Peut-on revendiquer un droit au malheur comme on revendique un droit au bonheur ?
Question qui m’est venue ce matin alors qu’à priori rien ne le justifiait précisément.
Sans se réjouir d’un tel état d’esprit peut-on s’autoriser à dire « aujourd’hui je me sens malheureuse » alors que de l’extérieur rien ne motive une telle réflexion.
Pas de maladie particulière, de problèmes financiers – bon un peu quand même mais je suis loin de vivre dans la précarité, juste que j’aimerais vivre mieux…comme beaucoup- ou quelque chose qui explique ce poids sur mes épaules.
Alors que le soleil avait jusqu’à présent élu domicile de l’autre côté du lac, il vient aujourd’hui éclairer nos paysages enneigés et leur donner une impression de carte postale. Je me sens envahie par la tristesse et la mélancolie.
J’ai l’impression de marcher à côté du monde, de regarder ce qui s’y passe sans en faire vraiment partie.
Un médecin parlerait de dépression, un psy penserait «une psychanalyse ne lui ferait pas de mal », mon ex « elle n’a jamais réussie à être heureuse », mon frère « je n’ai plus de sœur » et moi que je ne sais pas à quoi ressemble vraiment le bonheur mais que le malheur là, je vois bien !
Je voudrais pouvoir hiberner, ralentir mes fonctions vitales et laisser tout mon être se détendre pour faire corps avec l’espace, ce rien qui m’entoure.
Me couvrir de cette ambiance pesante que je fais régner autour de moi et qui parfois, comme aujourd’hui, ressurgit alors que je pensais en avoir pris le commandement. Ce « mal de vivre » si propre à Barbara et qui est depuis toujours mon compagnon d’infortune et qui réussit parfois à se faire oublier tapit là au creux de mon être et qui sera à n’en pas douter mon compagnon jusqu’au bout.
Je n’envie ni ne jalouse les gens heureux, ils me font bien trop peur.
Est-on à ce point misérable qu’il faille que l’on soit heureux tout le temps ? Doux leurre que de le penser, pure folie que d’essayer. A la différence du malheur il n’y a pas de bonheur absolu, parce qu’il est tout simplement bien plus facile d’être malheureux. Tout le monde peut y arriver sans pour cela fournir trop d’efforts.
A la portée de tous le malheur a été, ou sera un jour à la croisée des chemins de la vie de chacun.
Il sera cette rencontre dont certains réussiront à sortir grandis et plus forts et dont les autres ne se relèveront…qu’en apparence.
[b]D’une certaine façon, pouvoir vivre son malheur en paix ?[/b]
On a le droit de ne pas être bien, le droit de se mettre en boule comme un chien afin de panser nos blessures émotionnelles. Moi j’ai parfois la nécessité d’hiberner dans ma grotte et de ne parler à personnes, ni aux autres, ni à même à moi-même.
Bref, je vous comprends. Je vous mets une étoile au maximum de lumière pour votre article… ! 😉
Exact Zélectron ! Parfois on a besoin de souffrir en paix.
bel article qui attire la réflexion!
Merci pour votre passage et vos commentaires qui tombent juste 🙂