Edward Ted Kennedy sénateur démocrate du Massachusetts .

 

 

Le dernier de cette saga Kennedy s’est éteint. Il fallait s’y attendre sa prestation lors de l’investiture d’Obama ne laissait aucun doute sur la durée de sa survie. Atteint d’une tumeur au cerveau il est parti à 77 ans laissant derrière lui une partie de l’histoire des États-Unis marquée par une famille au destin mythique envahissant la terre entière. Le mythe des Kennedy aura duré plus de 50 ans tant cette famille de gloires en catastrophes à nourrit les médias du monde entier.

Elle a commencé avec un chef de clan, Joseph Patrick Kennedy Senior, un Irlandais Américain né en 1888 dans une famille aisée de Boston. Après des études à Harvard, le jeune homme ambitieux épouse en 1914 Rose Fitzgerald, la fille du maire de Boston, un bon départ pour la politique. Elle lui donnera 9 enfants, dont 4 garçons. Joseph Senior fait rapidement fortune dans la finance et devient, en 1934, le premier président de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street. De 1938 à 1940, il est ambassadeur des Etats-Unis à Londres.

La dynastie des Kennedy au grand complet.

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Le clan Kennedy au grand complet. En 1937, Joseph Patrick Kennedy et sa femme Rose posent en compagnie de leurs neuf enfants. Edward «Ted» Kennedy (au premier rang, en costume marin) était le plus jeune de cette extraordinaire fratrie qui comptera un président des États-Unis et deux sénateurs. AFP

 

L’emprunte des Kennedy a commencé lorsqu’en 1940 Joseph Patrick espérant la gloire suprême, haut diplomate, président de la SEC, la fortune de la finance aidant, cet Irlandais Américain avait réussit aux États-Unis ce qui, dans ce pays, est une qualité de valeur pour la présidence, lui ouvraient la voie royale. C’était sans compter sur le jugement de la presse assassine Américaine sur ses propos conciliants à l’égard de l’Allemagne Nazie ce qui brisa ses aspirations en les réduisant à néant.

Alors de fils aîné Joseph Junior qui lui aussi se sent nanti d’un destin national, élevé dans cette culture familiale, il ne peut en être autrement et la voie est toute tracée avec pour horizon la présidence des États-Unis. C’était aussi sans compter sur le destin qui, comme pour son père, voit ses espoirs brisés en août 1944 lors d’une mission dangereuse pour laquelle il s’était porté volontaire. Joseph Junior pilote de la Navy est tué au dessus de la Manche à 29 ans. Il reste alors trois fils à cette grande famille, tous aussi ambitieux les uns que les autres John Fitzgerald Kennedy le second de la lignée, le troisième Robert Francis Kennedy et le dernier qui vient de s’éteindre.

Alors ce sera le second fils, près avoir, lui aussi malgré ses problèmes de dos, servi son pays héroïquement dans le Pacifique sud durant la guerre. Le 2 août 1943, son patrouilleur, le PT 109, est coupé en deux par le destroyer japonais Amagiri au large des îles Salomon. Kennedy est projeté sur le pont et se blesse au dos, ce qui aggrave ses douleurs. Il réussit malgré tout à haler un membre de son équipage blessé sur près de cinq kilomètres et à mettre pied sur une île, où son équipage sera récupéré.

Ce fait d’armes lui vaut la médaille de la Marine avec la citation suivante,

«Le lieutenant de vaisseau Kennedy, au cours de l’attaque d’un destroyer japonais, a vu son navire éperonné et coulé. Il a dirigé le sauvetage de son équipage et a personnellement sauvé trois hommes, dont l’un était sérieusement blessé. Au cours des six jours qui ont suivi, il a pu ramener son équipage à terre… Son courage, sa ténacité et ses qualités de chef ont permis de sauver plusieurs vies, maintenant ainsi les traditions de la Marine des États-Unis».

Kennedy recevra d’autres décorations pendant la guerre, dont la Purple Heart.

