un petit territoire mais une grande histoire.
Le tribunal spécial pour le Liban s’active.
Le tribunal spécial pour le Liban doit donner avant la fin de l’année ses conclusions sur l’attentat à la voiture piégée du premier ministre Libanais Rafic Hariri et de 22 autres personnes le 14 février 2005, voire le premier article «Le Liban», poursuit son enquête et son procureur Daniel Bellemare aurait demandé aux autorités Libanaises de lui transmettre toutes les informations que détiendrait le secrétaire général du Hezbollah.
Le TSL qui siège à La Haye, Pays-Bas, est une juridiction à caractère international pour le jugement des personnes présumées responsables de l’attentat du 14 février 2005 à Beyrouth. C’est à la suite de la demande du gouvernement Libanais le 13 décembre 2005 aux Nations-Unies, que le tribunal a été créé. Les Nations Unies et le gouvernement de la République Libanaise ont ensuite négocié les termes d’un accord portant sur la création du Tribunal spécial pour le Liban. Suite à la résolution 1757, du Conseil de sécurité du 30 mai 2007, les dispositions du document annexé à la résolution et le Statut du Tribunal spécial qui y est joint sont entrés en vigueur le 10 juin 2007.
Le statut du TSI prévoit notamment que le Tribunal appliquera les dispositions du Code pénal Libanais relatives à la poursuite et la répression des actes de terrorisme, et des crimes et délits contre la vie et l’intégrité physique des personnes. Le statut sera appliqué sous réserve de l’exclusion de peines telles que la peine de mort et le travail forcé, qui sont applicables en droit Libanais. Le Tribunal spécial peut imposer des peines allant jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité. Les peines seront exécutées dans un État désigné par le Président du Tribunal spécial, à partir d’une liste d’États qui auront fait savoir qu’ils sont disposés à recevoir des personnes condamnées par le Tribunal.
Le caractère international du Tribunal spécial pour le Liban avait été expressément stipulé dans la demande adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies par le Gouvernement Libanais, et étaient convenus que le Tribunal aurait une composition mixte, comprenant des juges Libanais, des juges Internationaux, et un procureur international. Les normes de justice du Tribunal, y compris les principes relatifs aux garanties d’une procédure régulière, seront fondées sur les normes internationales de justice pénale les plus élevées telles qu’elles sont appliquées dans d’autres tribunaux internationaux. Pour garantir son indépendance, le statut prévoit une procédure rigoureuse et transparente de désignation des membres du personnel du Tribunal, notamment des juges et du Procureur, il prévoit en outre que les chambres seront composées de juges tant libanais qu’internationaux, avec une majorité de juges internationaux, un procureur international et un greffier visent à assurer l’indépendance, l’objectivité et l’impartialité du procès. De plus, pour des considérations d’équité à l’égard de l’accusé, le statut comprend la création d’un Bureau de la Défense qui s’acquitte de ses fonctions en toute indépendance. Le statut traite également du droit des victimes d’exposer leurs vues et préoccupations.
Pour garantir l’efficacité du Tribunal, le statut confère des pouvoirs élargis au Tribunal lui permettant de prendre les mesures propres à assurer un examen rapide des questions soulevées et prévenir toute action qui entraînerait un retard injustifié, la fiche d’information sur le TSL est à lire ici. On peut également consulter le document L’Orient Le Jour.com qui présente les caractéristiques du TSL. Un premier rapport qui couvre la période de mars 2009 à février 2010 à déjà été établi par le premier Secrétaire Général des Nations-Unies Ban Ki-noom que l’on peut lire ici.
