Le mépris de Jean-Luc Godard à découvrir

Le mépris est sorti en 1963. Il parle d’un couple au bord de la rupture. Brigitte Bardot en est le personnage principal.

Un film en forme d’hommage :

Le mépris est un hommage à l’Art avec un grand A. Hommage à la littérature, hommage au cinéma, hommage aux Arts visuels. Hommage à la littérature car Paul est écrivain, également parce que dans les films de Godard la parole occupe une place importante, devenant quasiment un personnage. Des figures littéraires sont convoquées : l’Odyssée de Homère notamment. Hommage au cinéma, puisqu’il est question d’un film à l’intérieur de ce film. Fritz Lang est le réalisateur de ce film, hommage à ce géant du cinéma. Hommage aux arts visuels notamment dans le traité de l’image de façon très plastique et dans le côté sculptural des décors. Les trois couleurs qui dominent tout le film sont les trois couleurs primaires, jaune, bleu, rouge, ancrant le film dans une picturalité poignante.

L’odyssée d’Ulysse comme thématique :

L’odyssée d’Ulysse sujet du film mis en scène dans Le mépris s’adresse aux deux personnages principaux de Camille et Paul, plutôt sous la forme d’un périple, d’une épreuve, que les deux personnages ne surmonteront d’ailleurs pas.

Le film comme prise de conscience :

Le mépris est une prise de conscience. C’est l’espace qui se tisse entre un homme est une femme. C’est l’espace qui chavire, bascule, espace de rupture qui fait passer Camille dans une posture de méprise au mépris. Espace de quelques secondes, petit espace entre deux avant la bascule. Basculement brutal, qui mènera au drame. Dans les yeux de Camille, Paul devient soudainement indigne de considération, l’élément déclencheur me semble-t-il, ne reste pas nettement défini. C’est peut-être la claque sur les fesses que Paul met à sa secrétaire. Il s’agit de regarder dans un couple ce qui s’est passé, non pas pendant des années, mais en quelques secondes à peine visible, où l’accord de deux être fait place au désaccord, sans qu’on y comprenne quoi que ce soit.

Le mépris en tant que film, mais également comme sentiment est un drame. Il est question de doute, de jalousie. Il est question d’un sentiment lié au décalage de comportements, de regards sans doute, qui entraînent la rupture.

Un très beau film à voir et à revoir !