 

Il est démobilisé au début de 1945 quelques mois avant la capitulation du Japon. Élu sous l’étiquette démocrate à la Chambre des représentants en 1947, puis au Sénat en 1953, il et devient, en 1960, le 35ème président du pays, auquel il promet de franchir une «nouvelle frontière». La vision folle de Joseph P.Kennedy Senior se réalise.

John Fitzgerald Kennedy.

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20 janvier 1961 – 22 novembre 1963

Assassiné à l’âge de 46 ans. Plus jeune président élu, il est aussi le plus jeune à mourir en cours de mandat, assassiné moins de trois ans après son entrée à la Maison Blanche. On ne saura jamais les raisons de son assassinat.

 

«Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays»,

proclame John lors de sa prise de fonctions, en 1961.

 

Le jeune président, son épouse, Jacqueline Lee Bouvier, et leurs jeunes enfants Arrabella, 1956, mort-née, Caroline Kennedy 1957, John Fitzgerald Kennedy Jr. 1960-1999, et Patrick, 1963, décédé deux jours après sa naissance, font une entrée rafraîchissante et télégénique à la Maison Blanche. Ils sont jeunes, beaux, modernes. Le pays est sous le charme, et JFK reste l’un des personnages les plus populaires du XXème siècle, tandis que son assassinat reste pour beaucoup un mystère des plus controversés.

Le rêve des Kennedy aura été de courte durée. La politique de Kennedy prévoit la détente envers l’URSS, l’envoi d’un homme sur la Lune, l’égalité des Noirs et des Blancs, la relance de l’économie, la lutte contre la pègre et l’arrêt de l’expansion communiste dans le monde. Dès sa prise de fonction JFK doit faire face à un complot conçu avant son élection en donnant l’ordre à la CIA de le mettre à exécution. 1.500 exilés Cubains tentent d’envahir l’Île de Cuba de Fidel Castro par la Baie des Cochons, se fut une cuisante défaite, l’opération est un désastre.

En moins de deux jours, Kennedy refusant tout appui aérien, le gouvernement castriste tue ou fait prisonnier les exilés et Kennedy doit négocier leur libération. Elle sera obtenue après 20 mois au prix de 53 millions USD en nourriture et médicaments. Kennedy, dans un discours, se déclare seul responsable du désastre, mais en privé, il déclare que la CIA lui a menti et l’a manipulé pour qu’il donne l’ordre de l’invasion totale de Cuba. Allen Welsh Dulles, directeur de la CIA, sera limogé et le reste du mandat de Kennedy sera marqué par une certaine méfiance envers la communauté des services de renseignements.

 

En octobre 1962, des avions espions Américains U2 photographient des sites de missiles soviétiques en construction à Cuba. Kennedy est confronté à un dilemme, soit il attaque les sites en risquant une confrontation nucléaire avec l’URSS, soit il ne fait rien et les États-Unis doivent vivre sous la menace d’armes nucléaires tactiques près d’eux. Kennedy décide un blocus de l’île et entame des négociations avec le président du Conseil des ministres soviétique Nikita Khrouchtchev. Un accord sera trouvé après plusieurs semaines de négociations diplomatiques, les États-Unis s’engageant à ne pas envahir Cuba et à retirer leurs missiles implantés en Turquie le spectre d’une guerre nucléaire est évité.

Sur le front intérieur, il lance de grands chantiers dans l’éducation, la santé ou le logement. Avec son jeune frère, Robert, qui est aussi, clan oblige est son ministre de la justice. Il s’engage en faveur du mouvement des droits civiques «Civil Rights», qui vise à mettre fin à une ségrégation d’un autre temps. Le président, auquel on prête de nombreuses aventures, notamment avec Marilyn Monroe, et son épouse deviennent des phénomènes de société, photographiés dans la presse people et copiés dans les magazines de mode.

