En l’espace de vingt ans, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, payée par l’ensemble des ménages français a été en moyenne multipliée par quatre, avec de fortes disparités entre les communes. Il suffit de regarder l’évolution de ce poste de dépenses sur la feuille d’imposition à la Taxe d’habitation pour s’en rendre compte.
Selon des études menées par l’UFC-Que choisir et le Centre national d’information indépendante sur les déchets (CNID), plus d’un tiers des collectivités locales doivent actuellement faire face à des coûts très importants dans le domaine du ramassage des ordures ménagères.
Le coût moyen réel de ce service est de 99 € par an par habitant, avec des disparités locales très importantes pouvant aller du simple au triple.
Ainsi, si ce coût est en moyenne de 46 € dans le grand Dijon, il passe à 149 € dans la communauté urbaine de Biarritz et de Marseille Provence Métropole.
Les raisons à tout cela sont multiples ; il y a tout d’abord un manque de transparence sur la gestion de ces déchets, dans la mesure où de nombreuses communes ne sont pas en mesure de fournir des informations concernant le prix et la qualité de cette prestation de services des déchets ménagers.
Il y a aussi pour de nombreuses communes le recours à des sociétés privées pour faire ce travail et les coûts de collecte à la tonne sont supérieurs d’environ 12 % quand cela est assuré par une société privée.
Enfin et c’est peut être la cause principale c’est le manque d’acteurs économiques dans ce secteur du ramassage des ordures ménagères. Deux géants français, se partagent le marché, Suez et Veolia, ce qui ne permet pas aux communes de faire jouer la concurrence et d’obtenir des contrats sur mesure adaptés aux besoins.
Quand on sait que près de 80 % des incinérateurs français sont gérés par ces deux sociétés ou par leurs filiales communes, on peut facilement comprendre qu’elles se partagent le marché des déchets et qu’elles imposent leurs conditions. Il est grand temps que d’autres acteurs se positionnent dans ce domaine pour l’ouvrir davantage à la concurrence et rendre plus acceptable le coût du ramassage de ces déchets..
Il faut qu’il y en ait un peu pour les bonnes œuvres des élus …