Un ministre de la République qui choisit Minute, un journal d’extrême-droite, pour attaquer la gauche sur le vote des étrangers, ça nous situe le personnage. « Si on veut s’adresser à un électorat d’une certaine sensibilité, on n’écrit pas à Yacht Magazine. » (Source l’express) Il reconnaît donc s’adresser à l’électorat du Front National, c’est clairement revendiqué. Ce qui provoque d’ailleurs un tollé dans la presse.

La Droite populaire (galvaudé le mot populaire dans ce cas) fait feu de tous bois et montre une fois de plus qu’elle flirte avec les positions de Marine Le Pen. C’est un vieux débat récurrent que la droite sort comme un épouvantail. «  Horreur, ils veulent faire voter les étrangers, on ne sera bientôt plus maître chez soi ! » Quels sont leurs arguments : «Ce serait une remise en cause du pacte républicain national», qui fragiliserait la cohésion nationale et marquerait l’entrée dans le communautarisme». Un peu léger, vous ne trouvez pas ? La véritable raison, c’est que si l’UMP ne se saisit pas de ce cheval de bataille, c’est Marine Le Pen qui le fera et avec plus de talent. Elle boit du petit lait, la Présidente du FN ! Resituons les enjeux du débat calmement, ce ne serait que pour les élections locales, ça se fait en Belgique sans aucun problème. Les étrangers qui vivent chez nous participent à la vie de la cité, ils consomment chez nous, payent des impôts chez nous, participent à des associations. Aux Etats-Unis, on considère qu’on ne doit pas payer d’impôt si on ne peut pas avoir de droit de regard sur la façon de dépenser l’argent. Ça facilite l’intégration. La Suède, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique et bien d’autres donnent le droit de vote à leurs résidents étrangers sans que ça pose le moindre problème. Mais pour les sujets de société, on a toujours un wagon de retard.  Pourquoi n’auraient-ils pas le droit de donner leur avis dans la gestion de leur municipalité ? Vont-ils à ce point bouleverser le résultat des élections ? Je crois qu’une fois de plus, c’est un prétexte pour faire resurgir les vieux réflexes xénophobes.