Représenter un pays en guerre est compliquée. Les débuts du Mali en Coupe d’Afrique des Nations contre le Niger se fait dans un climat inadéquat. Les joueurs savent qu’on attend d’eux quelque choses d’impossible, faire oublier le conflit au Mali, tout en restant en contact avec les problèmes du pays.
Sigamary Diarra, joueur d’Ajaccio, tente d’expliquer l’état d’esprit de l’équipe: «Notre cœur est au Mali, nous pensons à notre nation en danger, à nos familles, qui ne peuvent pas bien dormir. Nous sommes convaincus que la paix reviendra bientôt et je sais que dans ces moments difficiles porter le maillot de l’équipe nationale est encore plus important. Mais vous ne pouvez pas envoyer des messages à partir d’un terrain de football, si on pensait à la guerre plutôt qu’au jeu, nous serons pénalisés et on ne pourra pas jouer comme nous le savons. Et en ce moment à la maison ils ont besoin joies que nos victoires pourraient apporter. "
En équilibre entre la Coupe d’Afrique des Nations et de la guerre d’Afrique du Nord, l’équipe a renoncée à 40 pour cent de toutes les récompenses obtenues pour les résultats (le passage de chaque tour) faisant preuve de solidarité. Un signe de bonne volonté.
Seydou Keita, qui est devenu célèbre à Barcelone, nie tout lien entre la révolte et le football, il ne se sent pas en mission: " Ce qui se passe à la maison est plus important que tout ce qui peut arriver ici. Nous ferons de notre mieux, mais même si on pouvait arracher un sourire ce ne serait rien. Malheureusement, nous ne pouvons rien faire pour soulager la tension et la peur. Les troupes islamistes ne s’arrêteront pas pour regarder un match, ils veulent juste tout détruire. "
Pour gérer les humeurs contradictoires est l’entraîneur français du Mali Patrice Carteron, est la synthèse parfaite des liens entre les deux pays: "Le fait que les troupes françaises ont décidés d’aider le Mali a apporté le soulagement dans le groupe, avant c’était difficile de les voir serein, maintenant ils se sentent mieux. Je leur ai dit que plus loin ils iraient dans ce tournoi, plus les gens se sentiraient léger au Mali. Ils auront au moins une trêve de soucis. "
Et comme cela pourrait paraître démagogique, lors de la préparation au Mali, il y avait 20 000 personnes pour voir les séances d’entraînement et l’équipe recevait des messages et des incitations "ramener nous la confiance» ou «faire renaître l’espoir." Le lien entre la guerre et le football n’existe pas, mais dans ce cas exceptionnel il est réel.