Le gardien de phare

Le gardien de phare, de Camilla Läckberg. Actes sud.


"Pour finir, la glace avait complètement recouvert la mer. Elle était arrivée tard cette année, il avait fallu attendre le mois de février. D’une certaine manière, la mer gelée donnait une sorte de liberté à Emelie."


 Résumé éditeur : 

"Dans ce septième volet de la série qui lui est consacrée, Erica est sur tous les fronts. Non contente de s occuper de ses bébés jumeaux, elle enquête sur l île de Gräskar dans l archipel de Fjällbacka, et s efforce de soutenir Anna, victime, à la fin de La Sirène, d un terrible accident de voiture aux conséquences dramatiques. Avec Le Gardien du phare, Camilla Läckberg poursuit avec brio la série policière la plus attachante du moment.

 Cette femme n’est autre que l’auteure la plus lue au monde, et elle revient avec un nouveau thriller complètement envoûtant. Je n’avais encore jamais ouvert un livre d’elle, mais je ne regrette pas d’avoir découvert et lu ce polar à la sauce thriller".

 

 L’histoire se résume par un crime qui semble ne pas s’expliquer. D’ailleurs, la victime, Mats, était apprécié de tout le monde. C’est à Patrick Hedström que revient la mission d’enquêter après un long congé maladie. La question est de savoir qui a bien pu assassiner cet homme d’une balle dans la tête ? 

 

 Un thriller de qualité saupoudré d’une pincée de surnaturel, un peu noir, mais pas trop, que je vous conseille de lire si vous aimez ce genre de livre. Alors Qui et Pourquoi ?

 

 A vrai dire, l’intrigue policière n’est pas innovante car certaines pistes sont assez faciles à deviner. D’ailleurs, plusieurs intrigues se télescopent entre les différents chapitres, pas toujours avec une grande réussite. Néanmoins, l’auteure réussit à retenir l’attention du lecteur jusqu’au bout en s’amusant sur deux tableaux en même temps : l’enquête policière, bien-sûr, et la vie quotidienne de ses personnages qui  restent attachants du début à la fin du livre. Rien que pour ça, on a envie de tourner les pages jusqu’à la dernière. Je pourrais malicieusement vous dévoiler la fin, mais ne comptez pas sur moi ! Je vous laisse le plaisir de le lire pour découvrir la réponse.

 Pour ma part, ce n’est pas mon préféré de Camilla Lackberg, mais cela reste tout de même un bon millésime ! Certains lecteurs m’ont confié ne pas avoir aimé ce livre, alors que d’autres l’ont adoré.

 

 

Voici un extrait du livre, au tout début :

C’est seulement lorsqu’elle posa ses mains sur le volant qu’elle vit qu’elles étaient pleines de sang. Ses paumes collaient au cuir. Elle enclencha quand même la marche arrière et sortit un peu trop brutalement de l’allée du garage. Le gravier crissa sous les pneus.

Le trajet en voiture allait être long. Elle jeta un coup d’œil vers le siège arrière. Sam dormait, enveloppé dans une couverture. Elle aurait dû lui mettre la ceinture de sécurité, mais elle n’avait pas le cœur de le réveiller. Elle conduirait prudemment. Par réflexe, elle leva le pied de l’accélérateur.

La nuit d’été commençait déjà à s’éclaircir. Les heures sombres étaient passées avant même d’avoir eu le temps de s’installer. Pourtant cette nuit paraissait interminable. La donne avait complètement changé. Les yeux bruns de Fredrik fixaient le plafond, immobiles, et elle avait compris qu’elle ne pouvait rien faire. Elle était obligée de se mettre en sécurité avec Sam. 
Ne pas penser au sang, ne pas penser à Fredrik. Il n’y avait qu’un endroit où elle pouvait se réfugier.


Six heures plus tard, ils arrivèrent. Fjällbacka se réveillait tout juste. Elle gara la voiture devant le Sauvetage en mer et se demanda un instant comment elle ferait pour tout emporter. 
Sam dormait toujours profondément. Elle trouva un paquet de mouchoirs en papier dans la boîte à gants et s’essuya les mains du mieux qu’elle put. Le sang était tenace, il était difficile à nettoyer. Puis elle sortit les valises du coffre arrière et les tira rapidement vers Badholmen où le bateau était amarré. De peur que Sam ne se réveille pendant son absence, elle avait fermé la voiture à clé pour qu’il ne puisse pas en sortir et tomber à l’eau. Elle descendit péniblement les valises jusqu’au bateau et ouvrit le cadenas de la chaîne censée protéger des vols. Puis elle retourna à la voiture en courant presque et constata avec soulagement que Sam dormait encore paisiblement. Elle le souleva et le porta, enveloppé dans sa couverture. Le regard fixé sur ses pieds, elle parvint à monter à bord sans glisser. Doucement, elle posa Sam directement sur le plancher et tourna la clé de contact. Le moteur toussa, puis démarra à la première tentative. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas piloté ce bateau, mais elle était confiante, elle y arriverait. Quittant l’emplacement en marche arrière, elle sortit du port.


Le soleil s’était levé mais ne chauffait pas encore. Elle sentait ses muscles se relâcher petit à petit, la tension cédait et l’horreur de la nuit perdait un peu de son emprise. Elle regarda Sam. Pourvu qu’il n’en garde pas de séquelles. À cinq ans, on est fragile. Comment savoir si rien ne s’était brisé en lui ? Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le guérir. Des bisous pour éloigner le mal, comme quand il tombait à vélo et s’écorchait les genoux. 


Elle connaissait bien le trajet. Chaque île, chaque rocher. Elle mit le cap sur Väderöbod et s’éloigna de plus en plus de la côte. Les vagues étaient plus grosses ici, et l’étrave cognait contre l’eau en retombant après chaque crête. Elle savoura la sensation des embruns lui éclaboussant le visage et s’autorisa à fermer les yeux quelques secondes. En les rouvrant, elle aperçut Gråskär au loin. Son cœur frétilla comme toujours quand l’île apparaissait et qu’elle voyait la petite maison et le phare, blanc et fier, dressé vers le ciel bleu. Elle était encore trop loin pour voir la couleur de la maison, mais elle se rappelait sa nuance gris clair et les menuiseries blanches. Et les roses trémières qui poussaient devant le mur le plus abrité. C’était son refuge, son paradis. Son île. Gråskär.






2 réflexions sur « Le gardien de phare »

  1. Pour moi, c’est pareil. Je n’arrivais pas à fermer ce livre avant la dernière page tellement je voulais connaître la fin.
    Bonne lecture !

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