Quand un pays rencontre des difficultés dans n’importe quel domaine,  il essaie du moins d’effectuer des réformes dans le fond et la forme. Généralement, les bonnes réformes ont déjà vu le jour. Pour en inventer d’autres, ce serait difficile, ça serait un parcours du combattant pour tout le monde politique et économique.

D’abord, il n’est pas sûr que le problème des sans-logis soit seulement une question d’offre quantitative de logements : beaucoup de sans-logis n’ont tout simplement pas les moyens et parfois pas la volonté d’accéder à un logement même à bon marché. Comme tous les bailleurs, les sociétés HLM préfèrent les locataires solvables et suffisamment stables pour ne pas dégrader les appartements ou créer des troubles de voisinage.

Au demeurant, s’il ne s’agissait que d’un problème d’offre, comment un grand pays comme la France n’aurait-il pas les moyens d’y pourvoir en lançant de nouveaux programmes aux effets stimulants pour l’économie ? Une des principales raisons de l’actuelle pénurie de logements, c’est la décentralisation de l’urbanisme qui empêche l’État d’avoir comme autrefois une grande politique volontariste. 

 

Une des solutions qu’on peut proposer serait d’instituer un droit de rachat des logements HLM quels qu’ils soient par leurs locataires,  et surtout à des conditions assez avantageuses pour être attractives et qui ne seraient donc pas fixées par les organismes bailleurs.

Dans un contexte où, les banques sont à la recherche de nouveaux emprunteurs solvables ou présentant des garanties, il y aurait là une magnifique occasion à saisir. Et naturellement les sociétés HLM trouveraient par ce biais une partie de l’argent qui leur manque pour construire de nouveaux programmes afin de réduire la crise du logement.

Reste la difficulté de loger la clientèle insolvable ou tous ceux qui ont du mal à gérer leur budget. Une solution serait d’étendre les possibilités juridiques de tiers payant comme ce qui existe pour les allocations familiales mais ça demanderait de nouvelles procédures.

En conséquence, le logement ne saurait être seulement un problème mais la solution à des problèmes, un véritable instrument de responsabilisation, un véritable moyen d’accéder à la citoyenneté, pour le chef de famille en devenant propriétaire, pour le chômeur en pouvant se loger avec ses allocations. Et ce n’est que de cette façon qu’on pourrait s’engager à une garantie stable de propriétaires.