Finalement, Marine se révèle plutôt fin stratège en lorgnant sur l’UMP, du moins ce qui va en rester. Elle prévoit une guerre des chefs au lendemain du 6 mai, mais surtout après les législatives.

On connaît depuis longtemps les rivalités et l’animosité qui opposent J-F Copé, François Fillon, Xavier Bertrand, Alain Juppé et j’en passe. 

En cas de déroute, il y aura des règlements de compte, ça va parler. Des questions seront posées sur le choix du candidat, un candidat tellement impopulaire, sur la tactique « à droite toute ». C’est Sarkozy lui-même, par les thèmes qu’il a choisis, qui a permis cette porosité avec le parti frontiste.

Son principal conseiller est un ancien journaliste de « Minute », journal d’extrême-droite bien connu. Il doit bien lui en rester quelque-chose.

L’aile droite de l’UMP, bizarrement appelée « droite populaire », a souvent placé des passerelles et certains de ses membres n’auraient pas tergiversé trop longtemps avant de conclure des accords. C’est plutôt le FN qui n’a pas souhaité ces alliances contre nature.

Aujourd’hui, c’est différent. C’est le FN qui a le vent dans le dos et qui espère ramasser les miettes. C’est Marine qui a les cartes en main. Elle pense pouvoir récupérer quelques sortants UMP prêts à tout pour sauver leur siège. Dame, on les comprend, c’est leur gagne-pain.

C’était inévitable, l’UMP est au départ un agglomérat de plusieurs partis très différents allant du centre à la droite dure. Les anciens RPR y étaient presque hégémoniques.

On a maintenu une certaine cohésion en distribuant des portefeuilles. Maintenant, ça sent le roussi et Jean-François Copé a intérêt à s’accrocher s’il veut sauver les meubles. C’est son destin présidentiel en 2017 qui en dépend.