G7, G8, G20 pour nous qu’est-ce que cela change ?

 

Là est le vrai problème.

De ces sommets il se dégage un sentiment d’incrédulité entre ce qui nous est déclaré et ce qui nous parait pouvoir être obtenu des banques et de la situation internationale. Nous sommes dans un monde de gouvernance capitaliste, et dans ce cas, les banques sont de propriété privée, dont l’objectif est le profit, c’est leur raison d’être. Toute action gouvernementale tendant à imposer une quelconque gouvernance ne peut être acceptée que si les banques le veulent, aucune loi ne les y oblige. Or, il faut bien comprendre que les traders sont au cœur même de leur stratégie politique et leurs honoraires sont liés à leur rendement, plus ils font gagner de l’argent plus ils gagnent, ce que Sarkozy ne peut qu’approuver. Leur travail est donc de boursicoter sur les marchés mondiaux en y jouant de grosses sommes, certes plafonnées pour ne pas mettre leur banque en faillite, le jeu est risqué, et dans ce contexte il est bien normal que leur banque les rétribue correctement. Vouloir imposer un plafonnement de leur rémunération est inconcevable dans la mesure où les banques sont maître chez-elles. C’est là que l’on se moque de nous en nous faisant croire que tous ces chefs d’État peuvent imposer un plafonnement de leurs honoraires comme le clamait haut et fort Sarkozy en disant qu’il quitterait le G20 s’il n’obtenait pas d’accord. En fait sur ce plafonnement, il n’a obtenu aucun accord, et il n’a pas quitté le G20, se contentant d’accepter un étalement de leur revenu, ce qui, permettez-moi d’écrire, c’est sans effet pour ne pas dire nul.

Nous avons besoin des banques pour financer notre économie, et dans ce contexte, elles sont maître de leur politique. Toute pression contre elles pourrait être contre productrice et finalement se retourner contre notre économie. Il est compréhensif que Sarkozy fasse ce cinéma lui le capitaliste pur sucre, genre George Bush, mais qui se trouve piégé devant son opinion publique par les rémunérations exorbitantes des traders, eu égard à la situation de crise actuelle. Son comportement n’est donc qu’électoral, soigner sa cote de popularité, et pour cela, il n’hésite pas faire le contraire de ce qu’il soutenait avant la crise.

Soyons clairs, ses réformes avaient déjà mis à mal notre économie, la réduction des impôts accordée aux classes supérieures, le paquet fiscal en quelque sorte et ses connexes qui nous coûtent quelques 20 milliards par an ont minés nos possibilités, notre déficit public atteindra 140 milliards d’euros en 2009. La crise, Sarkozy ne l’avait pas vu venir, et elle nous plombe, les rentrées fiscales ne sont pas ce qu’il souhaitait, le chômage a considérablement augmenté, et le déficit de la sécu s’envole.

Or, cette crise est une aubaine monumentale pour les boursicoteurs, traders et autres, ceux qui avaient de l’argent en bourse et qui attendent qu’elle remonte, n’ont rien perdu. De plus, rien n’a empêché qu’ils investissent sur les marchés quand elle était au plus bas, maintenant elle remonte, le CAC 40 est à 3700 points pour 2200 lorsqu’il était au plus bas, on voit de suite le gain potentiel d’un facteur de trois lorsqu’il atteindra 6000 points valeur d’avant la crise. On pourrait presque affirmer que cette crise est une grosse manipulation financière des banques visant à demander à l’État des aides sur leur dos pour soutenir l’économie, mais aussi à permettre à ceux qui ont les moyens de se faire des profits important en achetant au plus bas des valeurs boursières et d’attendre qu’elles remontent, ce n’est que du pain bénit.

Dans ce contexte nous subissons et on nous annonce des mesures, pour masquer aux masses que nous sommes, que l’on fait quelque chose pour que notre situation s’améliore, en fait elle s’améliore toute seule dans la suite normale des choses, elle ne peut rester indéfiniment mauvaise, il suffit d’attendre, pas besoin de G quelque chose.

