Ao est un film de Jacques Malaterre, sortie en septembre, et qui fait suite à sa trilogie documentaire pour la télévision, l’odyssée de l’espèce, Homo sapiens et le sacre de l’Homme.

C’est un film français d’1h24, avec Paul Sutton et Vesela Kazkova.

Il est inspiré du livre de Marc Klapczynski AO, l’Homme ancien.

Le film raconte l’histoire de AO, un homme néandertal dont toute la tribu meurt et de sa rencontre avec notre espèce, Homo sapiens. C’est une histoire sur la différence et l’acceptation de l’autre, à travers la rencontre et l’histoire d’amour de AO avec Aki une femme sapiens. On nous y montre la vie de l’Homme de néandertal, à travers la chasse, son rapport avec la nature, ses rapports sociaux avec les autres membres du clan et ses rites funéraires très développés. Mais le film parle avant tout de la disparition mystérieuse des néandertals il y a environ 30 000 ans, dont ont ignore encore la véritable cause, qui pourrait être une trop grande spécialisation à un climat froid, un isolement de longue durée pour des groupes de petites tailles, une maladie inconnue comme nous le montre le film ou encore un massacre perpétrépar nos ancêtres.  

Pour la réalisation de ce film le réalisateur a été aidé par Marylène Pathou-Mathis, Archéozoologue au Muséum national d’Histoire Naturelle et directrice de recherche au CNRS, qui est une spécialiste de néandertal, à qui elle a consacré un livre : néandertal, une autre humanité.

Le film est assez réaliste quand à la reconstitution de la vie de l’Homme de néandertal à cette époque, bien que certains éléments restent douteux, notamment le collier que porte Ao est un élément de parure très élaboré, alors que l’existence de la parure chez néandertal n’est à ce jour toujours pas prouvée. De même durant leur fuite Aki utilise un propulseur pour lancer sa lance, hors la présence de propulseur n’est attestée qu’après la disparition des néandertals.

Malgré le coté un peu niais et grand public de l’histoire d’amour, Ao reste un bon film de vulgarisation de la préhistoire et de l’histoire de la lignée humaine. Il est aussi un excellent plaidoyer en faveur de la différence.

Le film se conclu sur la grossesse de Aki, si à l’époque de la sortie du livre un métissage entre sapiens et néandertal n’était que pur spéculation, aucune preuve ne l’ayant attestée, le film lui sort au bon moment, quelques mois à peine après la publication au mois de mai des nouvelles découvertes de la génétique. En effet, des chercheurs de l’institut max Planck, dirigés par Svantes Pääbo, biologiste suédois, ont montré qu’un métissage avait bien eu lieu il y a 80 000 ans au proche orient. Ils l’ont démontré grâce aux séquençages d’os fossile. Aujourd’hui on connaît 60% du génome de néandertal. Dans notre génome encore aujourd’hui on retrouve une part du génome de néandertal même si elle est infime.