Depuis quelques hivers, l’Europe de l’Ouest subit des épisodes hivernaux très froids. Or, le 1er décembre 2005, la revue britannique Nature publiait les résultats d’une études montrant que le débit du Gulf Stream avait diminué de 30% entre 1957 et 1998.

Le Gulf Stream, aussi appelé dérive nord atlantique, est un courant chaud qui se forme entre la Floride et les Bahamas et dont une partie longe les côtes d’Europe de l’ouest. Pendant longtemps, on a supposé que la relative douceur des hivers européens (comparés aux hivers d’Amérique du Nord plus froids d’environ 15°) était associée à la présence du Gulf Stream: cette énorme masse d’eau chaude favoriserait un climat doux près des côtes qu’elle longe.

Un affaiblissement du Gulf Stream serait donc, en toute logique, responsable d’un abaissement des températures et pourrait expliquer les hivers plus rigoureux qu’on subit régulièrement. L’affaiblissement du Gulf Stream est avérée et mesurée, de même que le changement climatique en Europe. Une logique implacable relie donc la cause à l’effet. Sous cette hypothèse, d’ici quelques années à deux siècles au maximum, l’Europe pourrait connaître des hivers aussi rigoureux que le Canada avec des températures de -30° à Paris et de -20° à Bordeaux.

Un peu plus tôt en 2002, Richard Seager de l’Université Columbia publie une étude selon laquelle, résultats d’un modèle numérique à l’appui, l’effet du Gulf Stream sur le climat européen serait insignifiant. Si l’hypothèse de ce climatologue a le mérite de nous rassurer (on n’aura pas à subir des hivers polaires!!!), elle sème le trouble car on ignore alors les causes et les effets du changement climatique en Europe. Une chose est sûre: l’effet de serre et donc les activités humaines sont responsables de ces bouleversements.

Que ce soit à cause d’une disparition progressive du Gulf Stream ou pour d’autres raisons, les Européens n’ont pas fini de greloter!