Le grand chambardement « du redressement dans la justice »

donne de la voix aux journalistes mécontents dans le silence des Français responsables.

 

 

«Redressement dans la justice» par ce qu’il porte sur deux paramètres contrairement à ce qui se fait en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie ou le redressement est à une composante. Il va principalement toujours dans le même sens, la réduction des dépenses et des charges de l’État, les réductions structurelles en somme. L’austérité en quelque sorte.

 Le projet du gouvernement est différent, deux paramètres sont pris en compte, le premier concerne bien la réduction des dépenses de l’État pour 10 milliards et le second de 20 milliards d’impôts répartis en deux, 10 milliards pour les grosses entreprises et 10 milliards pour les ménages portant principalement sur les plus aisés. Est-ce de l’austérité, pas entièrement, c’est un panaché d’austérité et de justice, répartis ce qui change tout.

 

Et là, rien ne va plus, par ce que les 50.000 contribuables, dont de grands journalistes à plus de 15.000 euros par mois, qui sont au dessus des 150.000 euros annuels déclarés imposables, seront imposés aussi à 45%. Mécontents, ils se sont rués contre Jean-Marc Ayrault à l’émission des paroles et des actes de David Pujadas le 27/09/12. Ils ne questionnaient pas que pour donner de l’information, ils exprimaient aussi leur colère. Mais pas que cela, depuis cette taxe à 75 % on assiste de la part des journalistes de la chaine publique à une information nous montrant, autant que faire se peu, des interviews de patrons qui s’expatrient. Une partialité à ce point sur une chaine publique, n’est-ce pas de la manipulation ?

 

Les réactions des journalistes des paroles et des actes ont donné l’impression d’être sourds au point que par, leurs propos, surtout ceux de David Pujadas, assez provocateur fit, qu’il se fit traité par Jean-Marc Ayrault de défaitisme. Quant à François Lenglet le spécialiste des graphiques économiques, il se fit montrer son incohérence en critiquant la vague d’impôts pour 2013, après avoir critiqué, il fut un temps, la dette et notre dépendance aux agences de notations. Pour lui, ces impôts tuent la croissance et les 0,8 % prévus ne seraient pas tenus, la dette étant remisée au secondaire par les conséquences néfastes de l’impôt. Tout est question d’analyse. Il parlait comme presque tous les économistes, et le FMI, qui se trompent souvent, et qui affirment intenable l’objectif des 3 % en 2013. Pour le gouvernement c’est la dette qui est responsable de tout ! Et là, je suis de cet avis.

 

Jean-Marc Ayrault lui fit remarquer qu’il ne voulait pas que la France perde son indépendance et devienne dépendante des marchés. Actuellement, nous avons les taux d’emprunts les plus bas voire négatifs et cela nous a déjà fait près de deux milliards d’économie. «Si nous renonçons à l’objectif des 3 % de déficit, alors tout de suite les taux vont remonter et là on sera dans la situation de l’Italie, là on sera dans la situation de l’Espagne et moi je ne veux pas ça», déclara-t-il. Il faut se rappeler que l’engagement des 3% de déficit fin 2013 fut fait par Sarkozy auprès de Bruxelles, et que seuls les partenaires de la zone euro peuvent desserrer l’étau.

 

Engagés dans l’Europe nous devons conduire une politique responsable et crédibiliser notre signature.

 

Tous deux furent cités par NKM, ce qui montra leur convergence politique. Aussi menteuse qu’incohérente pratiquant la politique des fausses informations accusant l’augmentation des impôts des ménages par le gel du barème, sans préciser que les deux premières tranches seront épargnées, soit quelques 7,4 millions de contribuables. Oubliant aussi d’annoncer, au passage, que le gel fut appliqué par sa majorité sans décote pour les faibles revenus. Je paie plus d’impôts en 2012 sur ceux de 2011 bien que ma retraite ne fut augmentée que d’une misère.

 

La divergence d’analyse ne se limita pas qu’à ce problème, elle porta sur le nombre de contribuables qui seront affectés par ces hausses d’impôts. La droite inclue dans ces hausses d’impôts la suppression des heures supplémentaires défiscalisée, alors que la gauche non. Bien sûr, ceux qui furent favorisés par ces heures peu chères perdent de l’argent, mais c’était le fait du prince, notre président Sarkozy, pour raison électorale, bafouant l’égalité entre tous les Français devant l’impôt. Comment admettre, que des retraités payent à la fois des impôts CSG et CRDS sur leur retraite, qu’ils soient augmentés pour compenser la perte de recettes fiscales de cette défiscalisation, après en avoir payés sur leurs revenus lorsqu’ils étaient en activité, et d’en payer encore sur leurs économies ! Il faut qu’en même un peu de justice, et ne pas faire porter, sur tous les Français, la perte d’impôt de ces heures défiscalisées. Il y a d’un coté la politique injuste d’une droite qui se croit tout permis et de l’autre une politique plus respectueuse de l’égalité républicaine.

