L’important, lors de cette cérémonie, qui se déroulait la sixième nuit du solstice d’hiver, c’était que le gui ne touche pas la terre, sinon, il perdait tous ses pouvoirs ! Au moment de le couper, le druide prononçait ces mots : « O Ghel an Heu », qui signifiaient « Que le blé germe ! »

Cette expression se serait d’ailleurs perpétuée, phonétiquement, et serait devenue, au Moyen Âge, « Au gui l’an neuf » ! Formule qui s’est sans doute renforcée en 1564, quand le roi Charles IX changea la date de la nouvelle année. Jusqu’alors, elle commençait le jour de Pâques. Déplacée au 1er janvier, comme la végétation était alors bien triste, on se mit à offrir des branches de gui pour souhaiter la bonne année. De là viendrait la vertu porte-bonheur de cette plante. Mais cette tradition européenne a sans doute plusieurs origines. Pour les Celtes, qui combattaient souvent dans les forêts, découvrir un rameau de gui au-dessus de leur tête était le signe qu’il fallait faire une trêve avec l’ennemi, jusqu’au lendemain. Cela pourrait bien être à l’origine de la coutume du baiser sous le gui. C’est le moment où chacun est censé renoncer à ses haines, ses conflits…

Sachez encore que dans toute l’Europe, le gui est lié à d’autres pratiques moins connues. En Anjou, il est supposé guérir des douleurs à l’estomac, si l’on en applique une décoction sur cet organe. En Allemagne, on dit que si l’on en fait un collier, il protège des maladies. En jeter un rameau dans la cheminée la nuit de Noël apporterait la chance…

La liste serait trop longue à vous rapporter entièrement. Mais cette richesse de traditions veut au moins dire une chose : cela fait très longtemps que le gui est vénéré, et, malgré les siècles, il reste encore beaucoup de cette ancienne adoration dans nos cultures, dans nos têtes, et dans nos pratiques…

 
Merci pour votre fidélité…