Selon David Buik, de Cantor Index, « la bulle a éclaté » et « c’était prévisible depuis ledébut ». En attendant, ceux qui ont pu faire des allers-retours à temps sur l’action Google avant que la compagnie ne déclare une chute de ses profits d’un cinquième, soit ayant acquisavant le 13 septembre dernier, mais après novembre 2007, début du tassement relatif, pas deregrets... la chute, si elle se poursuit, pourrait faireboule de neige et affecter lessociétés ayant le plus investi dans le domaine et ses dérivés (comme les réseaux sociaux).
Petite bombe,mais forte déflagration. Google n’a pas su préparer et l’opinion et lâché d’un bloc ses résultats, en chute de 20 %. Or,les marchés abhorrent les mauvaises surprises. Marc Zukenberg, qui a déçu les actionnaires de Facebook, n’envie plus tout à fait autant Larrry Page le fondateur de Google. Ce dernier se dit avoir été pris de court par R.R. Donelly, la société imprimant les rapports financiers de Google, et qui les aurait diffusés prématurément.
Google a perdu environ 45 millions d’USD par seconde jusqu’à la clôture du marché étasunien. Les transactions ont été interrompues avant de reprendre deux heures plus tard, mais l’action n’est remontée que d’un petit point, à 695 USD (son plus haut se situait à près de 745 USD en novembre 2007 et, compte tenu de l’inflation, avec des pics à 760, il s’était maintenu à ce niveau ces dernières semaines). En huit minutes, vers 16:30 hier jeudi (heure de Paris), le cours s’effondrait à 690 USD.
Google, en juillet, avait dépassé la capitalisation de Microsoft. Son acquisition de Motorola a plombé ses comptes. Mais c’est surtout le coût par clic sur des publicités, alors même que le nombre des clics progresse, mais se ralentit, qui endommage les résultats : les clics passés depuis les mobiles sont plus nombreux, mais moins chèrement rétribués (de 8 % selon Google).
Google est aussi attaqué. Pas vraiment par la taxe que veut instaurer la France pour rétribuer les fournisseurs de contenus que sont les sites de la presse. Mais par les les fournisseurs d’accès et les opérateurs de télécommunications qui lui reprochent de mobiliser une trop grande part de la bande passante. Ils supportent les coûts, Google rafle les bénéfices.
Par ailleurs, les autorités chargées du respect de la vie privée, en divers pays, pourraient infliger des amendes à la société du plus gros moteur de recherches, lequel capte des données des utilisateurs à chaque fois qu’ils l’utilisent. Ainsi, si vous faites une recherche sur tel ou tel produit, vous verrez des publicités personnalisées sur les sites que vous visitez le lendemain.
La nouvelle a éclipsé la sortie du ChromeBook de Google. La société peut aussi pâtir de la crise. Elle tire une forte proportion de ses revenus de ru et PME incitées à mieux se faire connaître sur la Toile. Mais les budgets publicitaires sont souvent les premiers à être réduits en cas de vaches maigres. Par ailleurs, à présent, les Internautes, plutôt que de chercher toujours et encore le meilleur prix (via des comparateurs), sont fidélisés par des sites de vente en ligne. Donc, ils se rendent directement sur leurs sites de ventes favoris.
Et puis, même si cela reste marginal, la concurrence d’un nouveau moteur, tel Volunia (.com), ou d’autres, s’il devait en être de très innovants, mais sachant autrement fidéliser qui les fréquente, pourrait influer.
Le géant n’est certes pas si fragile, mais les marchés sont volatils. Quelques autres mauvaises surprises pourraient faire douter du Nasdaq… Cependant, la chute de la maison Google n’est pas pour demain.
Un lent déclin ?
Ce qui est plus gênant pour Google, c’est que des analystes, tels Eric Jackson, d’Ironfire Capital, laissent entendre que le moteur pourrait connaître le sort de Yahoo! Apple Siri pourrait supplanter Google, estime-t-il. En France, Google monopolise neuf requêtes sur dix.
Mais les Internautes commencent à supprimer les cookies, voire à modifier leur fichier host (sous Windows : C:\WINDOWS\system32\drivers\etc\hosts), d’autres optent pour des moteurs comme Exalead, et utilisent des services concurrents de ceux de Google (pour la cartographie, la traduction, les vidéos).
