Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a approuvé l’exhumation du corps de l’ancien leader palestinien Yasser Arafat, a indiqué un responsable.
L’approbation intervient quelques jours après que les enquêteurs aient dit avoir trouvé des niveaux élevés d’une substance radioactive sur certains biens personnels d’Arafat. La semaine dernière, Souha Arafat, la veuve de l’ancien chef, a dit qu’elle voulait que le corps de son mari soit exhumé pour savoir s’il a été empoisonné.
« Le président actuel est prêt pour que le processus soit fait », a confirmé un membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Les experts médicaux de la Suisse se rendront à Ramallah pour prélever des échantillons du corps, a ajouté la même source. Le processus pourrait commencer dans les prochaines semaines, a-t-elle dit.
Un médecin suisse a affirmé, mercredi dernier, que les enquêteurs avaient trouvé des niveaux élevés de la substance toxique « Polonium 210 » sur certains biens d’Arafat, cela laisse supposer qu’il a subi un empoisonnement par radiation.
« Nous avons la preuve qu’il y a trop de polonium, mais nous avons aussi des dossiers médicaux qui réfutent cette hypothèse », a confirmé le directeur de l’Institut de Radiophysique à Lausanne, Suisse. « La seule façon pour prendre position serait de tester le corps ».
Le président actuel de l’Autorité palestinienne a dit la semaine dernière qu’il ne s’opposerait pas à l’exhumation du corps de Yasser Arafat si sa famille l’exige.
S’il s’avère qu’Arafat, décédé en 2004, a été empoisonné, « le résultat sera important pour nous, il nous aidera à connaître la vérité », a dit Souha Arafat.
L’équipe de recherche a testé la brosse à dents d’Arafat, ses vêtements et le keffieh qu’il portait souvent.
Souha Arafat a demandé que le corps soit exhumé « pour s’assurer à 100% de l’existence du polonium ».
Arafat est mort à 75 ans dans un hôpital militaire de Paris après avoir subi une hémorragie cérébrale qui l’a plongé dans le coma. Les responsables palestiniens ont expliqué sa mort par une maladie du sang ainsi que des problèmes digestifs qui le faisaient souffrir.
Deux semaines après la mort d’Arafat, son neveu a affirmé que les dossiers médicaux n’ont montré aucune cause de décès. Ensuite, un observateur palestinien aux Nations Unies avait dit que les tests toxicologiques n’ont montré « aucun poison connu ». Le neveu d’Arafat a alors exclu l’hypothèse d’empoisonnement de son oncle.
« Le soupçon qu’Arafat avait été tué, qu’il a été délibérément assassiné, a toujours été dans la pensée de la plupart des Palestiniens », a dit le membre du comité exécutif de l’OLP, la semaine dernière. « Personnellement, j’y pense aussi parce que j’étais avec lui, je l’ai vu, et j’ai constaté la transformation de son état de santé. Ce n’était certainement pas naturel ! »