On ne cesse de parler du marché du livre, notamment avec le salon du même nom qui ambitionne d’être une vitrine de la création littéraire française. Pourtant, quoi qu’on en dise, ce marché reste fragile et fragilisé par le développement exponentiel de la Toile….La mort du livre est-elle (déjà) écrite ?

 

 

 

L’écrit, l’apparition de l’humanité

 

 

Inutile de se lancer dans un long et ennuyeux (pour beaucoup) historique de l’écriture pour comprendre que chaque époque a vu l’émergence de la menace de la disparition du livre. Lorsque l’épopée de Gilgamesh (un des premiers récits écrits de l’humanité) voit le jour, les érudits d’Orient voient déjà d’un très mauvais œil l’apparition d’une mémoire rédigée, qui menace leur existence même. A quoi bon entretenir des intellectuels chargés de la transmission du savoir, lorsque l’écrit peut les remplacer.

Au fil des siècles, l’écriture s’est faite support de la mémoire et on a tous en tête les images des copistes, qui, cachés au fond de leur scriptorium, recopiaient sans relâche les textes des Pères de l’Eglise pour commencer puis des textes fondamentaux par la suite. Sans cette écriture et l’apparition des livres, les grands textes de l’Antiquité seraient aujourd’hui passés sous silence.

Autodafé, censure, et autres entorses faites à cette écriture n’ont jamais réussi à freiner la progression de l’écrit depuis des milliers d’années. Aujourd’hui cependant, et ce depuis quelques années, on nous prédit la disparition progressive du livre tel que nous le connaissons aujourd’hui et bien évidemment Internet constitue alors le coupable idéal.

Mais quoi qu’il arrive et quelles que soient les menaces (réelles ou supposées), Internet ne remplacera jamais le livre.  Le http://lemondedelecrit.wordpress.com/2013/03/24/le-marche-du-livre-en-2012/, mais quel secteur se porte bien aujourd’hui ?

 

Internet, vers une nouvelle bibliothèque d’Alexandrie ?

 

Lorsqu’Internet a commencé à se généraliser et à se développer, on nous a présenté la Toile mondiale comme la concrétisation d’une utopie universelle, permettant à tout un chacun d’accéder à un savoir exhaustif. Ne revenons pas sur l’utopie de cet accès au savoir universel, puisque nous sommes tous conscient qu’il ne s’agit que d’un leurre.

Mais lorsqu’un géant de l’Internet se propose de numériser les livres anciens afin d’être en mesure de pouvoir les diffuser au plus grand nombre, la menace de la disparition des livres prend alors une toute autre ampleur. A quoi bon conserver ou rééditer des ouvrages que l’on peut consulter sur la Toile ? 

Premièrement, les amoureux des livres ne prendront pas le même plaisir à regarder un écran que celui procuré par la tenue d’un livre. Feuilleter les pages, sentir l’odeur du papier, … autant de petits plaisirs que l’ordinateur ne pourra jamais remplacer. Même les liseuses ne procurent pas ce plaisir.

Les rats de bibliothèque se désolent de ne plus arpenter les rayonnages immenses des bibliothèques  et de devoir se contenter de devoir faire défiler d’innombrables fichiers codés.

Les adolescents, si adeptes de ces nouvelles technologies, pourront-ils se passer du plaisir de noter au détour d’une page un rendez-vous secret à leur future valentine ? Pourra-t-on se passer de la fascination ressentie lorsque l’on découvre sur un livre emprunté à la bibliothèque  une annotation d’un(e) mystérieux(se) inconnu(e) ?

Enfin qu’adviendra-t-il lorsque jouant les Robinson, on se devra de partir se réfugier sur une île déserte ? Devra-t-on choisir entre Microsoft et Apple, entre Google et iPhone, ….ou continuera-t-on à rêver des mots couchés par Emile Zola, Victor Hugo,… ?

Décidément c’est une certitude, le livre ne mourra pas même si …..

Et vous si vous deviez partir sur une île, quel livre emmèneriez-vous ?