L’année 2011 restera indéniablement marquée par les révolutions dans les pays arabes.

Si le feu couvait depuis des années, sous la chape de plomb, un homme fut l’étincelle qui alluma la mèche.

Dans un geste de désespoir il s’immola par le feu.

Il s’appelait Mohamed Bouazizi !

Tahar Ben Jelloun, vient d’écrire sur les derniers jours de Mohamed Bouazizi « Par le feu ». Éditions Gallimard.

Un modeste vendeur ambulant tunisien de fruits et légumes,  qui n’avait d’autres aspirations que de vivre simplement et de fonder une famille.

N’ayant jamais trouvé de travail, malgré sa licence en histoire, il se résoud à prendre la relève de son père.

Après bien des manifestations au côté des chômeurs diplômés, il décidera de brûler son diplôme !

Victime incessante du harcèlement policier et de la corruption, Mohamed refusera de devenir un indicateur, ce qui lui coutera très cher.

Pour cela, le pouvoir ne lui pardonnera jamais. Il lui confisquera sa charrette, lui otant ainsi le dernier souffle d’espoir qui lui restait pour l’avenir.

Ce 17 décembre 2010, devant la mairie, qui refuse de le recevoir, Mohamed se saisit d’une bouteille d’essence et s’asperge et met le feu.

Il décédera à l’hôpital le  4 janvier 2010.

On connaît la suite ; des manifestations dans tout le pays, au cri de « Nous sommes tous des Mohamed.», des révoltes dans plusieurs pays arabes, des victoires et des luttes qui continuent encore.

Le feu qu’il a allumé ce jour là, qui consumera son corps, se répandra dans toute la région.

Il voulait simplement dénoncer une injustice. Il voulait simplement pouvoir nourrir sa famille et il déclencha des révolutions.

Cette histoire est celle de la dignité humaine, de l’amour pour sa famille, de la résistance à l’oppression.

Dans son livre Tahar Ben Jelloun, nous fait entrevoir les plus profonds sentiments de celui qui deviendra, plus que le héros du printemps arabe, le symbole universel de la lutte pour la justice.