 

Ce redressement dans la justice fait donc, d’après les sondages chuter fortement la cote de popularité du président, pas étonnant payer pour réduire la dette les Français n’aiment pas, et les plus fortunés partent dans des paradis fiscaux. Cet égoïsme à toujours été sous-jacent en France, il faut avoir vécu les années d’occupation pour comprendre que c’est chacun pour soi. C’est parmi les gens modestes que se trouvent les plus responsables et les plus Français.

 

Ce plan est sans précédent et montre la volonté d’en finir avec notre dette, comme l’affirme François Hollande lorsqu’il déclara qu’à la fin de son mandat de cinq ans il ne veut pas un sou de plus pour la dette. C’est effectivement un grand chambardement par rapport à ce qui s’est passé pendant les dix années de droite. Mais c’est aussi se mettre tous les économistes à dos par ce qu’ils dénoncent pour presque tous l’infaisabilité du plan. Pour eux, à la fuite des capitaux s’ajoute la déprime qui se traduirait par moins d’investissement et moins d’achats, et s’ajouterait le trop d’impôts et pas assez de réduction des dépenses publiques dans un environnement dépressif. En fait, ils sont globalement pour la politique appliquée par les autres pays du sud de l’Europe sans trop l’exprimer. On sait, et on voit ce que ce passe en Espagne ou des dizaines de milliers de citoyens sont descendus dans la rue demandent la démission du gouvernement Rajoy, pour la troisième fois en une semaine ils exprimaient le refus de l’austérité. A Lisbonne un banquier à la retraite affirmait n’avoir jamais vu l’économie Portugaise en si mauvais état, le Nouvel Observateur.

 

Mais ce qui est le plus insupportable c’est l’incohérence de ces personnes qui n’ont rien dit lorsque François Fillon augmenta les impôts de 30 milliards en 2011. Entre 2011 et 2013 la pression fiscale sera de 65 milliards d’après les Échos.fr, et parmi ces 65 milliards 30 sont à mettre au crédit de François Fillon. 30 milliards pour laisser l’ardoise que nous connaissons !

 

Ces grands professeurs d’économie, de droite et de gauche, sont en colère, pour eux les hausses d’impôts provoqueront plus de chômage et réduiront plus sévèrement la croissance que ce qui est axé sur la réduction des dépenses. «L’écart est stupéfiant, quel que soit l’impôt que l’on augmente et quelle que soit la dépense publique que l’on réduit». En d’autres termes, nous allons nous trouver dans une situation pire que celle de l’Espagne ou de l’Italie ou «Con Monti dormiremo sotti i ponti», avec Monti nous dormirons sous les ponts. Ce qu’ils oublient c’est que ces deux pays et les autres empruntent à des taux qui les tuent, et que ce sont ces taux qui sont la cause principale de leur situation. De plus, on constate que la réduction des dépenses ne réduit pas leur dette et le chômage, et minent leur PIB. S’il est exact que les hausses d’impôts réduisent la consommation et que l’activité des entreprises baisse, il faut aussi voir à quel niveau d’imposition cela se produit. Les plus touchés sont les plus aisés et eux ne consommeront pas moins. Pour le reste des ménages c’est de l’ordre de 2% sauf ceux qui bénéficiaient de la détaxation des heures supplémentaires. Mais ceux-ci bénéficiaient, nous l’avons vu, d’une loi anti républicaine.

 

Ils oublient aussi la banque d’investissement en tant que soutien aux PME, PMI, donnera du souffle à ces entreprises pour passer le cap. Ces économistes ne voient qu’un volet du problème par ce qu’ils sont incapables d’intégrer l’influence de tous les paramètres. Ils parlent, disent des choses par leur influence, mais depuis qu’ils conseillent et sont écoutés on ne devrait pas être dans la situation actuelle. Ils oublient aussi que les manifestations massives contre l’austérité sont un facteur important dans la réussite du redressement d’un pays. Les citoyens en ont assez d’être les victimes des politiques d’austérités menées, il faut donc plus de justice.

 

L’économie forme un tout, et ne prendre qu’un élément du dossier, même s’il paraît important, ne peut conduire qu’à des erreurs. Le redressement dans la justice fait un compromis entre les réductions des dépenses et les hausses d’impôts, même si elles sont importantes, l’héritage est lourd.