Bien sûr, cela peut paraître exagéré, voire farfelu, d’envisager un déclin de Google. Un moteur qui a commencé modestement, comme le chinois Baidu (qui a déjà lancé une version japonaise). Mais qui a pris le pas sur IBM, si ce n’est son ancien sous-traitant, devenu Lenovo ? Qui pensait, voici trois-quatre décennies, qu’Epson se retirerait du marché des ordinateurs pour ne plus se consacrer qu’aux périphériques ? Ou que la maison Borland (Wordstar et autres) ne serait plus qu’un souvenir à la fin du siècle dernier ?
Sur le front des contenus, des quotidiens ou périodiques brésiliens viennent, ce samedi, d’abandonner leur référencement sur le sous-site « Actualités » (Noticias) de Google. 154 titres brésiliens ont progressivement abandonné Google, depuis l’an dernier. Mais la mesure ne semble guère effective, même pour le Globo. Cet aspect reste, pour le moment, accessoire. Mais rien n’est figé.
[b]la diversification de la galaxie Google lui permet de tenir le coup un bon bout de temps, certaines applications vont en éblouir plus d’un y compris au plan financier. A ce moment là Google pourra laisser tomber ses disons accommodements avec la vie privée.
La digestion de Motorola est un peu plus longue que prévue à cause des petits détails glissés sous le tapis, mais tout ça va se résoudre.[/b]
Google est une entreprise gérée de manière impeccable.
Elle se diversifie de manière extrêmement intelligente. Système d’exploitation, fabrication de téléphones, solutions pour entreprises. Google est en train de devenir le microsoft des années 90. Je ne serais guère surpris que, dans les années à venir, Androïd remplace windows, même sur les ordinateurs.
Alors, oui, les profits baissent. C’est normal en temps de crise. -20%, ça reste solidement installé dans le vert. En plus, il faut digérer Motorola.
Non, pour moi, pas de déclin en vue pour Google.
Pour Facebook, oui, c’est d’ailleurs pour cela que notre ami Mark a fait sa petite introduction en bourse. Il a vendu personnellement des titres, comme par hasard. Si des pigeons sont près à les acheter à ce prix là, il aurait tord de se priver, n’est-ce pas ?
Déclin également pour Microsoft, qui n’a pas vu venir l’internet mobile, ni même la généralisation d’internet tout court. Depuis que Bill Gates est parti, Microsoft vit sur ses réserves. Ses poules aux œufs d’or. Mais ça ne pourra pas durer éternellement.
Ralentissement sans doute pour Apple, dont la stratégie « marque de luxe » atteint ses limites. Il est encore trop tôt pour dire si la pomme trouvera ou non un nouveau souffle. En tout cas, ce sera nécessaire pour garder une place de numéro 1 mondial.
Google est probablement ce qu’il y a de plus utile (avec MSFT) dans l’univers internet. En esperant qu’il tienne bon et ne soit pas racheté.
Quand on sait à quels mécanismes stupides obéit la bourse, quand sait pourquoi l’action Google a baissé, bien que ce dernier continue à gagner des tas de milliards, quand on sait un peu ce qu’est Google, quand on connait un peu Internet, écrire un titre pareil est digne d’un imbécile.
Merci, Olifan. Ce n’est effectivement pas un incident boursier qui va déstabiliser Google de sitôt. Mais j’imagine que vous ne souviendrez plus de votre appréciation dans une trentaine d’années. Je vous le souhaite. Je pratique l’Internet depuis 1992-1993. Et vous ?
Jef,
en 92-93 nous étions 2 à 300 000 internautes en France … et c’était la générosité, le partage… avant que les marchands et aigrefins de tous poils ne s’en emparent ainsi que les états ou des géants industriels ou économiques qui n’y comprenaient rien mais alors rien du tout. Les banquiers, la bourse, les pétroliers et la quasi totalité des secteurs ignoraient avec mépris le « net » et en France particulièrement ne juraient que par le minitel que France Teledeconne a laissé stagner lamentablement pour finir dans la poubelle de l’oubli.