Le marché du travail, le grand espoir d’un compromis pour François Hollande,

sous la couverture de Michel Sapin ministre du travail.

 

 

Document Le Monde.fr édition d’abonnés. NICOLAS MARQUES/KR IMAGES.

 

Rencontre à Matignon le 19 novembre, pour discuter du pacte de compétitivité, avec notamment la présidente du Medef, Laurence Parisot, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et le ministre du travail, Michel Sapin.

 

Les visages sont sérieux, Michel Sapin penseur et Laurence Parisot la présidente de Medef à l’aise, l’ambiance est chaude.

 

Support Wikipedia C’est la grande négociation qui devrait aboutir dans quelques mois à une réduction du chômage qui atteint en catégorie A 9,2 % et en toutes catégories, A, B, C, 10,8 % soit 4,61 millions de personnes avec les DOM. En novembre, se sont inscrits 29.300 demandeurs d’emplois en catégorie A, soit 0,9 %, et pour les catégories B et C la hausse est de 30.400 personnes soit, 0,7 % en un mois. En novembre 2012 le nombre de demandeurs inscrit à Pôle emploi s’établit à 3.132.600 en France métropolitaine en catégorie A. Nous sommes très voisin de retrouver le nombre de chômeurs de l’année 1997 qui culminait à 3,2 millions en catégorie A.

 

Document INSEE mis à jour en septembre 2012 en France métropolitaine.

 

On sait que l’objectif de réduction du déficit à 3 % en 2017 repose sur un taux de croissance de 2 à 3 % alors que nous en sommes à 0,1 % en fin d’année 2012. L’inversion de la courbe du chômage en 2013, comme le souhaite François Hollande, est liée à la réussite de cette négociation. Le président espérait un compromis historique sur un premier texte la fin de 2012 sur la réforme du marché du travail. Ce ne fut pas le cas, le négociateur de la CFDT Patrick Pierron expliqua le jeudi 27 que la négociation sera renvoyée à des discussions ultérieures en janvier.

 

Le président veut à la fois plus de souplesse et plus de protection c’est la flexisécurité selon le modèle à la Danoise, ce qui, aux yeux de Laurence Parisot est contradictoire. La souplesse qu’elle entend ne peut conduire à plus de protection puisque c’est le licenciement. Le licenciement, parce que la situation des entreprises est aléatoire dans la conjoncture actuelle, mais pour le gouvernement cela n’empêche pas de prévenir les plans sociaux afin d’apporter une solution, avant qu’ils ne soient prononcés. C’est ce qui se passe actuellement pour Virgin Megastore Champs Élysées ou le gouvernement intervient par Aurélie Filipetti ministre de la culture avant que soit prononcé la liquidation du magasin.

 

Le Medef ne veut s’engager à sécuriser l’emploi, et le blocage repose sur les CDD de moins d’un mois qui ont explosés en dix ans, marquant ainsi la relation CDD = précarité. Tout le monde comprend que laisser se perpétrer cette situation serait intolérable. Michel Sapin qui laisse les partenaires sociaux négocier n’en est pas moins ferme, «il y a eu un moment politique lors la conception du document d’orientation début septembre et il y en aura un autre après la fin des négociations, mais entre les deux je laisse syndicats et patronat tenter de s’entendre». Les contrats cours sont donc le sujet de blocage.

 

Les syndicats, comme le gouvernement, veulent taxer les contrats courts afin de limiter ce turnover inadmissible, les salariés ne sont pas des pions que l’on jette au moindre vent défavorable. Le Medef est bien sûr contre, mais, il n’est pas non plus pour agir contre ces abus. Laurence Parisot ne comprend pas en quoi taxer les CDD favorisera l’emploi ! Il ne le favorisera probablement pas, mais cela permettra de le maintenir, nuance.

 

La négociation ne porte pas seulement sur les CDD, elle porte aussi sur les complémentaires santé qui seraient étendues à tous les salariés. Les mutuelles seraient financées en partie par l’employeur et l’instauration de droits rechargeables à l’assurance-chômage. Les patrons, en échange, demandent à «supprimer ?» le recours aux tribunaux dans le cas des licenciements, et de faciliter les accords compétitivité-emploi, la possibilité de forcer plus facilement les salariés à changer de poste ou de lieu de travail, ainsi que l’extension des «CDI de projet», liés à l’exécution d’une mission temporaire.

 

La volonté des syndicats et du gouvernement, dans la recherche d’un compromis gagnant gagnant, risque de ne pas passer au parlement à majorité socialiste. Le gouvernement fut déjà critiqué sur le plan de compétitivité, Michel Sapin aura des difficultés à faire accepter des conditions d’accord qui ne seraient pas favorables aux salariés.

 

La bonne volonté du gouvernement d’un dialogue constructif avec le patronat risque de n’être qu’un rêve. Pourquoi le patronat serait-il conciliant, alors que c’est lui qui maîtrise l’emploi. Contrairement au patronat Allemand plus souple et responsable, le patronat Français reste d’un dogmatisme contraire à son intérêt et à celui du pays.

 

Patrick Bernasconi, négociateur du patronat, Medef, CGPME, UPA, assura qu’une solution peut être trouvée mais pas à n’importe quel prix.

 

«Je ne passerai pas autant de temps à essayer de construire quelque chose depuis autant de temps si je ne croyais pas qu’un accord était possible, affirma-t-il. On y croit, on y travaille tous les jours, mais il faut que chacun puisse faire un minimum de concessions. Nous, on ne croit pas à l’effet vertueux, à l’espèce de symbole de la précarité qu’est la taxation des CDD. On pense que ça ne créera aucun emploi. J’ai fait comprendre aux qu’il n’y aurait aucune signature de la part du patronat si des mesures de flexibilité n’étaient pas prises».

 

Stéphane Lardy, secrétaire confédéral FO, le négociateur de FO qui s’est confié sur RM, trouve un patronat très arrogant.

 

«Aujourd’hui à Force Ouvrière, nous considérons que le Medef n’a pas envie d’aller vers un accord, regrette le syndicaliste. On a le sentiment qu’il veut aller vers l’échec. On a un patronat qui est très arrogant depuis quelques mois. Il a obtenu beaucoup de chose de la part du gouvernent, le crédit d’impôt compétitivité emploi, la compétitivité… il obtient beaucoup de chose. Pourquoi voudrait-il après signer un accord ? A Force Ouvrière on se pose la question. Je pense qu’ils ont plus intérêt à ce que l’État légifère». Lu sur RMC.fr.

 

Pour le ministre du travail Michel Sapin, «les négociations, c’est pas un pot de yaourt, il n’y a pas une date de péremption dessus».

 

La prochaine séance de négociation devrait avoir lieu autour de la mi-janvier. D’ici-là, espère le négociateur de Force ouvrière, Stéphane Lardy, «pour les fêtes, le cadeau serait que le patronat revienne sur terre». Lu sur Libération.fr.

 

C’est vrai que l’attitude du patronat est irréaliste, il veut l’échec de cette négociation, obligeant le gouvernement à légiférer, elle conduira à un climat tendu qui ne peut être profitable à l’économie actuelle ou un consensus national est nécessaire pour réduire le chômage. On à le sentiment de retrouver le combat de la négociation sur les 35 heures, avec cette obstruction patronale incompréhensible eu égard aux efforts du gouvernement pour la compétitivité des entreprises. Il en subira les conséquences, quand aux salariés, ils les subissent déjà avec la précarité des CDD qui est installée.