Lazare Ponticelli, le dernier poilu de la grande guerre, celle de 1914 – 1918, est mort à l'âge de 110 ans. Lazare Ponticelli, le doyen des Français, s'est éteint à 12 heures 45 au domicile de sa fille sept semaines après Louis de Cazenave, mort lui aussi à 110 ans le 20 janvier. Un hommage national sera rendu à Lazare Ponticelli et à tous ses camarades tués dans la plus grande boucherie mondiale et une messe lui sera consacrée aux Invalides. Nicolas Sarkozy sera présent. Pourvu qu'il n'amène pas sa chanteuse. Au-delà de Lazare Ponticelli, il s'agit de ne pas oublier cette horreur où des millions de jeunes hommes sont morts dans des conditions inhumaines. Morts pour rien, par la stupidité de chefs n'ayant aucun respect pour la vie. «Pour elle [la patrie] un Français doit mourir…» Pourquoi les chefs ne meurent-ils pas pour elle tout seuls ? «Faites ce que je dis, pas ce que je fais !» Rien n'a changé, les dirigeants actuels n'échappent pas à cette règle consistant à se croire au-dessus du lot.

Ceux qui jouent à tenir la vie et la mort des autres dans leurs mains oublient qu'ils sont eux-mêmes mortels. Rien ne sert jamais de leçon. Pierre-Auguste Trébuchon a été tué le 11 novembre 1918 à 10 heures 50, dix minutes avant le cessez-le-feu «à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918». Mort pour rien… «Plus jamais ça !» a-t-on dit alors. «C'est la "der" des "ders" !…» En 1939, l'humanité remettait ça, en plus horrible…

11 novembre 1918

Mike