un petit territoire mais une grande histoire.
Le Hezbollah en terre libanaise
Le drapeau du Hezbollah.
L’emblème du Hezbollah est vert, couleur de l’islam, sur fond jaune. Il est composé du mot «Hezbollah» en calligraphie de style coufique, dont l’alif du mot Allah se transforme en un bras brandissant un fusil d’assaut de type AK-47, surmonté d’un extrait de verset du Coran écrit en rouge (Al-Maidah, V, 56) فإن حزب الله هم الغالبون (fāʾinna ḥizb allāh hum al-ġālibūn), «Et quiconque prend pour alliés Allah, Son messager et les croyants, «réussira» car c’est le parti d’Allah qui sera victorieux». En bas de l’image, on trouve en écriture rouge المقاومة الإسلامية في لبنان (al-muqāwamah al-islāmīyah fī lubnān) «résistance islamique au Liban», Wikipédia .
Le Hezbollah Libanais fondé en juin 1982 est un mouvement politique Chiite développé dans la continuité du mouvement Amal fondé en tant que milice par l’Imam Moussa Al-Sadr, voire la suite 4, possédant une branche armée (Al-Muqawama al-Islamiyya, Résistance islamique) qui fut créée en réaction à l’invasion Israélienne au Liban en 1982, en s’appuyant sur un financement Iranien. Il est apparu au Liban par ce que cet État possède une caractéristique que nul autre État ne possède, il est sectorisé en 18 communautés religieuses reconnues et implantées sur son territoire. La nature montagneuse du Liban a contribué au développement des mouvements religieux. Ces mouvements ou communautés sont d’origine une force religieuse et militaire comme le Hezbollah, en l’occurrence Chiite.
L’État Chiite au Liban en jaune.
La concentration Chiite au Sud Liban n’est pas sans raison au développent du Hezbollah. Le Hezbollah cristallise à lui seul le problème du Moyen-Orient. Il s’est développé sous l’impulsion Chiite Iranienne, en continuité, (voir du Amal au Hezbollah) du mouvement Amal en 1974 ou (1975 ?), fondé en tant que milice armée des «déshérités» avec le soutien de la Syrie pour combattre la puissance hégémonique Israélienne dans cette région sous l’excuse d’assurer sa sécurité.
Hassan Nassrallah, le chef.
Implanté au Liban Sud depuis sa victoire sur l’armée Israélienne il constitue outre, une force militaire terroriste pour certains États occidentaux, inscrit depuis 1997 comme organisation terroriste aux États-Unis, au Canada, en Australie, et Israël, un parti politique dirigé par le cheikh Hassan Nassrallah depuis 1992. La position de l’Union Européenne est ambigüe sur sa cotation terroriste, le Hezbollah n’est pas considéré terroriste, mais le Conseil de l’Europe incluait l’officier supérieur des services de renseignements du Hezbollah l’Imad Faïz Mughniyah sur la liste des terroristes, or celui-ci est décédé le 12 février 2008 ! Or, le Hezbollah compte à l’issue des élections législatives de 1992, 12 députés puis 6 en 1996 dont deux chrétiens et un sunnite, ce n’est donc plus un mouvement terroriste, mais un parti politique !
Le Hezbollah, le parti de Dieu, s’est par ailleurs forgé une légitimité certaine en assurant le financement de très nombreuses activités d’aide sociale, hôpitaux, écoles, reconstruction des habitations détruites par l’armée Israélienne, palliant ainsi les carences de l’État libanais sans pour autant vouloir s’y substituer. L’organisation du pouvoir est faite par un Conseil consultatif exécutif constitué de 7 membres et présidé par le secrétaire général Hassan Nasrallah. Il prend ses décisions par consensus. Le secrétaire général possède une autorité importante, mais non absolue. Cela permet notamment d’éviter que son décès ne «décapite» totalement le mouvement, Wikipédia.
Le Hezbolah est donc un parti militaire dans l’État Libanais.
Géopolitique du Moyen-Orient , suite,
LIBAN, Les États-Unis, une justice «à la carte», la France, une suspicion légitime par René Naba du blog renenaba.com.
Le Tribunal spécial sur le Liban à l’épreuve de la guerre de l’ombre Part 3/3
La justice pénale internationale, dont l’avènement avait été salué comme annonciateur d’une ère nouvelle est, ainsi, d’emblée, obérée par sa sélectivité et ses immunités, en un mot par sa partialité. Les États-Unis, un des tortionnaires majeurs de l’époque contemporaine, le maître d’œuvre des tortures de la base Américaine de Guantanamo, Cuba, de Bagram, Afghanistan, et d’Abou Ghraib, Irak, de même qu’Israël, considéré par une fraction importante de l’opinion publique mondiale comme «l’État voyou N°1» de la scène internationale, n’ont pas souscrit au traité fondateur de la Cour pénale internationale. Ils disposent de ce fait d’un privilège de juridiction qui leur confère une sorte d’immunité régalienne les plaçant à l’abri des poursuites, héritage de l’ancien «régime des capitulations» de l’empire Ottoman.
«Depuis Nuremberg, les États-Unis ont toujours prôné et construit une justice «à la carte». Le propos d’une grande limpidité ne provient pas d’un pourfendeur aigri de l’Imperium américain, mû, selon l’expression consacrée, par un «antiaméricanisme primaire», mais d’un journaliste du quotidien Français le Monde, quotidien de référence s’il en est. Analysant «La nouvelle victoire Américaine à propos de la Cour Pénale Internationale», à la suite de l’adoption de la définition juridique du «crime d’agression», en complément aux crimes de génocide et crimes contre l’humanité, Stéphanie Maupas soutient
«Que ce soit pour les crimes nazis, japonais, rwandais ou yougoslaves, Washington est toujours parvenu à imposer sa liste de suspects, quand d’autres étaient soit «oubliés», soit acquittés».
