«Le lit, et du repos!»

À New York, c’est le Clown Care Unit. Au brésil, Doutores da Alegria. Le RireMédecin à Paris, Sos Clowns à Chicoutimi; à Toronto, Montréal et Québec, c’est Dr Clown. Vêtus de sarraus blancs et trimbalant une panoplie d’instrumentsmédicaux, ils semblent sortir de l’université. Affichant coiffures et maquillages extravagants, souliers trop grands et nez écarlates, ils semblent sortis d’un coffre à jouets.

 Sont-ils docteurs ou sont-ils clowns? Et s’ils étaient les deux…

Patch Adams, clown précurseur L’exemple le plus connu de clown thérapeutique est probablement le Dr. Patch Adams, l’homme à la base du film du même nom ainsi que du Gesundheit! Institute. Grâce à son institut, Adams peut offrir en Virginie-Occidentale un service médical gratuit aux jeunes de moins de 12 ans n’ayant pas de couverture d’assurance, tout en axant leur guérison sur le rire. Il finance également un fois par an des voyages dans des pays en difficultés, où il part avec une horde de clowns volontaires et distribue les sourires à titre de baumes sur les blessures. Il donne des dizaines de conférences par année, dont plusieurs à des étudiants en médecine, où il explique sa philosophie et son approche face à la médecine. Qui sont-ils? Plusieurs organismes ont été créés depuis 1975, ayant pour but la diffusion et l’encadrement des clowns dans les hôpitaux, plus spécialement dans les secteurs de pédiatrie et de gérontologie. Leur rôle : dédramatiser l’état des patients, leur redonner contrôle et confiance et donner un répit de la vie d’hôpital à eux et à leur proches. Ce sont des clowns professionnels et formés qui s’affèrent à la tâche. Chacun des organismes régissant ces amuseurs possède un programme de formation complet, axé sur le travail en milieu hospitalier : compréhension de l’environnement hospitalier, confidentialité, comportement psychosocial des patients et de leurs familles, objectifs du personnel soignant, hygiène et réglementations épidémiologiques, etc. Le but des clowns-médecins n’est en aucun cas d’interférer avec le travail du personnel médical ou de modifier ce travail; au contraire, il vise à le rendre plus agréable, autant pour le patient que pour son soignant. Ça marche? Il faut simplement s’informer auprès des personnes ayant bénéficié des services d’un clown thérapeutique ou auprès de leurs proches pour en déduire l’efficacité. Autant chez les plus jeunes que chez personnes âgées, les résultats sont flagrants : la mission des clowns-médecins, en plus d’être noble, est accomplie un peu plus chaque jour. Évidemment, ces organismes sont sans but lucratif et vivent principalement grâce aux dons et aux levées de fonds. Heureusement, l’appui des gouvernements face à ceux-ci commence depuis quelques années à se faire sentir, vu le succès de la formule. L’organisme Dr. Clown, basé à Montréal et Toronto, a ainsi reçu en 2009 une subvention du Gouvernement du Québec afin d’élargir ses activités à la grande région de Montréal et à la ville de Québec, où se trouvent les principaux établissements de soins spécialisés. L’attention portée aux clowns thérapeutiques à l’échelle planétaire est en constante croissance, et c’est pour le mieux. Maintenant que les clowns sont formés pour être médecins et qu’ils opèrent dans les hôpitaux, il ne reste plus qu’aux médecins à enfiler un nez et descendre dans la rue. Un monde meilleur, où les clowns soignent et les médecins font rire. Un monde à notre hauteur.

Pour donner Dr Clown: http://www.drclown.ca/don.php Sos Clowns http://www.sosclown.com/ Le Rire Médecin http://www.leriremedecin.asso.fr/Donner/Faire_un_don