Depuis maintenant quelques années, une nouvelle catégorie de boissons est en pleine expansion en Amérique du Nord. Surtout utilisées par les jeunes, ces boissons énergisantes sont censées « vous rendre vigilant et vous donner de l’énergie ». Depuis leur arrivée, Santé Canada qualifiait ces boissons comme étant « des produits de santé naturelle ». Vraiment? Peut-on considérer une boisson qui contient une si forte dose de caféine comme étant naturelle? J’en doute. En revanche, depuis le 6 octobre dernier, Santé Canada a modifié les règles d’étiquetage de ces produits, qui sont maintenant considérés comme des aliments à part entière. De nouvelles normes leur sont donc imposées, mais est-ce assez? Évaluons les deux côtés de la médaille. 

 



Tout d’abord, grâce aux modifications réalisées par Santé Canada, le tableau complet de valeurs nutritives devra être visible sur chaque canette. Oui, ceci est sans contredit une bonne initiative puisque les parents auront maintenant accès à toute l’information pertinente. De plus, l’Agence canadienne d’inspection des aliments sera maintenant responsable de la surveillance de ce marché. Cette mesure est également bénéfique puisque l’industrie des boissons énergisantes sera beaucoup plus surveillée qu’auparavant, ce qui ne fera certainement pas de tort. Mais la mesure la plus importante est sans aucun doute celle de la réduction du taux de caféine dans chaque boisson. Effectivement,  ce taux sera maintenant limité à 180 mg par canette, soit l’équivalent d’un café moyen. Ce taux devra être bien indiqué ainsi que les groupes à lesquels on déconseille l’usage de ces produits. Ceci est une bonne nouvelle puisqu’un apport en caféine supérieur au maximum toléré par l’organisme peut causer des effets indésirables comme des vomissements, de l’irritabilité et même de graves problèmes cardiaques. Il serait faux d’affirmer que ces mesures ne sont pas utiles pour notre société. Par contre, il y a encore beaucoup de chemin à faire. Malgré tout, les jeunes vont continuer à consommer ces produits disponibles un peu partout : dépanneur, épicerie, pharmacie… D’autres mesures pourraient être envisagées, comme l’interdiction de vendre des boissons énergisantes aux mineurs. Cela diminuerait drastiquement le nombre de canettes vendus aux jeunes et leur santé s’en porterait bien mieux. Il faudrait également enlever les publicités qui servent à promouvoir ces boissons. Il devrait plutôt y avoir des campagnes publicitaires contre celles-ci, comme dans le cas de la cigarette. Ces campagnes montreraient les effets indésirables de ces boissons, souvent méconnus du grand public. Finalement, il devrait y avoir une diminution des lieux de vente de ces boissons. Par exemple, les machines distributrices qui les offrent pourraient être éliminées. Moins nous les voyons, moins nous sommes incités à les acheter.

 

 

En conclusion, nous sommes sur la bonne voie pour diminuer la consommation des boissons énergisantes, autant pour les adultes que pour les plus jeunes. Même si celles-ci peuvent procurer certains avantages, les inconvénients sont tels qu’il n’y a pas de risque à prendre. D’autres voies, beaucoup moins nocives, peuvent donner les mêmes résultats. Voilà pourquoi il est important que la population soit informée des dangers de ce marché, qui ne cesse de croître depuis son apparition.