Le miel est utilisé depuis des milliers d’années comme je l’avais précédemment exposé (voir ici), et ce pour des raisons simples : c’est à ce jour le plus puissant cicatrisant au monde, deux à trois fois plus efficace que les pansements hydrocolloïdes. On peut alors se demander pourquoi le miel est si puissant pour cicatriser les plaies.

Tout d’abord, le miel est un excellant désinfectant car pour cicatriser, il faut avant tout que les bactéries ne se développe pas, et c’est le point que je souhaiterais développer dans cette article.

Les plantes possèdent des vertus médicinales très étendues. Ces propriétés se retrouvent dans le nectar de celle-ci, or les abeilles butinent et aspirent ce nectar sucré par leur trompe, elles en extraient donc les propriétés.

 

Par exemple, le thym, est une plante possédant des propriétés anti-bactériennes très puissantes, ainsi si les abeilles butinent des fleurs de thym, le miel sera d’autant plus désinfectant, c’est notamment pour cela qu’un miel de fleur de thym sera plus efficace qu’un autre, et c’est la raison pour laquelle en milieu hospitalier, c’est ce miel là qui est utilisé.

 

En milieu hospitalier ? Oui, effectivement, cela peut paraître étonnant, mais le professeur Descottes, éminent chercheur et médecin, ancien chef du service de chirurgie viscérale de Limoges et fondateur de l’association francophone de l’apithérapie utilisait  le miel dans son service, c’est le premier et j’espère que ce ne sera pas le dernier, malheureusement, il nous a quitté cette année et je crains que l’utilisation du miel dans les milieux hospitaliers soit freinée.

 

 Revenons donc au sujet, une fois le nectar aspiré, les abeilles se le transmettent de jabot en jabot ajoutant ainsi au nectar une enzyme appelée l’enzyme invertase, elle permet de transformer le nectar en miel. Nous retrouvons donc dans le miel : du sucre (provenant du nectar), des enzymes animales (provenant du jabot de l’abeille) et des propriétés anti bactériennes (provenant de la plante).

Les sucres sont la base de toutes les autres propriétés du miel, l’enchaînement de plusieurs éléments va aboutir a une propriété anti-bactérienne.

 

Ces éléments sont au nombre de trois, j’ai donc baptisé ce phénomène la triple entente.

 

Dans les sucres, nous trouvons du saccharose or l’enzyme invertase intestinal (rappelez vous, celle du jabot de l’abeille) a la capacité d’hydrolyser le saccharose qui est son substrat, c’est à dire que l’enzyme va casser (le suffixe lyser vient du grec lusis qui signifie délier, casser…) grâce à un milieu contenant de l’eau, H20, (hydro = eau ; présente dans le miel) la molécule de saccharose et en former deux nouvelles : le glucose et le fructose.

 Le glucose créé à la suite de l’hydrolyse du saccharose va être transformé par l’enzyme glucose-oxydase, en acide gluconique. Cette transformation chimique va rejetée du peroxyde d’hydrogène, de formule H2O2, derrière ce nom compliqué ce cache simplement de l’eau oxygénée. Comme chacun sait, l’eau oxygénée est un excellant désinfectant, il est donc anti-bactérien et est le premier élément de la triple entente.

L’acide gluconique précédemment formé va lui crée un pH acide, en effet comme c’est un acide, il possède donc beaucoup d’ions oxonium or c’est cet ion qui détermine le pH par conséquent, l’acide gluconique induit un pH acide, or comme la nature est bien faite, le pH acide est défavorable à la prolifération microbienne, par conséquent il est anti bactérien, c’est donc notre deuxième membre de la triple entente.

 

Le dernier élément concerne tout simplement les propriétés anti bactérienne de la plante butinée. Ainsi si nous récapitulons, le miel doit son action désinfectante aux propriétés de la plante butinée, mais aussi aux sucres contenus dans le miel qui grâce à l’eau mais aussi grâce à l’enzyme invertase des abeilles, produit de l’eau oxygénée et de l’acide gluconique qui sont des agents désinfectants.

J’espère avoir était clair, dans le cas contraire, je me tiens à votre disposition pour toutes questions