Plus d’un mois après la catastrophe, le directeur général d’Air-France – KLM, Pierre-Henri Gourgeon s’est exprimé en racontant sa version de l’histoire.
Analyse.

Maintenant, il y a ses réponses, ses histoires à propos des histoires qui circulent.
On entend dire que les boîtes noires auraient en fait été retrouvées mais seraient cachées… Il y aurait des enregistrements gardés eux aussi secrets de conversations entre l’équipage du vol et d’autres avions croisant dans les parages… On a aussi beaucoup parlé d’une inaction complète suite aux messages automatiques envoyés par l’avion aux équipes au sol.

Déjà, Pierre-Henri Gourgeon raconte qu’il n’y eu aucune conversation avec d’autres avions, alors même qu’une veille radio est obligatoire dans cette zone géographique. Et on ne voit pas pourquoi on ne le croirait pas.
D’autre part, personne ne réceptionne en temps réel les messages automatiques, car l’objectif de ces messages n’est pas une intervention à chaud, mais lorsque l’avion aura atteri (en temps normal). 24 messages ont été envoyés, mais Pierre-Henri Gourgeon raconte et il a raison, que des avions émettent parfois bien plus de messages automatiques mais arrivent à bon port.
Rassurant et effrayant à la fois, mais cela à au moins le mérite de repréciser que nous ne sommes pas omniscients : Pierre-Henri Gourgeon raconte aussi que l’on perd souvent le contact avec des avions dans certaines régions du monde, et qu’on finit par les retrouver sans encombre.

Sur les critiques du manque de contact de la compagnie avec les familles des passagers : il a là aussi une réponse qui pointe des conséquences d’un système dont Air France n’est pas responsable, lorsqu’il déclare que de plus en plus de passagers indiquent leur numéro de portable comme coordonnées lorsqu’ils prennent leur billet, alors que la case "personnes à contacter" a disparu, d’où des difficultés plus importantes quand il s’agit de contacter leurs proches.

Sur les causes du crash : rien de concret, évidemment, mais tout en indiquant que les différents scénarios de l’accident vont être analysés pour en tirer des enseignements, Pierre-Henri Gourgeon émet des hypothèses, en pointant un réglage de la sensibilité du radar de l’avion, qui aurait pu ne pas lui faire détecter une grosse perturbation toute proche, ou encore un problème de givrage des sondes à haute altitude dont on avait commencé à parler dans le milieu aérien (avec des actions correctives en cours) ; cela a peut-être pu jouer un rôle.

Sur les rumeurs de démission d’équipages depuis la catastrophe : il oppose un démenti formel.

Conclusion 1 : globalement, le directeur général d’Air France répond en racontant des anecdotes, ce qui est bien ; lorsqu’il dément sans raconter d’anecdotes, il montrer comment l’accusation est ridicule, ce qui est une bonne démarche également.
Conclusion 2 : nous sommes tout de même bien peu de choses.

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