Les chefs d’État se sont engagés vendredi 26/09/09 à Pittsburgh à assurer un «modèle de croissance mondiale plus équilibré» pour éviter une nouvelle crise mondiale. «Nous allons devoir coopérer pour gérer la transition vers un modèle plus équilibré de croissance mondiale», ont déclaré les chefs d’État et de gouvernement des vingt principales économies développées (en fait ils étaient 27) et émergentes dans leur communiqué final. «Nous avons décidé de lancer un cadre qui définisse les politiques et la manière dont nous agirons ensemble pour parvenir à une croissance mondiale forte, durable et équilibrée», ont-ils déclaré.

«Nous devons passer de sources publiques à des sources privées de la demande, instaurer un modèle de croissance plus durable et plus équilibrée dans tous les pays et réduire les déséquilibres de développement», ont-ils ajouté. Cette phrase est inquiétante que signifie sources publiques, sources privées ?

Les dirigeants du G20 se sont aussi engagés à «agir ensemble» pour relever les normes bancaires en termes de fonds propres, mettre en œuvre des normes internationales strictes en matière de rémunérations afin (…) d’assurer que les grandes sociétés multinationales assument la responsabilité des risques qu’elles prennent. Les conditions finales à l’issue de ce G20 fixent le plan de la reprise.

Tourner la page d’une ère d’irresponsabilité et adopter un ensemble de mesures, de règles et de réformes nécessaires pour répondre aux besoins de l’économie mondiale du XXIème siècle.

«Le sentiment de retour à la normalité ne doit pas nous conduire à un excès de confiance».

"Nous travaillerons de concert pour nous assurer que nos politiques budgétaires, monétaires, de change, commerciales et structurelles forment un ensemble cohérent, avec des trajectoires de la demande et de l’offre, des réserves, de la dette, du crédit et de la balance des paiements plus durables et plus équilibrées». De bonnes intentions qui n’empêcheront rien quand aux profits tirés de cette crise.

En termes de régulation du système financier,

«Nous avons décidé (…) de veiller à ce que nos systèmes de régulation des banques et des autres établissements financiers contiennent les excès qui ont conduit à la crise. Là où l’inconscience et l’absence de responsabilité ont entraîné la crise, nous n’autoriserons pas un retour aux pratiques bancaires antérieures». «Nous nous sommes engagés à agir ensemble pour élever les normes en matière de capitaux, pour mettre en œuvre des normes internationales strictes en matière de rémunérations afin de mettre un terme aux pratiques qui entraînent une prise de risques excessive, pour améliorer le marché de gré à gré des produits dérivés et pour créer des instruments plus puissants pour assurer que les grandes sociétés multinationales assument la responsabilité des risques qu’elles prennent».

La réforme du FMI et de la banque mondiale.

«Le Fonds doit jouer un rôle crucial pour promouvoir la stabilité financière mondiale et rééquilibrer la croissance». «Nous demandons au FMI d’aider nos ministres des finances et gouverneurs de banques centrales dans ce processus d’évaluation mutuelle (…). Nos ministres des finances et gouverneurs de banques centrales définiront ce processus plus précisément lors de leur réunion de novembre et nous dresserons un bilan des résultats de cette première évaluation mutuelle lors de notre prochain sommet. «Nous avons pris l’engagement d’un transfert de quotes-parts au profit des pays émergents et en développement dynamiques d’au moins 5% depuis les pays surreprésentés vers les pays sous-représentés en utilisant la formule actuelle des quotes-parts comme la base de notre travail. «Nous sommes convenus d’adopter une formule dynamique à la Banque Mondiale pour refléter les changements dans le poids des pays et dans la mission de développement de la Banque, ce qui signifie une augmentation d’au moins 3% des droits de vote attribués aux pays en développement et en transition, qui sont sous représentés».

