Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a reçu officiellement lundi le dalaï lama. Le Canada s'ajoute donc à la liste des pays bravant la Chine au sujet du Tibet, après l'Allemagne, l'Australie et les Etats Unis. Le premier ministre a jugé "contre-productives" les attaques de Pékin contre le chef spirituel tibétain.

C'était la première fois que le chef des bouddhistes tibétains était reçu dans un cadre officiel par un Premier ministre canadien, qui a d'ailleurs bravé les avertissements de la diplomatie chinoise sur le risque de détérioration des relations sino-canadiennes.
La rencontre de 40 minutes a été jugée "historique" par Jason Kenney, secrétaire d'Etat au multiculturalisme qui a invité la Chine, sans toutefois la nommer, à modérer ses attaques contre le dirigeant bouddhiste. Il a ainsi déclaré …

"J'espère que le monde entier comprendra qu'il est contre-productif d'attaquer un moine bouddhiste pacifiste de 72 ans qui ne prône rien de plus que l'autonomie culturelle pour son peuple". Dans un message au quotidien "The Globe and Mail", le ministère chinois des Affaires étrangères a rappelé que Pékin était intervenu à plusieurs reprises auprès d'Ottawa à propos de cette visite, accusant le dalaï lama de mener des activités "séparatistes, sous couvert de religion".

Interrogé sur l'Afghanistan où le Canada a déployé un contingent de 2 500 soldats pour lutter contre les talibans, le dalaï lama, prix Nobel de la paix 1989, a souligné que "la non-violence était la meilleure voie pour résoudre les problèmes".

Le responsable bouddhiste a aussi vanté le multiculturalisme canadien estimant que la Chine devrait s'en inspirer sur la façon de "promouvoir l'unité sur la base du respect mutuel".

Le dalaï lama a été fait "citoyen honoraire" du Canada, distinction honorifique que détiennent également Nelson Mandela et l'opposante birmane Aung San Suu Kyi. Tout naturellement, Pékin a jugé "absurde" cet honneur accordé au dalaï lama.