Sur le plan politique, le TSL «doit être et sera au-dessus de la politique», a déclaré son procureur, le Canadien Daniel Bellemare. «L’enquête et la poursuite ne sont pas et ne seront pas influencées par la politique, elles sont gouvernées par des principes juridiques. En tant que procureur, je suis indépendant», a-t-il déclaré, assurant que le TSL «doit être et sera au-dessus de la politique», lors d’une conférence de presse. Le TSL a ouvert le 01/03/2009 lors d’une courte cérémonie à La Haye. «Le lieu a changé mais la mission continue», a ajouté l’ancien chef de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri
On peut s’étonner que l’on s’active tant sur l’affaire Rafic Hariri ou le Hezbollah met tout en œuvre pour prouver la culpabilité d’Israël qui, même si l’État Hébreux serait déclaré coupable, cela n’aurait aucun effet matériel outre le fait que, pour la Communauté internationale, Israël serait coupable de cet assassinat et qu’il ne manquera pas d’affirmer le contraire. Tout ceci sera donc sans effet, et ce ne serait pas la première fois qu’Israël serait condamné pour des actes criminels. La compétence du TSL s’applique aux personnes et pas aux États. Si, les personnes qui ont commis cet attentat, à supposer qu’elles soient Israéliennes et qui ont obéit aux ordres de l’État d’Israël, on ne voit pas comment elles pourraient subir la condamnation de ce tribunal ?
D’après El Watan.com, des données impliquant Israël dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Libanais, Rafic Hariri, ont été remises par le mouvement Hezbollah au gouvernement Libanais qui les a envoyées à son tour au TSL, bien qu’il ait déclaré :
«nous ne faisons pas confiance à ce tribunal (…) mais nous sommes prêts à donner ces éléments au gouvernement Libanais, qui décidera…»
Hassan Nasrallah Al-Oufok .
«J’accuse l’ennemi sioniste d’avoir assassiné le premier ministre martyr Rafic Hariri».
Dans un discours diffusé sur grand écran devant des milliers de ses partisans rassemblés dans la banlieue sud, il a accusé Israël d’avoir organisé cet attentat, critiquant aussi le fait que l’enquête internationale ne s’est jamais penchée, selon lui sur la piste Israélienne.
Le TSL, a indiqué une source judiciaire citée par des médias dans l’accusation du Hezbollah impliquant Israël, transmise par son secrétaire général le cheikh Hassan Nasrallah, que l’accusation est basée, sur des images prises avant le drame, par un avion de reconnaissance type (MK ?), et intercepté par son mouvement survolant la zone, et que d’après lui, lorsque l’on prend de telles images c’est généralement l’introduction pour l’opération d’une exécution ! On peut s’étonner du bien fondé de cette accusation qui ne prouve rien même si, les survols Israéliens d’une zone sont souvent les prémices à une attaque aérienne ciblée et précise contre une personne ou un groupe afin de les éliminer. Dans ce cas, on ne voit pas, pour l’ancien premier ministre Rafik Hariri, l’intérêt pour Israël de l’éliminer par un attentat à la voiture piégée ?
Géopolitique du Moyen-Orient , suite,
LIBAN, Les États-Unis, une justice «à la carte», la France, une suspicion légitime par Réné Nabla du blog renenaba.com.
Le Tribunal spécial sur le Liban à l’épreuve de la guerre de l’ombre Part 3/3, suite.
La criminalisation du Hezbollah, une guerre de substitution contre l’Iran.
La neutralisation d’un important lot d’agents Israéliens, particulièrement dans le secteur sensible de la téléphonie cellulaire, dont les relevés fondent l’acte d’accusation, pose le problème de la fiabilité des preuves des enquêteurs internationaux. L’acte d’accusation a été divulgué par anticipation, en mai 2010, sans que l’autorité compétente se ravise, aux mépris des règles les plus élémentaires de la procédure pénale internationale. Sa teneur a été communiquée officieusement au Hezbollah, non par la voie judiciaire compétente, mais par le propre chef du gouvernement du pays plaignant, et le propre fils de la victime, Saad Hariri à Hassan Nasrallah dans une conversation à huis clos dans une démarche qui s’apparente à un marchandage. L’implication de «trois membres indisciplinés» du Hezbollah pour solde de tout compte du contentieux qui oppose Sunnites et Chiites dans le monde arabe depuis l’invasion Américaine de l’Irak, en 2003.
