’amandier !