Que l’exil est douloureux ! Que des grandes douleurs muettes se racornissent les convictions et les déterminations les plus folles ! Généralement, ce qui inspire un homme n’est rien d’autre que ce dont il souffre le plus.
Le cas de Charles Blé Goudé l’illustre parfaitement, lui qui dit avoir l’habitude de la clandestinité. Depuis l’inconnu de son exil suite à l’arrestation de son mentor, l’ancien président Laurent Gbagbo, il ne cesse de donner de la voix pour faire entendre sa version des faits dans la crise qui a secoué la cote d’ivoire de 2002 à 2010.
Après ses différentes sorties dans les médias, il publie son troisième livre sur la crise ivoirienne. Un livre-vérité dont le titre évocateur « crise ivoirienne : traquenard électoral » prend le contre- pieds de toutes les thèses qui ont été servies par la partie averse et ses alliés depuis des années. C’est surtout un livre dans lequel l’ancien leader de la galaxie patriotique ivoirienne fait un plaidoyer en faveur de la vérité et de la justice comme s’il s’imaginait devant une cour de justice. Prémonition quant à sa probable traduction devant
Le chapitre le plus intéressant est sans doute le dernier, intitulé « le choix de la légalité » dans lequel il répond aux accusations des occidentaux qu’il qualifie de « maîtres du monde ». Blé Goudé laisse sous-entendre dans une tonalité empreinte de patriotisme que si la plus grande erreur de Patrice Lumumba fut d’être né 50 ans plus tôt, celle de Laurent Gbagbo est d’avoir cru naïvement à la démocratie telle que prescrite dans le contrat social qui régi les peuples qui se sont choisi librement cette forme de gouvernement. Pour l’ancien ministre de la jeunesse, les élections présidentielles de novembre 2010 étaient une mascarade pour parachever le coup d’état entamé par Soro Guillaume 8 ans plutôt, afin de mettre au pouvoir le pantin qui servira mieux les intérêts français.
C’est donc avec un cœur peiné que l’homme constate que dans une vaste arnaque digne d’un film de fiction, on fait passer des monstres pour des anges tandis que des innocents croupissent en prison. Cependant, il ne perd pas pour autant espoir et dans « La certitude de notre victoire commune », un autre chapitre du livre, il assène : « Un jour, la postérité saura sans doute reconnaître le mérite de tous et de chacun. Ceux qui se seront levés pour défendre leur nation seront honorés et ceux qui auront travaillé à sa ruine seront pointés du doigt. Que chacun d’entre nous, que chaque membre de notre génération ait donc l’audace d’assumer sa mission afin de ne pas léguer à sa descendance un patronyme synonyme de tragédie nationale», puis de poursuivre :
Les intensions du livre sont un ne peu plus claire ; il n’est point question de fléchir dans ce combat qui selon l’auteur prend une allure intéressante dans la mesure où le procès de Laurent Gbagbo qui promet de livrer des secrets compromettants pour ses détracteur, fera éclater la vérité qu’on a toujours caché au monde entier. Edité par les éditons L’harmattan en France, Blé Goudé termine son ouvrage par : «Votre Honneur, ainsi prend fin ma plaidoirie»