L’individualisme, qui est une des valeurs nouvelles de la civilisation, augmente la solitude. Le travail et la vie moderne en général deviennent de plus en plus difficiles à vivre. Parfois, dans l’entourage professionnel, il y a des malentendus, des agissements ou des comportements qui laissent les gens perplexes.

La situation de beaucoup de personnes est souvent plus mauvaise qu’elle ne devrait l’être objectivement. Chacun a déjà ressenti un moment de passage à vide, et la vie comporte des épreuves difficiles telles que la perte d’un proche. Mais il y a aussi une espèce de mal-être, de malaise diffus, de mal de vivre chez un nombre croissant de personnes. L’envie de rien, le manque d’appétit, la sensation désagréable de perdre le sens de son existence.  D’abord, on commence par se sentir bizarre. Ensuite, c’est une perte d’énergie et surtout d’envies.

Il y a aussi plus de difficultés à avoir de bonnes relations avec les autres. Un mal être qu’on ne saurait expliquer. On a tout le temps mal, on ne ressent que du mal, des mauvaises choses. On a l’impression de porter tous les maux du monde sur ses épaules. Et pourtant on a tout pour être heureux !

 

Parfois, on a la sensation qu’on vit dans un cercle vicieux : moins d’énergie, plus de difficultés, une baisse de moral, et les amis qui prennent leurs distances. Ce n’est en général pas l’aspect matériel qui est la cause de ce malheur.

Mais il y a quand même souvent un événement traumatisant, cela peut-être une déception sentimentale, la perte de son travail, voire simplement déménager. Parfois, il n’y a rien de tangible, parce que c’est la situation générale qui est vue comme mauvaise, souvent de manière non-objective. Nous imaginons toujours que les choses vont mieux pour nos voisins.  

La société de consommation crée en nous des envies qu’il est impossible de satisfaire avec toutes ces publicités de rêve. Il est donc normal de se sentir parfois insatisfait. Seulement, il ne faut pas se faire piéger par cette insatisfaction.

Les vraies valeurs ne sont d’ailleurs pas que matérielles. La société moderne, par son fonctionnement capitaliste, crée ce puissant moteur qu’est le désir d’avoir. Il y a donc une inadéquation fondamentale entre le désir et la réalité, qui, si elle n’est pas comprise, engendre une insatisfaction qui peut rester inconsciente, mais agissante.