L’offre a été refusée et portée sur la place publique. Quiconque connaît le fonctionnement du Hezbollah à la discipline toute spartiate, le pointage d’un membre «indiscipliné» de ce mouvement constituerait l’aveu d’un dysfonctionnement, d’une absence de contrôle du chef du mouvement sur ses troupes. Pis, elle stigmatiserait le Hezbollah de l’accusation de régicide à l’effet de le marquer du sceau de l‘infamie au regard des Sunnites, le courant majoritaire de l’Islam dans le monde arabe et musulman, et de plomber du même coup la légendaire réputation du Hezbollah en tant qu’organisation disciplinée exclusivement consacrée à la lutte contre Israël. Une accusation qui constituerait le point de basculement vers une guerre Sunnite–Chiite sur l’ensemble du monde arabe, particulièrement au Liban et les monarchies du golfe, Arabie-saoudite, Bahreïn, Koweït, où résident de fortes minorités Chiites. L’un des principaux inculpés, Jamil Sayyed directeur général de la sureté Libanaise, accusera publiquement à sa libération le tribunal de lui avoir demandé de se désigner comme «bouc émissaire» afin de conclure l’instruction et de clore le dossier. Un scénario identique semble se reproduire à l’encontre du Hezbollah.
Depuis L’assassinat de Rafic Hariri, le mouvement Chiite fait l’objet d’une vive pression visant à le marginaliser, à défaut de le délégitimer. Initiée par l’interdiction en France de sa chaîne de télévision «Al Manar», en 2004, la pression s’est poursuivie par une vaine tentative de le désarmer, dans la foulée du coup de massue Israélien, en 2006. Elle s’est poursuivie dans la foulée de la neutralisation du camp Palestinien de Nahr el Bared, en 2007, avec, l’assassinat à Damas, en février 2008, de son chef militaire Imad Moughniyeh qui était l’homme de l’ombre le plus secret de tous les chefs politiques et militaires du Proche-Orient, accusation suivie d’une épreuve de force avec ses adversaires de la coalition occidentale visant à neutraliser son réseau autonome de transmission, en mai 2008. Le tout couplé par des actions hostiles en direction de son protecteur, la Syrie, matérialisée par le bombardement d’un site nucléaire en novembre 2007, et l’assassinat de l’interface syrien du Hezbollah Libanais, le Général Mohamad Souleymane, tué depuis un yacht, dans son chalet du bord de mer, à Tartous, (Syrie), en Août 2008.
Projet d’enfumage médiatique et de brouillage diplomatique visant à gommer l’implication du clan Hariri dans l’exacerbation du courant intégriste Sunnite dans les camps Palestiniens du Liban, la neutralisation de Nahr el Bared s’est soldée par un lourd bilan, malgré l’appui logistique de l’armée Syrienne à l’armée Libanaise. 143 personnes, 76 militaires Libanais, 50 insurgés, 17 civils Palestiniens, ont péri au cours des 32 jours d’affrontement qui se sont déroulés dans ce camp Palestinien du Nord Liban, en mai juin 2007 dans une opération de diversion, visant à neutraliser les effets de la défaite Israélienne de juillet 2006 et à mobiliser le camp Sunnite face au Hezbollah. La reddition du camp signera la victoire morale du président Emile Lahoud , fondateur de la nouvelle doctrine militaire Libanaise de la stratégie de la riposte, mis à l’index par les occidentaux qui cherchaient à le déstabiliser depuis l’assassinat de Rafic Hariri.
Une ténébreuse affaire à tous égards que l’attaque du camp Palestinien de Nahr el Bared dans la mesure où celui qui a été célébré comme le héros de la bataille, le Colonel Mansour Diab, blessé au combat, s’est révélé être un agent Israélien. Ancien directeur de l’école des forces spéciales et des commandos de marines, a-t-il favorisé dans l’exercice de ses fonctions durant la période de son mandat, le transbordement du matériel d’espionnage et de sabotage Israélien ? L’exfiltration d’agents démasqués? L’infiltration d’agents opérationnels du Mossad pour des opérations coup de poing ? Sa bravoure au combat était-elle destinée à brouiller les pistes sur sa connivence Israélienne, en anéantissant à Nahr el Bared les preuves de la collusion du clan Hariri avec l’intégrisme sunnite djihadiste ?
