sur la compétitivité et le chômage.

 

voir, Et voilà que l’on reparle du chômage.

 

 

L’une des dernières cartouches avant l’élection dans trois mois de notre président. Largement distancé par les sondages actuels, François Hollande serait à 28 % et Nicolas Sarkozy à 24 % entre le 14 et 18 janvier au premier tour selon l’Ifop, et au second tour l’écart serait plus grand 56,5 % contre 43,5 %. Ce qu’il faut remarquer c’est que depuis décembre cet écart ne change pas malgré les offensives de l’UMP. Nicolas Sarkozy n’a pas perdu pour autant l’élection présidentielle, mais les données présentes ne lui sont pas favorables. Quelle attitude peut-il adopter pendant ces trois mois de la dernière chance ? Faire ce qu’il annonce pour une application au cas où il serait élu, mais qui ne résoudrait rien quand on constate l’envolée du chômage. D’après l’UNEDIC, le chômage en 2012 s’accroitrait de 200.000 personnes et le déficit serait cette année de 4,3 milliards ! La dette du régime chômage atteindrait 15,3 milliards, source Les Échos. C’est une coïncidence fâcheuse après le sommet de crise inter syndical patronal gouvernemental du 18 janvier.

 

 

Le cas de la société Lejaby fabriquant de lingerie est emblématique. Voilà une société qui emploie principalement de la main d’œuvre féminine probablement payée au SMIC, et dont l’usine est très automatisée avec une main d’œuvre qualifiée, des ouvrières ont plus de 30 années d’ancienneté, se trouve menacée de délocalisation en Tunisie. Depuis des années la production de cette société est délocalisée à 93 % à l’étranger, et c’est maintenant, que la filière textile de notre pays déjà abandonnée, que l’on voit cette société, symbole de la qualité Française, meurtrie.

 

2Alain Prost en 2009. Depuis, ex PDG de l’Italien La Perle et ancien directeur général de Chantenne, associé à Isalys, principal sous-traitant Tunisien de Lejaby, et à Christian Bugnon, fils d’un ancien PDG de la marque sont désignés comme repreneurs par le tribunal de commerce de Lyon. Ils ne conserveraient que 195 salariés sur les 495. En outre l’usine de d’Yssingeaux, Haute-Loire, la dernière de la marque en France, a été fermée. Cette entreprise avait été créée en 1930 et était la propriété du groupe Autrichien Palmers depuis 2008. Elle a enregistré une perte de 2,7 millions d’euros sur l’exercice 2010-2011. Trois de ses quatre sites de production en France ont été fermés en 2010.

 

Alors ce sont les charges patronales ?

 

Les salaires de ces ouvrières seraient trop élevés à croire notre président et cette représentante syndicale de droite Laurence Parisot, incapables de reconnaître la réalité en face. Guidés par le seul objectif d’appauvrir encore plus les Français pour qu’ils soient, socialement, au niveau des pays à bas coûts salariaux, ne cessent de clamer que nos charges sur la main d’œuvre sont trop élevées. A-t-on jamais vu pareil raisonnement alors que c’est toute la valeur industrielle de notre pays qui se délocalise. En dix ans, 600 000 emplois industriels ont été détruits, le PS avance le chiffre de 750 000, et, entre 2000 et 2008, la part des emplois industriels dans la population active est passée de 16 % à 13 %. Le secteur manufacturier représente en France environ 16 % de la valeur ajoutée, contre 22,4 % en moyenne dans la zone euro et 30 % en Allemagne. Ce ne sont pas ces pauvres ouvrières qui en sont la cause, mais aussi l’incapacité de mettre en place une protection douanière dans cette Europe, qui ne tient qu’à un fil, et qui préserverait nos usines donc nos emplois.

 

Les Echos le 25 mai 2011 publiait une étude dans laquelle était montré le coût de la main d’œuvre ainsi que les charges sur les salaires de deux célibataires Français et Allemand. A cette date, l’article avant gardiste, pointait déjà que le coût de production serait au cœur de la campagne présidentielle. L’exemple de l’Allemagne, prise comme référence par nos politiques sur sa compétitivité liée à ses coûts de production, permet de conclure que les dires Sarkozy-Parisot, ne sont pas faux en ce qui concerne la charge patronale.

 

L’écart calculé ci-dessous montre qu’il est de 3,2 %. Est-ce que cela fait que l’Allemagne ait une meilleure économie surement pas. Ce n’est certes pas dû à ses coûts de production mais simplement par ce que les produits qu’elle fabrique sont de meilleure qualité que les nôtres, et cela, malgré leurs coûts élevés ses produits se vendent sur le marché. Voitures, électroménager, photo, mécanique industrielle, motos etc…

 

Le tableau ci dessous compare deux salaires Français et Allemand.

 

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Il s’agit des salaires de deux célibataires de deux régions voisines, l’Alsace et le Bade Wurtemberg. Le célibataire Allemand travaille pour une entreprise relevant du syndicat IG Metall, le plus important en Allemagne, et plus particulièrement dans la branche Metall et Elektroindustrie, avec un horaire hebdomadaire de 35 heures. Quand est-il maintenant pour l’entreprise,

 

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Pour un salaire net mensuel payé de 1154 € l’entreprise Française supporte une charge patronale de 324 / 1154 soit + 28 % pour l’Allemande 378/1526 soit + 24,8 % La charge Allemande est de 3,2 % moins élevée qu’en France sur l’exemple montré.

