La Foire du Livre de Pékin, après le salon du livre de Paris, témoigne de l'avénement des secondes de livres électroniques. Divers stands ont en effet retenu l'attention des visiteuses et visiteurs. Mais les modèles occidentaux restent chers et réservés aux plus fortunés. Cependant, la Bibliothèque nationale chinoise, qui met déjà à la disposition de ses adhérent·e·s des livres électroniques en consultation pourrait, selon l'agence Chine nouvelle (Xinhua), proposer le prêt à domicile de telles interfaces.

 

Ce n'est pas demain la veille que les lectrices et lecteurs de Chine vont adopter le Kindle DX (troisième génération de livres électroniques d'Amazon). Mais quelques jeunes et moins jeunes gens fortunés s'y intéressent, car l'objet est en passe de faire figure de gadget manifestant le statut de qui le possède. Les Chinois aisés n'attendront pas d'atteindre la cinquantaine pour passer au livre électronique (que ce soit un Netbook, un Kindle ou un modèle chinois).
Selon l'agence Xinhua , le marché potentiel des livres électroniques en Chine atteindrait déjà plus de 75 millions de personnes. Oui, mais, même les modèles chinois en service à la Bibliothèque nationale coûtent « plusieurs milliers de yuans ». S'il n'est pas encore prévu d'en mettre à disposition pour le prêt à domicile, le sujet est à l'étude. Selon la direction de la Bibliothèque, la possibilité pourrait se concrétiser.
Si les bibliothèques chinoises adoptaient ce principe, cela générerait une forte demande qui faciliterait la mise sur le marché de modèles moins chers. Et comme les unités de production chinoise fabriquent souvent des composants pour des marques étrangères, il se pourrait que cette décision favorise l'accessibilité au livre électronique dans bien d'autres pays que la Chine.
Il reste bien sûr à convaincre les éditeurs – frileux à l'égard du piratage – de la viabilité d'un système permettant de diffuser des livres en format numérique. Or, si le piratage de la musique a permis de générer d'autres modèles économiques, le partage des livres électroniques mis en vente ne constitue pas vraiment le gros du flux des données qui s'échangent de particuliers à particuliers.
Le marché mondial est certes prometteur mais les acteurs qui peuvent déclencher son essor restent pour beaucoup circonspects.