Suite à notre article de Jeudi dernier les évènements se sont précipités à Le MARIN (Martinique) amenant les Policiers Municipaux, qui avaient déjà avancé leur grève au 24 janvier à se mettre en grève dès samedi et pour tout le week-end.
Deux notes de service pour casser la grève des policiers municipaux
Comme nous l’avions indiqué, le SDPM (syndicat de policiers, majoritaire aux Antilles) et la CGTM avaient déposé un préavis de grève pour le 24 janvier, suite au fait que le Maire avait décidé de suspendre pour le mois de janvier le régime indemnitaire du personnel communal, et, d’après les syndicats, n’avait pas respecté le protocole signé en décembre dernier.
Le Maire organisait ce samedi, une réunion avec la CGTM mais excluait de fait, les policiers municipaux et leur syndicat, le SDPM. Leur réaction ne se fit pas attendre. Un courrier émanant directement de leur siège en métropole, a immédiatement été adressé au Maire par fax, dénonçant une discrimination et indiquant que M. Albert VALIDE, policier du Marin et délégué général des Antilles pour le SDPM, se présentera quand même à cette réunion.
Comme les policiers municipaux avaient décidé de ne plus effectuer les heures supplémentaires de week-end -basées sur le volontariat- le Maire adressa une première note vendredi 20, leur enjoignant de travailler samedi et dimanche pour assurer "une astreinte". Il faut dire que c’est la fête patronnale en ce moment au Marin.
De fait, les policiers municipaux étaient empêchés de participer à cette réunion de négociations sociales.
Une seconde note, de ce même vendredi, interdisait, ni plus, ni moins, aux agents de participer au mouvement d’humeur du personnel communal, et à fortiori à la grève commençant à partir de mardi prochain !
Contre-attaque juridique du syndicat des policiers municipaux
Une fois encore, la réaction du SDPM fut immédiate. Le Président national, Cédric MICHEL adressa par fax ce jour même depuis la métropole, une sommation au Maire de ne pas empêcher la liberté de l’exercice syndical et du droit de grève.
Il faut dire que le Maire du Marin, semble méconnaître la réputation du Président de ce syndicat, particulièrement ferme et procédurier, qui a fait condamner à lui seul près d’une cinquantaine de communes, et qui vient pas plus tard que jeudi, de faire condamner deux élus de la région parisienne en correctionnelle pour avoir injurié le corps de la police municipale.
Dans cette longue sommation, le Président du SDPM fait une démonstration juridique très complète, appuyée de textes et de jurisprudences dont certaines émanent même des antilles, rappelant que le droit syndical et le droit de grève sont un droit constitutionnel.
Pour bien montrer sa détermination, le Président du syndicat déclencha une grève quasi-immédiate du service de police municipale en contestation des deux notes de service.
Cette grève commence donc ce samedi pour tout le week-end, ce qui a pour effet de contre-carrer l’ordre du Maire de faire travailler les agents ce week-end et leur permettre d’assister à la réunion.
Quid du Préavis ?
On peut se poser la question de la légalité de cette grève surprise, alors que normalement il faut déposer un préavis 5 jours auparavant.
Ce que le maire du Marin ne savait peut-être pas, mais que le syndicat très au fait de la réglementation n’ignorait pas, c’est que dans les communes de moins de 10 000 habitants, le droit de grève s’exerce totalement librement, sans formalité aucune, ni même préavis !
Autant dire que le service de police municipale pourra déclencher, n’importe quand, à n’importe quelle heure, une grève surprise tant que le Maire n’acceptera pas de négocier avec les agents !