le projet du président.

 

Comme ses prédécesseurs, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy veut laisser après lui une marque «éternelle» de son passage autre que celle de sa politique. Subissant les assauts des Français et aussi de ses députés, il veut aller vite n’étant pas certain d’être président en 2012. Il faudrait que les travaux commencent en 2012 de sorte que son suivant soit contraint dans la continuité des engagements pris de poursuivre ce projet titanesque par son ampleur et dépensier. Il porte sur le papier 35 milliards d’euros, une paille, nous n’avons pas d’argent, mais des idées. Mais aussi combien de plus en réalité eu égard aux impondérables avec la création d’un système de transport automatique rapide de 130 km permettant de relier neufs grands pôles urbains de demain, Saclay, La Défense, Plaine-Commune, Roissy, Orly,.. Mais aussi avec une restructuration administrative de ce Grand Paris. Un gouffre financier, mais comme il ne sera plus aux commandes, c’est le remplaçant qui fera payer l’addition. Un projet hors de nos possibilités  actuelles alors que nous avons bien d’autres besoins en construction et restauration de logements, de transports intercommunaux désenclavant des territoires, rapprochant les poches de pauvreté celles du confort, et de construire des équipements avec des services administratifs et policiers. Une folie des grandeurs dogmatique. Et puis, dans 10 années que seront les besoins des populations dans ce cercle infernal des délocalisations et de mondialisation ou il faudra de plus en plus de soutiens sociaux !

Peu importe il trouvera de l’argent en ayant recours au partenariat public privé, PPP. C’est dire que d’aucuns attendent avec empressement que le projet soit lancé, les grands groupes BTP, se frottent les mains. Appelée Région Capitale en mars 2008 pour désigner le poste de Christian Blanc, secrétaire d’État en charge du Développement de la région capitale, c’est devenu «Le Grand Paris». Un territoire au cœur de la région Île de France comprenant quatre départements Paris, Les Hauts de Seine, La Seine Saint-Denis et Le Val-de-Marne, comme le représente l’image ci-dessous.

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Les architectes planchent, 10 équipes pluridisciplinaires sont constituées pour proposer un projet auquel ils seront tous associés, et cela nous coûte déjà des sous.

Grand Paris les dix projets architecturaux

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La gauche victorieuse des élections régionales se sent en force et engage un bras de fer entre la Région Île de France et le gouvernement sur le Grand Paris. «La démocratie est prise en otage» dans un «cycle recentralisateur», a estimé la sénatrice socialiste Nicole Bricq, rappelant que les Franciliens avaient voté à 56,7% pour la gauche le 21 mars et donc contre le projet du Grand Paris. Ce qui me semble faux le Grand Paris n’a pas été l’objet de la victoire de Jean-Paul Huchon, mais plutôt la politique économique de Sarkozy.

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© AFP / photomontage LeMoniteur.fr Les débats sur le Grand Paris au Sénat tournent au bras de fer entre le gouvernement représenté par Christian Blanc (à droite) et la région Ile-de-France de Jean-Paul Huchon.

Le Grand Paris pourrait être victime d’un «blocage complet».

Une des priorités du Grand Paris est la construction de la ligne de métro automatique de 130 km son coût, entre 20 et 24,4 milliards d’euros. La réalisation de ses travaux sera confiée au futur établissement public, la Société du Grand Paris (SGP), détenu majoritairement par l’État. Une première dotation de 4 milliards d’euros a été confirmée pour réaliser la double boucle de métro, qui permettrait de lancer très tôt les appels d’offres pour la réalisation des études puis les travaux du réseau.

Le projet ferroviaire du Grand Paris

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L’Express.

Dessinant une double boucle autour de la capitale, la traverse via la ligne 14 prolongée vers Orly et Roissy. A 80 % souterrain, sans conducteur, elle relierait les deux aéroports Orly et Roissy Charles de Gaulle avec des correspondances à Villejuif, La Plaine Saint-Denis et Le Bourget. Cette ligne devait transporter 3 millions de voyageurs jour. Elle serait connectée aux gares TGV et à la future ligne à grande vitesse La-Défense-le-Havre, début du chantier 2013. Ce schéma serait séduisant à condition que des liaisons intérieures permettent dans l’Ouest et l’Est parisien l’accès aux stations de ce métro. Ce projet apparaît donc incomplet s’il n’est pas relié à un réseau intérieur. En outre, la traversée de Paris, d’Orly à La Plaine Saint-Denis, n’est pas une mince affaire avec le passage sous la Seine d’autant que Paris est déjà une forêt de tunnels et galeries. Il est prévu une dizaine d’engins tunneliers attaquant le chantier en différents endroits, la double boucle serait réalisée en 13 années d’après Christian Blanc secrétaire d’état chargé de ce dossier.

Les tensions avec la Région Île de France portent sur le projet Arc Express, qui est une rocade ferroviaire en proche couronne parisienne et qui intéresse Jean-Paul Huchon en tant que président du Syndicat des Transports Île de France, STIF, trouvant le projet pas mûr, voir l’image ci-dessous. La Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a donné hier son feu vert pour un débat sur Arc Express, Christian Blanc a affirmé que ce projet qui doit être repris pour partie dans son projet de métro automatique est «aujourd’hui devenu insuffisant». «Les travaux qui viseraient à compléter les deux arcs Nord et Est pour en faire une rocade complète ne pourraient pas être entrepris avant 2025 pour être mis en service au mieux dans les années 2030-2035», a-t-il dit, défendant son projet de loi sur le Grand Paris. D’ici là beaucoup d’eau seront passées sous les ponts.

