Alors que Moscou portait toute son attention sur les médias traditionnels comme la télévision et la presse écrite, ignorant volontairement ce qui se passait sur Internet, les choses sont en train de changer.

Depuis quelque temps, apparaissent des blogs, des journaux en ligne écrits par des journalistes-citoyens (comme Come4News), tous sites supposés indépendants et qui sont en fait contrôlés par le gouvernement russe. Grâce à eux, et sous couvert de la liberté d'expression, le Kremlin diffuse une véritable propagande en faveur du régime en place. La vitesse à laquelle apparaissent ces faux sites indépendants est étonnante, et leur croissance exponentielle noie peu à peu l'accès aux vrais sites libres.

C'est un problème que tous les défenseurs de la liberté d'expression sur la Toile signalent depuis plusieurs années, tous les moteurs de recherche guidant les internautes vers les sites les plus visités, et les gouvernements disposant des techniciens et des armes technologiques pour falsifier les chiffres ou pour générer du trafic, très rapidement les sites véritablement libres deviennent invisibles pour ces moteurs de recherche et donc pour les internautes.

Lors d'une intervention télévisée, le président russe Vladimir Poutine a précisé les intentions de son gouvernement. Il veut propulser la Russie au premier plan du réseau Internet actuellement dominé par les États-Unis et la Chine, il veut qu'en 2015 la Russie soit le premier fournisseur mondial d'informations, et il veut créer un réseau parallèle qui ne sera accessible qu'aux anciennes républiques soviétiques.

Poursuivant son discours, Vladimir Poutine a expliqué qu'il était pour la liberté d'expression, mais qu'il était indispensable que le gouvernement contrôle Internet pour empêcher la prolifération de la cyber criminalité. Pointant un doigt accusateur vers la caméra, le président russe a affirmé : « C'est l'anonymat sur Internet qui est responsable de la croissance de la criminalité dans le cyberespace, permettant, par exemple, aux pédophiles d'échanger des images de pornographie infantile sans être inquiétés. Alors, si la partie russe du réseau des réseaux était libre de tout contrôle jusqu'à présent, les choses vont changer ! »

Au vu de ce discours, les spécialistes concluent unanimement que si Internet intéressait peu le Kremlin jusqu'à présent, les choses ne seraient certainement plus les mêmes maintenant que 25 % de la population russe est connectée.

Personnellement, ce qui m'inquiète le plus en voyant déjà l'expansion de la Chine sur Internet, Chine qui deviendra très rapidement le premier acteur du réseau (voir article : http://www.come4news.com/162-millions-de-chinois-et-moi-et-moi-et-moi-2.html ), et en sachant que la Russie veut lui emboîter le pas, je me demande ce qui restera de liberté sur Internet…