Autant de questions légitimes qui rejoignent d’autres questions demeurées, elles, sans réponse concernant les connexions sulfureuses de Gébrane Tuéni, le comportement faussement désinvolte de Marwane Hamadé sur lequel il ne s’est jamais expliqué, de même qu’Elias el Murr , Monsieur gendre de la présidence Libanaise, du temps de la mise en quarantaine de son beau père, le président Emile Lahoud, avant son spectaculaire retournement en faveur du clan Hariri, sans oublier l’omission intrigante du champ des investigations des deux personnalités particulièrement averties de la scène Libanaise, le transfuge Syrien Abdel Halim Khaddam , ancien vice président de la République, proconsul Syrien au Liban pendant trente ans, en charge de la gestion de l’affairisme Syro-haririen, dont le laxisme en faveur de son coreligionnaire Sunnite, le milliardaire Libano saoudien, pourrait avoir permis, en connexion avec l’intégrisme activiste de la mouvance wahhabite, le grenouillage du marigot Libanais et son noyautage par les taupes Israéliennes, ainsi que Johnny Abdo , homme de l’ombre par excellence, témoin muet des opérations clandestines de ses deux poulains politiques, le président éphémère du Liban, Bachir Gemayel et le premier ministre Rafic Hariri, tous deux tués dans un attentat, le chrétien en 1982 et le sunnite en 2005, signe patent de l’échec de cet homme du renseignement au rôle occulte, interface Libanais des services occidentaux.
Concentré de toutes les turpitudes Occidentales et Saoudiennes, le groupe Fatah al Islam compte parmi ses fondateurs, le cheikh Naji Kanaan, issu de la mouvance des Frères musulmans. Il a été incarcéré une dizaine d’années dans les geôles Syriennes, jusqu’en 2000, pour «activisme religieux antinational». Il sera par la suite responsable de la mobilisation Sunnite pour «le Courant du Futur», la formation du premier ministre Saad Hariri, chargé des questions militaires et sécuritaires auprès du Colonel Ahmad al Khatib, ancien officier dissident Libanais, fondateur de «l’armée du Liban arabe», durant la guerre civile Libanaise, 1975-1990. Chef du Mouvement de l’unification Islamiste (MUI), implanté dans la région de Tripoli au milieu des années 1980, le groupe avait recruté nombre d’activistes saoudiens, yéménites salafistes, placés sous le commandement opérationnel au Nord Liban de Chaker al-Absi, ancien colonel de l’armée de l’air Jordanienne. Rallié aux troupes islamistes, Chaker Absi sera désigné comme adjoint de Abdel Moussab al-Zarkaoui en Afghanistan, puis en Irak. Le groupe passe pour avoir bénéficié des largesses financières du prince saoudien Bandar Ben Sultan qui aurait financé, deux mois avant les affrontements de Nahr el Bared, les organisations «humanitaires et religieuses» Sunnites opérant dans camps Palestiniens du Liban en vue de faire pièce à l’expansion du chiisme au Liban et à contenir le Hezbollah. La dénomination «Fatah al Islam» n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard, mais choisie à dessein en vue de brouiller les pistes du fait de la conjonction du terme Fatah, qui renvoie au mouvement Palestinien, et Islam, qui renvoie plutôt à Al-Qaïda. Hasard ou préméditation ? Quoiqu’il en soit, force est de relever l’élimination opportune d’un dirigeant présumé du Fatah al Islam, Abdoul Rahman Awad , tué lors d’une fusillade samedi 14 Août 2010 à Chtaura, près de la frontière Syrienne, dans la foulée des révélations de Hassan Nasrallah sur une possible implication d’Israël dans l’assassinat de Rafic Hariri.
Principale formation politico-militaire Libanaise, dont le démantèlement est réclamé les États-Unis, le Hezbollah dispose d’une représentation parlementaire sans commune mesure avec l’importance numérique de la communauté Chiite, sans commune mesure avec sa contribution à la libération du territoire national, sans commune mesure avec son prestige régional, sans commune mesure avec l’adhésion populaire dont il jouit sans chercher à en tirer avantage. Tant au niveau de la démocratie numérique que de la démocratie patriotique, la place qu’occupe le Hezbollah est une place de choix. Un positionnement incontournable.
La suite sera les «États-Unis ont débloqués plus de 500 millions de dollars pour neutraliser le Hezbollah»