Qu’est-ce qu’une secte ?

D’un point de vue étymologique, le mot  Secte  est dérivé du latin sequi, "suivre". Selon certains étymologistes, le mot secte viendrait du latin sectare, "couper".

Le mot secte est désigné comme un ensemble d’hommes et de femmes partageant une même doctrine philosophique, religieuse, etc. ou comme un groupe plus ou moins important de fidèles qui se sont détachés de l’enseignement officiel d’une Église et qui ont créé leur propre doctrine. Ces personnes sont souvent réunis autour d’un "maître à penser"…
C’est ainsi que l’on peut qualifier de sectes des Ecoles de pensée dérivées du bouddhisme, de l’hindouisme, du taoïsme, du shinto…

Dans la tradition chrétienne, c’est aussi le nom donné à un groupe organisé de personnes qui ont adopté une même doctrine dérivée (c’est-à-dire hérétique) de la religion "universelle" (catholique) et dont ils se sont séparés par un schisme. Ceci explique pourquoi le mot secte a toujours été utilisé dans un sens péjoratif dans les pays catholiques.

Sociologiquement parlant, est considéré comme sectaire les personnes groupées par un même idéal religieux ou philosophique, en général en rupture avec croyances et valeurs du reste de la société etc qui se sentent portés par une mission (Ohlala moi qui me suis donnée pour mission d’éradiquer la faim dans le monde ? Suis-je une secte à moi toute seule ? 🙂)

C’est au  XIXe siècle que les sociologues Max Weber et Ernst Troeltsch définirent la secte comme un groupement religieux extrémiste, intransigeant et en rupture avec la société. Dans cette typologie, le type Secte n’a de sens que par opposition au type Eglise, alternative dissidente de la religion qui prend sa place au milieu des institutions profanes.

Les sectes sont davantage caractérisées par leurs aspects négatifs ou leurs méfaits que par le contenu de leur doctrine, comme en témoigne la définition de la Commission des Droits de l’Homme (1993) : "groupements se présentant ou non comme religions, dont les pratiques sont susceptibles de tomber sous le coup de la législation protectrice des droits des personnes ou du fonctionnement de l’Etat de droit."

Le comportement sectaire se manifeste alors par "le refus des lois, en exerçant des voies de fait, en accomplissant des détournements, des abus de confiance, des escroqueries, des infractions financières et fiscales, des mauvais traitements, de la non-assistance à personne en danger, des incitations à la haine raciale, des trafics de stupéfiants."

Selon la commission à l’Assemblée Nationale de France,  il est impossible de définir juridiquement en droit, une secte.
La France est un pays laïc dont l’État doit respecter tous les cultes et n’en reconnaître aucun, ces mouvements sont donc licites et seuls leurs délits sont répréhensibles.
En effet, selon la conception française de la laïcité, il est indiqué dans l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, que "nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public institué par la loi".  Ainsi l’Etat se fait neutre et discret…

"SECTE". Ce mot qui n’a pourtant rien de "péjoratif.".. a pris une ampleur polémique ! Ce mot parait obscur, malveillant… à grande connotation négative !

Sur quoi juge t’-on qu’une secte est une secte ?

« Les critères de jugement ne sont pas au niveau idéologique des croyances mais au niveau des agissements et des comportements qui portent atteinte aux droits de l’homme, à la dignité et à la liberté de la personne humaine. »

Dans notre société matérialiste, les sectes font à la fois peur et envie.
Peur, parce qu’elles touchent à l’irrationnel, s’entourent de mystères, d’occultisme, de pratiques et de rites étranges qui conduisent à la manipulation mentale, à la dépendance totale de l’adepte à un guru pouvant aller jusqu’à l’escroquerie financière ou le suicide collectif.
Envie, parce qu’elles promettent une spiritualité avec de nouvelles formes souvent importées par d’autres religions ou d’autres cultures.
 Or l’homme a toujours eu un besoin de quelque chose qui le dépasse et qui puisse  donner un sens à sa vie. La culture actuelle, moderne, a désorienté, déçu nos contemporains et n’apporte pas de réponse aux problèmes apparemment insolubles de notre temps : les violences et le nucléaire ou encore les guerres, et la pauvreté etc

Aujourd’hui, on revient un peu à la chasse à la sorcière. C’est la chasse au spirituel, qu’il soit une vrai secte ou qu’il n’en ait aucune caractéristique. Les médias ont tellement amplifié le problème que s’en est devenu un phénomène mondial qui  a fait apparaître un véritable « supermarché du religieux » où le choix des croyances est plus que vaste.
Ne pas qualifier de secte tout ce qui est différent ou tout ce qui bouge (attitude sectaire 🙂 mais respecter la liberté de pensée et de religion.

Voici une évaluation de la dangerosité des sectes :

Les parlementaires français se sont aidés des 10 critères suivants (utilisés par les Renseignements Généraux) :
    1.    La déstabilisation mentale
    2.    Le caractère exorbitant des exigences financières
    3.    La rupture induite avec l’environnement d’origine
    4.    Les atteintes à l’intégrité physique
    5.    L’embrigadement des enfants
    6.    Le discours plus ou moins anti-social
    7.    Les troubles à l’ordre public
    8.    L’importance des démêlés judiciaires
    9.    L’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels
  10.    Les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics
D’autres critères nous semblent également importants pour repérer un mouvement sectaire: par exemple le mensonge, les contradictions.

Selon le rapport parlementaire français n°2468, il y aurait :

– 57 mouvements sectaires de moins de 50 adeptes
– 80 mouvements sectaires de 50 à 500 adeptes
– 23 mouvements sectaires de 500 à 2000 adeptes
– 12 mouvements sectaires de 2000 à 10.000 adeptes
– 1 mouvement sectaire de plus de 10.000 adeptes (Témoins de Jéhovah estimé à 130.000)
Pour ma part, j’ai eu l’occasion de rencontrer différentes "sectes" ou "religions" ou "philosophies" sur mon chemin, il y a du bon et du mauvais dans tout.  Je pense avoir gardé ma capacité à discerner le vrai du faux. C’est comme dans tout, il faut en prendre et en laisser. Toute expériences peut être constructive tant qu’elle ne porte pas atteinte  à la liberté d’autrui et à soi-même, et ce, quelque soit le domaine de la liberté.
Sources  :  http://www.prevensectes.com/home.htm
                 http://www.wikipédia

                 http://www.info-sectes.org/masques/sectes.htm