 

C’est ensuite au tour du troisième fils de relever l’étendard familial. Démocrate en 1968, il se lance à la course présidentielle et remporte les primaires de Californie. La malédiction à nouveau frappe la famille, Robert Francis Kennedy tombe sous les balles le 05 juin 1968 d’un tueur Sirhan Sirhan, un jeune Palestinien qui lui aurait reproché de soutenir Israël. Il rejoint son grand frère et ami au cimetière national d’Arlington.

Il incombe alors au dernier des fils, Edward, qui a lui-même échappé de peu à la mort dans un accident d’avion en 1964, d’incarner les ambitions de la dynastie Kennedy. Sénateur du Massachusetts au Congrès des États-Unis de 1962 à sa mort.

Surnommé Ted, il fut une figure emblématique du Parti démocrate, l’un des politiciens les plus libéraux du pays.

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Vidéo Edward Ted Kennedy

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Depuis les élections de 1962, le nom de Ted Kennedy a été accolé à des histoires de sexe, de corruption ou de morts accidentelles. Dès 1962, il est accusé d’être un novice se servant de son nom et de sa fortune afin d’être élu. En 1964, Ted Kennedy survit à un accident d’avion dont le pilote et son assistant sont tués. Il est alors tiré des débris de l’appareil par le sénateur Birch E. Bayh II. En 1968, il prononce l’éloge funèbre de son frère Robert, assassiné. Il est alors devenu le patriarche de la famille Kennedy, son père étant devenu invalide en 1961 à la suite d’une attaque cérébrale. Espoir démocrate pour l’élection présidentielle de 1972, il voit l’affaire de Chappaquiddick, (Chappaquiddick est une petite île au large de l’extrémité orientale de de l’île de Martha’s Vinehard dans l’Etat du Massachusetts), mettre fin définitivement à ses ambitions.

Le 18 juillet 1969, à la suite d’une soirée donnée sur l’île de Chappaquiddick, à bord de son Oldsmobile Delta 88, Ted Kennedy effectua une sortie de route à la hauteur du Dike Bridge. Sa voiture plongea dans la rivière et coula. Ted Kennedy n’était pas seul à bord et sa jeune passagère, Mary Jo Kopechne, mourut noyée. Ted Kennedy, qui tenta sans succès de la sauver, retourna chercher de l’aide au lieu où s’était tenue la soirée. Kennedy parla de l’accident à de nombreuses personnes, y compris les parents de la victime et son avocat, avant que la police ne fût prévenue.

C’est un groupe de pêcheurs qui retrouva la voiture le lendemain matin, puis, plus tard, le corps de Kopechne fut repêché. Ce n’est que lorsque la voiture fut identifiée comme appartenant à Ted Kennedy que celui-ci fut enfin interrogé par la police.

 

L’accident devint un scandale national.

 

Kennedy fut critiqué pour n’avoir pas su venir à l’aide de Kopechne et pour n’avoir pas contacté d’abord la police, mais son avocat, et pour avoir attendu le lendemain matin pour signaler l’accident.

De nombreuses allégations circulèrent, notamment selon lesquelles Ted Kennedy aurait été ivre au volant de sa voiture, n’aurait pas essayé de sauver la jeune fille et aurait tenté d’abuser d’elle. Kennedy plaida coupable d’avoir quitté les lieux de l’accident.

 

Il fut condamné à deux mois de prison avec sursis.

 

L’accident de Chappaquiddick ne cessera de hanter sa carrière politique, dont les ambitions présidentielles seront à jamais brisées.

La réputation de Ted Kennedy fut entachée, et son immaturité et sa faiblesse dénoncées par ses opposants ou ses anciens partisans. En 1980, il se présente aux primaires démocrates contre le président Jimmy Carter, mais le scandale de Chappaquiddick ressort opportunément et l’oblige à renoncer définitivement à cette ambition présidentielle. Dans les années 1980-1990, l’affaire Chappaquiddick est ressortie quand, avec l’un de ses neveux, il a été poursuivi pour harcèlement sexuel.

