Cet homme est grand !

Bien qu’avec seulement une légère avance, Barack Obama a finalement comme le prédisaient déjà de nombreuses structures de sondages sérieuses pris le dessus sur son adversaire Mitt Romney. Même s’il faut reconnaitre que l’homme du « yes we can » sera un président plus légal que légitime, la seule conclusion à tirer est que la volonté du peuple américain a été exprimée ; et, librement !

Un autre fait majeur de cette présidentielle 2012 resterait pour moi l’esprit de fair-play avec lequel Mitt Romney a accueilli sa « défaite ». Car juste quelque minutes après que la probable victoire d’Obama ait été annoncé par certains médias, monsieur Romney a passé un coup de fil à son heureux adversaire pour le féliciter. Plus loin, même sans attendre la fin des opérations de dépouillement, il s’est rendu à son quartier général et a reconnu solennellement devant ses partisans sa défaite, tout en félicitant une fois encore le président réélu ! Aussi, en bon démocrate, Romney n’a pas oublié d’inviter ses militants et sympathisants  à taire désormais leurs querelles partisanes. Une annonce forte et hautement symbolique !

Alors que je suivais en direct l’allocution de Mitt Romney sur la Radio France Internationale (RFI) ce mardi matin, j’ai fondu carrément en larmes ! Car pour nos pays africains et notamment ceux d’Afrique centrale ma sous-région, cela relève d’un miracle politique. Qu’un politicien accepte et publiquement sa défaite : du jamais vu ! Ici, les résultats des élections, même au sein des petites associations du village ont toujours fait l’objet de contestations parfois sanglantes. Bien que les systèmes électoraux dans nos pays soient tellement verrouillés par les pouvoirs en place, même ceux des candidats parfois convaincu de leur défaite n’ont jamais trouvé le moindre courage pour la reconnaitre. Car à mon sens, quand on s’engage à participer à un scrutin, on devrait s’arranger à accepter les résultats qui y sortiront.

Cette attitude courageuse et hautement patriotique de Mitt Romney devrait alors inspirer les politiciens africains, notamment ceux de l’espace francophone, afin qu’il comprenne que seuls la tolérance et le compromis devraient guider l’action de tout politicien sérieux. Ce n’est pas au lendemain d’une élection qu’on se met à juger le système électoral. Ça se fait avant. Ceci, pour que tout le monde parte sur un même pied d’égalité, et que le résultat soit reconnu par tous  comme aux Etats Unis d’Amérique. Bravo Mitt Romney !