«Enjeux clés de cette justice qui menace chefs d’État et hauts gradés, les cibles des procureurs successifs ont toujours fait l’objet de tractations», relève-t-elle dans une correspondance de La Haye en date du 27 juillet 2010. La réforme a été adoptée par cent onze états membres, mais la décision de sa mise en œuvre a été repoussée à dans sept ans.
Il en est de même des autres pays du champ occidental. La France, hébergeur du faux témoin Syrien Zouheir Siddiq, compte à son actif l’élimination des principaux opposants du tiers monde hostiles à son hégémonie, Félix Mounier, Cameroun-1958, Mehdi Ben Barka, Maroc 1965, de même que les chefs de file du mouvement indépendantiste Kanak Jean Marie Tjibaou et Yéwéné Yéwéné, tous deux assassinés en 1989 en Nouvelle Calédonie sur un territoire dont la France a la charge de sa sécurité, ou enfin, le chef de l’opposition Tchadienne Ibn Omar Mahmat Saleh , 2008, arrêté à la suite d’informations émanant des services d’écoute de l’armée Française.
Une «suspicion légitime» frappe d’ailleurs la France tant en ce qui concerne le Darfour que le Liban, en raison de son rôle présumé dans l’élimination de l’opposant Tchadien et de son activisme à «internationaliser» l’assassinat de Rafic Hariri, un crime relevant en principe du droit pénal Libanais. Le président Français de l’époque, Jacques Chirac, un obligé notoire de l’ancien premier ministre Libanais, s’est appliqué à porter devant la justice pénale internationale le cas Hariri. La reconnaissance du ventre ne saurait donner lieu à des excès, ni à manipuler de faux témoins, et l’honneur d’un homme ne se lave pas par le recours à de témoins stipendiés.
Les bévues qui ont émaillé la procédure, la partialité du premier enquêteur l’Allemand Detlev Mehlis, ont plongé le Tribunal dans un climat de suspicion généralisé tant en ce qui concerne sa fonction première que sa finalité, que le choix de ses officiants. Au terme de cinq ans de fonctionnement, le TSL constitue à proprement parler une parodie de justice d’autant plus symptomatique qu’il a constamment écarté de son champ d’investigation, le volet Israélien, en opposition avec le principe du débat contradictoire, quand bien même le système des télécommunications Libanaises s’est avéré être sous contrôle Israélien. Cette découverte, qui pourrait avoir de sérieuses implications concernant la détermination des responsabilités, devrait conduire le tribunal à reconsidérer sa position d’autant plus impérativement que la crédibilité des données est désormais frappée de suspicion du fait de la main mise du Mossad sur les communications Libanaises. L’enquête internationale dans son ensemble risque ainsi de s’effondrer.
Le tribunal spécial sur le Liban, institué par un accord conclu entre le Liban et les Nations Unies, le 5 juin 2005, confère des privilèges exorbitants à la commission d’enquête de l’ONU en ce qu’elle permet à cette instance d’exercer une tutelle de fait sur les autorités locales Libanaises, en l’habilitant à enquêter sur un fait qui ne constitue pas un «crime international» juridiquement parlant. Mais le fait de privilégier le cas du chef du clan Saoudo-américain au Moyen-Orient, au détriment d’autres personnalités éminentes de la scène internationale (Benazir Bhutto Pakistan 2007, Salvador Allende Chili 1973, Patrice Lumumba Congo Kinshasa 1961),
«au détriment des dizaines de personnalités Libanaises, au détriment des milliers des victimes civiles de la guerre Libanaise, au détriment des dizaines de dirigeants Palestiniens et des milliers de civils Palestiniens tués par les Israéliens»,
donne à penser que la coalition occidentale entend placer sur la défensive les principaux contestataires de l’ordre hégémonique Américain dans la zone, l’Iran, via le dossier nucléaire, La Syrie et le Hezbollah, via le dossier Hariri, principal pierre d’achoppement à la capitulation déguisée conduite par le président Palestinien Mahmoud Abbas.
La sélectivité dans son choix porte préjudice au Tribunal en ce qu’elle constitue une négation du principe d’universalité de la justice internationale et fait craindre une instrumentalisation de cette juridiction à des fins politiques au service des desseins du camp occidental. Sauf infléchissement ultérieur, un tel tri sélectif opéré en Mars 2009, Rafic Hariri/Liban, 1er mars, et Omar al-Bachir /Soudan, 4 mars, à l’exclusion de tout autre cas similaire, pourrait dénaturer sa posture morale en imposture, la négation même de la notion de justice. Le ciblage du monde arabo-africain, à l’exclusion de toute autre sphère géopolitique, à la notable exception de l’ex Yougoslavie et du Cambodge, séquelles du bloc communiste, paraît ressortir d’un projet visant à maintenir sous pression la zone privilégiée d’expansion de la Chine et de la Russie, sur le flanc méridional du camp occidental, en désignant à la vindicte publique leurs traditionnels alliés régionaux, la Syrie, l’Iran et le Soudan. Plaide en faveur de cette thèse, le choix discriminatoire de traduire devant la justice internationale les assassins de Rafic Hariri et pas ceux de Benazir Bhutto, de poursuivre le Soudanais Omar El Bachir et non le Tchadien Idris Deby au bilan sanguinairement comparable, voire même du Libyen Mouammar al Kadhafi, responsable de la disparition du chef spirituel de la communauté Chiite du Liban l’Imam Moussa Sadr .
La suite portera sur «La criminalisation du Hezbollah, une guerre de substitution contre l’Iran».