Ted Kennedy a été hospitalisé le 17 mai 2008 à Boston après un malaise. Les examens ont révélé que le sénateur souffrait d’une tumeur maligne au cerveau. Selon un communiqué des Drs Lee Schwamm et Larry Ronan, du Massachusetts General Hospital, publié le 21 mai 2008, il «n’a plus eu de nouveaux malaises, reste dans un état satisfaisant. Il marche, garde bon moral, est plein d’énergie».

La nouvelle a été un choc aux États-Unis. George W. Bush s’est dit «profondément attristé» du diagnostic et a assuré prier pour le rétablissement du sénateur démocrate. Barack Obama, candidat à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de novembre, a déclaré espérer son rétablissement,

 

«Ted Kennedy est un géant de l’histoire politique américaine. Il a fait plus pour la santé publique que n’importe qui dans l’histoire».

 

Le 2 juin, le sénateur a subi une opération chirurgicale de 3 h 30 au Duke University Hospital pour enlever le maximum de la tumeur, opération réalisée avec le patient éveillé, pour éviter toute séquelle neurologique permanente de l’opération. Le docteur Friedman, qui a procédé à l’opération, l’a déclarée réussie dans ses objectifs. Ted Kennedy devrait débuter ensuite une chimiothérapie et une radiothérapie au Massachusetts General Hospital.

Les opinions concernant l’évolution de sa maladie varient. La chirurgie peut permettre de prolonger la durée de vie mais en général seulement de quelques mois. John H. Sampson, un neurochirurgien qui a travaillé avec le docteur Friedman, a déclaré que l’opération n’est certainement pas curative mais augmente les chances d’efficacité des traitements additionnels. D’autres commentateurs médicaux ont constaté que des personnes avec une tumeur similaire ont survécu pendant des années.

Ted Kennedy a été victime d’un malaise lors du déjeuner d’investiture de Barak Obama le 20 janvier 2009 et hospitalisé à nouveau.

Le 25 août 2009, il décède à son domicile de Hyannis Port, Massachusetts, deux semaines après sa sœur, Eunice Kennedy Shriver. La messe de funérailles a lieu le 29 août 2009 en l’église catholique Notre Dame du perpétuel Secours à Boston en présence de Barack Obama et son épouse, ainsi que d’un grand nombre de membres de la famille Kennedy. A cette occasion, le président en exercice rend hommage à celui qu’il salue

 

«comme un infatigable défenseur des pauvres et des plus défavorisés».

 

Sa dépouille est ensuite transportée à Washington pour être inhumée au cimetière national d’Arlington, Virginie, aux côtés de ses frères, le président John F. Kennedy, assassiné en 1963, et Robert Kennedy, ministre de la Justice puis candidat à la présidentielle, assassiné en 1968. Incroyable destin que cette famille ou deux de ses enfants furent assassinés.

 

Il n’y a plus de Kennedy pour poursuivre le rêve d’une Amérique égalitaire, humaine et juste.

 

Mais n’a-t-il pas passé le témoin à Barack Obama lors de son investiture ? La perte de cet appui se fait cruellement sentir pour son programme d’assurance sur la santé ou le démon du libéralisme Américain, le chacun pour soit montre son égoïsme au point que même les démocrates sont contre. Et le pire est que même les paumés sont contre préférant ne pas être soignés plutôt que de payer une contribution qui leur serait imposée. Cette réforme est la menace la plus importante à court terme pour Obama, elle comprend deux objectifs, offrir une couverture médicale à toute la population (actuellement, 48 millions à 50 millions d’Américains n’en ont pas).

Ensuite, réduire ses coûts. Le système américain, privé à 80 %, est le plus onéreux et le moins efficace du monde développé. Sur ce sujet, le président, parti avec un soutien très fort de l’opinion, a semblé ne pas savoir répondre aux coups de boutoir de ses adversaires républicains et pour partie démocrates.