La question peut surprendre, tant le pays du soleil-levant traîne une solide réputation de nation fermée, peu incline au métissage humain, pourtant il existe depuis quelques années un flux migratoire grandissant, qui amène sur les rives nippones de plus en plus de travailleurs immigrés.
Plus de 1,7 millions d étrangers (dont quelque 300 000 clandestins) sont aujourd’hui regroupés dans les principales villes de l’archipel. Près de 75% sont asiatiques, mais il existe également une communauté brésilienne d’origine japonaise importante (près de 200 000 personnes). En part relative, le japon reste encore très loin des pays d’Europe occidentale ou d’Amérique du Nord, puisqu’il ne compte qu’à peine plus de 1% de ressortissants étrangers (contre 8% à 9% en Allemagne ou en France), et pas plus de 4% dans les quelques communes les plus « mixtes ».
Mais ce chiffre « passe encore presque inaperçu », comme tout pays riche, le japon est confronté à un problème démographique, la population est vieillissante, donc le pays manquera cruellement de main d’œuvre d’ici quelques années. Cette pénurie se fait aujourd’hui sentir.
La population semble pourtant, en tout cas pour l’instant, peu sensible aux « arguments » économiques invoqués pour justifier la présence de ces immigrés. Les réactions de méfiance et de rejet, relayées par les medias nationaux, se font plus en plus fréquentes. Insécurité, rumeurs de fraude fiscale…les étrangers deviennent les boucs émissaires de tous les maux du pays.
Certains maires de communes accueillant les communautés « importantes » accusent le gouvernement d’avoir « agi de façon extrêmement irresponsable », en favorisant l’arrivée »massive » de travailleurs étrangers, mais en abandonnant le problème de l’intégration aux autorités locales. Ce qui n’empêche pourtant pas les autorités japonaises d’envisager un assouplissement des critères d’immigration. Et de faciliter ainsi la venue de dizaines de milliers de personnes supplémentaires – impératifs économiques oblige…