 

Ces données ne sont pas contraires à celles annoncées aux informations bien qu’elles émanent du patronat. Pour la société CEO-Rexecode proche du patronat la différence des coûts est la raison du manque de compétitivité de la France par rapport à l’Allemagne. C’est très exagéré, voir faux d’autant que les salariés Français ont un meilleur rendement que ceux d’Allemagne. Les économistes de Natixis évoquent pour leur part un «coût de l’heure chargée» de 31 euros en France dans l’ensemble de l’économie, contre 28 euros en Allemagne, 3 % d’écart. Le Medef a communiqué, mardi, des chiffres légèrement différents, issus de l’organisme européen Eurostat, un coût de la main d’œuvre à 34,5 euros en France au troisième trimestre 2011, contre 31 euros en Allemagne pour l’ensemble de l’industrie et des services marchands. On retrouve bien l’écart légèrement supérieur aux 3,2 % calculé. Ceux qui prétendent que le Medef se trompe sur ce point font une erreur.

 

Mais, ce qu’il ressort de cette étude est que le salarié Allemand est bien mieux payé que le Français, 1526 € pour 1154 €. Malgré cela, la compétitivité Allemande est supérieure à la nôtre ?

 

Ce qui compte sur le marché c’est le prix de vente et non la charge patronale, et là Sarkozy-Parisot ont tout faux.

 

Il est en fait très difficile de connaître le coût des paramètres qui influent sur le prix de vente en Allemagne par rapport au nôtre. Comment chiffrer entre les deux pays les aides aux entreprises sur le coût du travail, comment chiffrer les primes, comment chiffrer les réductions d’impôts ? Comment chiffrer les charges sociales, nous n’avons pas les mêmes protections, comment comparer les marges bénéficiaires ? Il ne faut pas se laisser influencer par les dires de Sarkozy-Parisot qui depuis des années détournent le vrai problème qui est celui du prix de vente.

 

L’article voit dans le succès Allemand, la structure des entreprises qui est plus légère que celle des Françaises. La notion de cadre est inexistante chez nos voisins. Le pourcentage de gestionnaires, coûts indirects, est plus élevé chez nous. Les entreprises Allemandes sont plus ouvertes que les nôtres, l’information du personnel sur le fonctionnement et les résultats est plus complète. Les relations ouvriers-dirigeants sont, outre-Rhin, plus franches et plus ouvertes. Il faut certainement rechercher cette situation dans l’esprit Allemand, le capitalisme Rhénan, est très respectueux des collaborateurs. Mais également dans la pratique de parité entre les syndicats et les actionnaires au sein des Conseils d’Administration des entreprises de plus de 2000 employés. État d’esprit qui prospère dans les plus petites entreprises.

 

En d’autres termes, nos prix de vente seraient supérieurs à ceux des Allemands par le nombre d’improductifs introduisant des coûts indirects et un état d’esprit plus respectueux entre le patronat et les salariés. Mais aussi par une marge bénéficiaire plus importante que personne n’évoque.

 

Le facteur marquant reste le marketing et la commercialisation. Les grands salons techniques internationaux en Allemagne ou dans le reste du monde montrent les produits Allemands, alors que notre industrie est largement absente de ces manifestations. Commercialement l’Allemand est meilleur que nous, il inspire plus confiance.

 

Si l’on veut récolter, il faut semer.

 

Un exemple caractéristique est celui de Kodak pionnier de l’histoire de la photographie et ancien fleuron du capitalisme Américain, a déposé son bilan, jeudi 19 janvier, et a annoncé avoir obtenu une ligne de crédit de 950 millions de dollars sur 18 mois de la banque Citigroup. Voilà un groupe mondial qui n’a pas su évoluer restant dans le domaine de la chimie avec ses pellicules argentique de plus en plus performantes certes, alors que d’autres ont privilégié le numérique. Aux erreurs de gestion, en achetant des dizaines de sociétés jugées prometteuses, s’ajoute des tentatives malheureuses sur un lecteur CD et une imprimante, et la fraude Polaroïd qui lui coûta au terme d’un procès un milliard de dollars. La société Kodak supprima 47.000 postes. L’électronique n’était pas prise au sérieux chez Kodak.

 

Par contre, les Allemands avec Leica ont fait le virage après avoir été au bord du gouffre.

 

Il y a maintenant Cofinoga dans la tourmente de la crise qui envisage de licencier 433 personnes, le crédit générateur de profit pour cette entreprise n’est plus ce qu’il était. Une entreprise bidon qui fonctionnait sur la pauvreté des Français.

 

La perte de notre triple A n’est que la conséquence des politiques menées tant gouvernementale qu’industrielle, laissant filer nos usines à l’étranger malgré les aides qui ont été faites. L’État fut incapable de réagir au diktat des entreprises qui était, c’est ça ou je ferme mes usines. Son seul pouvoir fut d’agir sur l’austérité pour contraindre les Français a plus de sacrifices, ce qui nous le voyons ne résout rien et ne fait que chuter la croissance.

 

Cette politique était déjà implicite dès le début du quinquennat de Sarkozy lorsqu’il approuva le départ des fortunés Français à l’étranger afin qu’ils payent moins d’impôt que s’ils restaient en France. L’exemple de son ami Johnny et du Fouquet’s en sont la preuve.

 

Pour faire diversion, Sarkozy-Parisot accusent les charges aux entreprises d’être trop importantes, et nous avons vu que ce n’était pas le problème. La mise en œuvre la TVA sociale consistera à faire payer à l’ensemble des Français, par un taux de TVA plus élevé, une partie des charges patronales pour les alléger. Rien de tel pour faire chuter plus encore la consommation et miner un peu plus ce qui reste dans le porte monnaie pour manger. Mais dans cette affaire que vont devenir les retraités et tous ceux qui ne sont pas salariés et qui auront encore plus de difficultés pour vivre !