Le projet Arc Express de métro est sous-terrain à quelques kilomètres du périphérique, permettant à la zone la plus dense de la petite couronne d’être équipée d’un moyen de transport efficace pour les trajets de banlieue à banlieue. Il est relié à la plupart des terminus du métro parisien. Il devrait décharger le réseau de transports en commun de 5 % à 10 % selon les lignes. Le trafic journalier est estimé à un million de voyageurs jour. Le schéma de la région prévoie un arc sud, long de 25 à 35 kilomètres selon le tracé arrêté, entre Meudon (Hauts-de-Seine) et Noisy-le-Grand ou Val-de-Fontenay (Val-de-Marne). Au nord, long de 17 à 23 km, il irait de la Défense (Hauts-de-Seine) vers Bobigny ou Pantin (Seine-Saint-Denis). Les deux axes recoupent à 80 % le métro du Grand Paris. Ce projet date déjà d’une vingtaine d’année, a déjà été inscrit au précédent Schéma Directeur d’Ile-de-France, mais pendant les 20 ans qu’auraient pu prendre sa construction, rien n’a été fait…

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On voit mal comment ce projet s’articule avec le réseau ferroviaire de 130 km du Grand Paris. Ce projet apparaît complémentaire à celui du Grand Paris en le compliquant. Il faut donc attendre que tout cela se décante, ce que l’on peut d’ores et déjà affirmer, est que cette rocade risque de perturber pas mal les agglomérations même si elle est souterraine, les banlieues traversées sont denses, il faudra bien des gares d’accès en surface.

Quelles seraient les retombées économiques du Grand Paris ? Desservant neuf territoires-clés pour la croissance et le rééquilibrage économique de la région. Il devrait créer un million d’emplois supplémentaires en quinze ans. Mais, selon l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France «le développement de nouveaux pôles peut s’accompagner de pertes d’emplois ailleurs dans la région». Le projet de loi relatif au Grand Paris fixe pour objectif la création de 70 000 logements contre moins de 40 000 aujourd’hui. L’aménagement des terrains autour des gares sera régi par des «contrats de développement territoriaux» avec droit de préemption pour l’État et pour les communes.

Ce Grand Paris est un rêve de Nicolas Sarkozy et c’est sur le transport que va se jouer la partie la plus décisive. Le conflit de pouvoir entre Jean-Paul-Huchon et Christian Blanc menace de bloquer le projet. Monsieur Jean-Paul Huchon demande à copiloter avec l’État le projet de super métro, je ne vois pas ce que va apporter la Société du Grand Paris alors qu’il y a au syndicat des transports d’Île de France de plus de 200 personnes capables de réaliser un projet de rocade. Christian Blanc fait valoir que le projet de loi remédie à la panne de décision de la région et vise à surmonter tous les conservatismes. Rien ne va plus entre deux anciens rocardiens. En outre la question financière est loin d’être réglée, il ne faudrait pas que le peu d’argent qu’il y a soit uniquement réservé à ce projet mirifique s’exclame Jean-Paul Huchon qui s’inquiète de voir l’État limiter ses investissements au super métro au dépens des cofinancements de certains projets que l’État s’était engagé à financer avec la région.

Le monde publie dans son édition du 20 mai 2010 un article signé Béatrice Jérôme , sur le fait que deux études contestent les chiffres du projet de Christian Blanc. Il s’agit du métro souterrain de 130 kms pour lequel il est espéré créer un million d’emplois supplémentaires en 15 ans.

«Or, d’après les travaux récents de l’Insee, de la direction régionale de l’équipement d’Ile-de-France (Dreif) et de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France (Iaurif) qui portent sur les perspectives d’emplois de la région d’ici 2030. Il ressort de ces études que le scénario de M. Blanc, nécessiterait une «rupture» avec les tendances démographiques actuelles, «des changements comportementaux et institutionnels très importants» et impliquerait de doubler l’immigration».

Ce n’est donc pas notre politique actuelle.

«L’Ile-de-France crée en moyenne, depuis 2005, 30 000 emplois par an. M. Blanc table sur la création de 53 000 à 67 000 emplois. Ce qui supposerait entre 710 000 à 900 000 nouveaux actifs sur quinze ans. Selon l’étude la Dreif, de l’Insee et de l’Iaurif, la région ne devrait gagner que «300 000 nouveaux actifs d’ici 2030». Cette évolution serait «quasiment deux fois plus faible qu’entre 1982 et 2006» en raison du vieillissement de la population. La région devrait ainsi gagner par an 13 250 actifs. Le secrétariat d’Etat à la région-capitale table, lui, sur une hypothèse haute de 60 000 actifs».

«Reste le levier de l’immigration, «les hypothèses qui influencent le plus sur l’évolution de la population active sont celles relatives aux migrations internationales», souligne la note. En Ile-de-France, aujourd’hui, environ 30 000 personnes arrivent chaque année de l’étranger, soit près de 40 % du total de l’immigration Française. Selon l’étude, il faudrait, doubler le flux de main-d’œuvre étrangère pour espérer atteindre au maximum «500 000 nouveaux actifs»».

Ce projet titanesque se présente de plus en plus comme être une folie des grandeurs dans laquelle Christian Blanc en quête de notoriété n’a pas approfondit toutes les conséquences politiques, et ses chiffres sur les créations d’emploi apparaissent fantaisistes ne pouvant être satisfaits même s’ils le seraient potentiellement. Monsieur Christian Blanc compte remettre en juillet à la Commission nationale du débat publique une analyse socio-économique du projet du Grand Métro.

Or, le jeudi 27 mai, suite à un ultime vote au Sénat. Les sénateurs ont approuvé les conclusions de la commission mixte paritaire par 179 voix contre 153, ouvrant la voie à ce projet prévoyant la construction d’une double boucle de métro automatique autour de Paris, le Grand Paris est donc lancé. La gauche a voté contre qualifiant le Grand Paris de projet d’autoritarisme.