Nicolas Sarkozy de déclarer à l’issue de ce G20 un changement «historique» et «complet» sur la réglementation financière. «Pour la première fois, les banques centrales disposeront du pouvoir de limiter le montant global des bonus» a insisté Nicolas Sarkozy. La France a arraché aux Américains un accord sur limitation des bonus «en pourcentage du revenu net bancaire», lorsqu’une banque «ne dispose pas de fonds propres suffisants». Lorsqu’une banque fait des profits, la priorité ira aux fonds propres plus qu’aux bonus.

Mais aucun plafond chiffré ne sera imposé au montant global des primes versées. Le compromis trouvé n’empêchera pas la banque Américaine Goldman Sachs de distribuer 20 milliards de dollars de bonus cette année, si ses fonds propres le lui permettent. Mais il encadrera sévèrement, à l’avenir, les primes des traders.

Les règles retenues par le G20 pour encadrer les primes des traders reprennent point par point les normes en vigueur en France depuis cet été. A savoir, pas de bonus garantis au delà d’un an, un versement différé sur trois ans, introduction d’un «malus» en cas de contre-performance du trader. On croit rêver comme si c’était possible ? Le travail des traders comporte d’énormes risques et les transactions sur les marchés mondiaux ne sont jamais sûres.

La vérification de ces bonnes pratiques sera du ressort des régulateurs nationaux, lesquels pourront imposer des sanctions s’ils le souhaitent. Les Européens ont également obtenu que des «sanctions» puissent être prises à partir de mars 2010 à l’encontre des paradis fiscaux qui n’auront pas signé les douze conventions fiscales aux normes OCDE. Une victoire facile, car la Chine s’est assuré, en marge du G20, que ces sanctions ne menaçaient pas Hong-Kong. La place financière chinoise ne figure pas sur la liste des paradis fiscaux de l’OCDE. Et la Suisse, comme Monaco, viennent d’être blanchies. «Le secret bancaire, les paradis fiscaux c’est fini» s’est réjouit Nicolas Sarkozy, difficile à croire. Champions pour imposer leurs normes régulatrices au reste de la planète, les Européens ont eu beaucoup de mal à vaincre les réticences américaines sur deux points techniques mais importants, les normes comptables et les fonds propres des banques. De nouvelles règles prudentielles verront le jour en 2011. Mais les Américains ont imposé aux Européens l’ajout d’un «ratio d’endettement» dans le calcul des fonds propres, un détail qui risque de coûter cher aux banques européennes.

La bataille sur les normes comptables, qui divergent de part et d’autre de l’Atlantique, et gonflent artificiellement le bilan des banques américaines, n’a pas, non plus, progressé à Pittsburgh, mais le diable se cache toujours dans les détails. «Les règles seront harmonisées en 2011» concède-ton côté français. «Il n’y aura plus d’un côté le monde anglo-saxon, de l’autre l’Europe, les règles de bonnes pratiques vont se généraliser» a résumé Nicolas Sarkozy, un vœu pieux.

Le G20 a été désigné comme étant la rencontre prioritaire des chefs d’État en matière de régulation économique internationale. Il est prévu un sommet au Canada en juin 2010 et en Corée en novembre 2010. Par la suite un sommet est envisagé chaque année, et il en est prévu un en France en 2011. De plus, le G20 remplacera les G7 ou G8 mais qui continueront quand même !

Les médias ont largement mis en avant les propositions de ce G20, est-il si prometteur qu’ils l’ont laissé entendre, de bonnes intentions mais rien n’empêchera que cette crise sera pour certains une aubaine de se faire beaucoup d’argent, et cela sans enfreindre les accords du G20. L’offensive sur les paradis fiscaux, il faut attendre ce n’est pas par ce que l’intention parait réelle que ces paradis fiscaux disparaitront, et cela se verra lorsque les milliards d’euros seront revenus en France, ce n’est pas demain la veille. Voir aussi le G20 pas le G "vain"

La photo de famille