Depuis que forte du soutien du Hezbollah l’armée syrienne a lancé l’assaut sur Qousseir, un déluge de calamités s’est abattu sur le Liban venant le délester du peu de souveraineté, de sécurité, qu‘il lui restait dans ses fonds de tiroirs. En effet au lendemain du discours ouvertement engagé de Sayyed Nasrallah, un de ces éminents « protecteurs » du pays parmi tant d‘autres, des roquettes ont atterri dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. 

Ersal et ses alentours continuent de vivre à fleur de peau du fait de leur position frontalière hautement stratégique ; trois soldats au service de la paix à Ersal sont tombés après avoir été la cible d’agresseurs ; ces derniers ont pris la poudre d’escampette en direction de la Syrie sans toutefois avoir  eu le courage de revendiquer leurs actes. 

Le Hermel est aujourd’hui en plein tourmente, frappé qu’il est par une pluie de roquettes ; puis dans la foulée, a été enlevé à Tripoli un mokhtar alaouite. Comme s’ils n’avaient plus rien à perdre, ces assaillants anonymes poursuivent sans coup férir leur travail de sape dans le territoire libanais.

Selon certains experts, la branche radicale de l’opposition syrienne se cacherait derrière cette série d’entourloupes, lesquelles résonnent comme des mises en garde contre toute politique bienveillante envers le régime Assad. 

D’ailleurs, Salam Idriss le chef de l’ASL, l’armée syrienne libre, vient de lancer au président libanais et au secrétaire général des Nations-Unies, un ultimatum de 24 heures pour les inciter à réagir fermement en vue de stopper l’intrusion des combattants du Hezbollah dans la guerre syrienne. Salam Idriss se dit « prêt à les pourchasser même en enfer » s’ils n’obtempèrent pas ; et s’excuse d’avance des représailles qui s’annoncent tragiques,  ses hommes n’étant plus maîtrisables ! 

Apparemment reboostés suite à la levée de l’embargo par l’Union européenne sur les armes qui leur sont destinées, les rebelles redoublent d‘exigences. 

Et aux partisans de l’opposition syrienne au Liban de s’activer tous azimuts dans les bastions pro-rebelles que sont Ersal et Tripoli pour coordonner leurs efforts dans l’espoir de faire basculer en leur faveur le rapport de forces qui règne à Qoussair. L’imbrication des intérêts entre ces deux pays étant si forte, la politique de distanciation s’avère caduque sur le terrain. 

Désormais le pays du Cèdre oscille entre deux positions : d’une part le Hezbollah qui dit combattre un « courant takfiriste » d’une extrême dangerosité prédominant dans les rangs de l’opposition syrienne ; un « courant financé par l’Amérique qui aurait pour objet de détruire le Moyen-Orient » ; d’autre part le Courant du Futur et ses alliés qui allégeance faite au Qatar, à l’Arabie Saoudite, mettent en garde contre l’hégémonie chiite. 

A chaque bord de faire miroiter son projet idyllique taxant son adversaire de tous les maux. Le pays même pas capable de fédérer autour d’une loi électorale va de mal en pis.  Pris en étau entre deux forces le Liban dans de beaux draps va finir  en finesse par se jeter dans l’eau, un peu comme Gribouille, histoire de se protéger de la pluie…