mais les Sages ne sont pas plus sages que les autres.

 

François Hollande et Martine Aubry applaudissent le discours du président du groupe socialiste au Sénat, Jean-Pierre Bel, dimanche 25 septembre à Paris. Document Le Monde.fr. AFP/THOMAS SAMSON..

 

Jean-Pierre Bel

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Support WikipediaJe ne m’attendais pas à une victoire de la gauche, ma dernière étude m’avait conduit à une majorité conservée à droite pour une poignée de sénateurs, voir Le 25 septembre le conservatisme institutionnel, mais aussi Le Sénat cette institution que de Gaulle voulait réformer. Elle était basée sur des données vraisemblablement incomplètes et c’est tant mieux que cette Chambre haute change de couleur politique après tant d’années gouvernée à droite au point que Gérard Larcher le président, encore président, avait des difficultés à l’admettre. Il comptait sur les magouilles politiques pour convaincre certains sénateurs de voter pour lui puisqu’il se représentait. Avec Patrick Ollier chargé des relations avec le parlement, Alain Marleix, le responsable des élections à l’UMP, ils ont tenté d’entretenir le doute, en laissant entendre que la majorité en sièges de la gauche ne ferait pas nécessairement une majorité pour l’élection à la présidence du Sénat, qui a eu lieu le samedi 1er octobre. Ses arguments furent de déclarer que le Sénat n’était pas une chambre comme les autres, c’est convivial, on écoute la parole de l’opposition, et on n’en tient compte. En fait pour lui le Sénat c’est mi figue mi raisin donc pourquoi changer son président ? A l’écouter la majorité serait à construire. La place du second personnage de l’État ça rapporte alors être remplacé par un socialiste, vous n’y pensez pas. Quelle honte pour la France, un socialiste ! Enfin croire qu’après tant d’années à droite la gauche va se diviser pour maintenir Gérard Larcher président cela dépasse tout ce que l’on peut imaginer. C’est vrai qu’elle se considérait propriétaire du Sénat, c’est donc un choc. Il est certain que même à gauche les tractations vont bon train, les socialistes ne sont pas majoritaires. Communistes, Radicaux de gauche et et Écologistes feront valoir leurs exigences même si le Vert Jean-Vincent Placé a déclaré avec François Hollande que la première victime était la règle d’or. Quelle misère d’avoir encore des hommes si haut placés et si pauvres et avec si peu de fierté !

 

Et puis les déjeuners de la majorité à l’Élysée ne seront plus ce qu’ils sont, il ne restera que Sarkozy et quelques fidèles entre les fidèles c’est à dire ceux qui y croient encore, les autres ou bien ils sont dans l’orbite de la justice ou bien ils s’empressent de quitter le navire, il coule. Chantal Jouanno élue sénatrice a quitté le gouvernement, elle fut remplacée par le costaud David Douillet qui nous montre ainsi que d’être dans les petits souliers de Bernadette Chirac paye, ministre des sports en deux années, il faut le faire. La valeur n’attend pas le nombre des années pour s’exprimer. Il n’y a qu’à droite que l’on voit cela, à gauche impossible les places sont chères d’autant qu’elle n’est aux commandes qu’une fois tous les 10 ans et encore.

 

Alors la droite a paniqué, à qui la faute à ses divisions sans doute mais pas que cela. A Paris à l’Hôtel de Ville ce n’était pas la joie. L’UMP est KO deux sénateurs élus, c’était imprévisible ! Pierre Charon le dissident de l’UMP Sarkozienne remporta une victoire après quatre mois de campagne ! Voir à l’UMP la bataille de Paris a déjà commencée. Il est fort probable que la réforme des collectivités territoriales qui passe mal, et pas que dans les municipalités de gauche, a joué un rôle dans ce basculement du Sénat.

 

Il faut dire que le Sénat, bien que d’aucuns prétendent qu’il sert à peu de chose, joue un rôle important pour la majorité gouvernementale, il vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi. Il permet, associée aux députés, de modifier la constitution par un vote des deux Assemblées à Versailles sur proposition du gouvernement et cela est très important. Il ouvre, par exemple, la possibilité d’introduire dans la Constitution outre la modification du vote des sénateurs pour qu’il soit plus représentatif de l’évolution démographique du pays, mais aussi d’introduire une part de proportionnelle dans celui des députés. Mais plus que tout, c’est l’annulation de la loi scélérate sur l’immunité pénale du chef de l’État qui est une honte de la cinquième république. En d’autres termes, cette Chambre haute à gauche permet de faire une sixième république en corrigeant les défauts de la cinquième concoctée en 1958, ce n’est donc pas rien.

 

C’est donc une victoire historique comme le clame l’opposition socialiste, et c’est vrai. Mais pas comme le disent les médias. Gaston Monnerville, gauche démocratique, fut président du Sénat jusqu’en 1968, c’est donc une gouvernance de 43 années à droite. Lorsque Sarkozy fut élu président, le Sénat était composé de 203 sièges à droite contre 128 à gauche. En quatre années la majorité sénatoriale de droite a perdu 33 sièges pour se retrouver à 170 sièges le 25 septembre. La gauche a gagné 49 sièges pour se retrouver à 178 lui donnant la majorité absolue de trois sièges, la majorité absolue étant de 175 sièges. La gauche possède 50,9 % des sièges et la droite 49,1%. Dimanche la gauche a conquis 25 sièges et la droite à perdu 20 sièges puisque qu’avant cette élection la droite avait 190 sièges et la gauche 153. Sans accabler la politique Sarkozyenne on voit bien que même dans ses fiefs ruraux elle ne passe pas. Ce n’est donc pas du mauvais esprit, mais un constat désastreux de la situation de notre pays.

 

Évidement la perte du Sénat obscurcit l’avenir politique de la droite, si ce n’était déjà fait. Le président serait parait-il combatif, il maintiendrait le cap, pas question de changer de stratégie, et c’est tant mieux, il faut aller jusqu’au bout de la souffrance, après on ne sent plus rien. Pour lui sondages à l’appui, il n’y aurait pas de désir de gauche en France mais seulement une déferlante populiste se nourrissant des thèses du Front national d’après l’article du Monde.fr d’Arnaud Leparmentier et de Vanessa Schnelder. Mais ce basculement du Sénat créé inquiétude et confusion à droite, et les centristes divisés ont fait que Jean-Louis Borloo à jeté l’éponge pour apporter son soutien à Sarkozy en abandonnant son désir d’indépendance, c’est à dire ne pas se présenter à l’élection présidentielle au premier tour. Évidement pour lui c’était un avertissement de perdre le poste de premier ministre qu’il convoitait tant autant rester avec Sarko, c’est encore lui qui offre le plus de chance.

 

Sarkozy fait le dos rond laissant passer l’orage attendant le résultat de la primaire socialiste pour préparer sa riposte. Il n’a donc pas perdu, loin de là même s’il a perdu les municipales, les cantonales et les régionales. Pour lui c’est bon pour la gauche, mais le gâteau reste à l’UMP. Il est certain que tout dépendra du FN, les divisions de la gauche feront le reste d’autant plus que dans l’euphorie de cette victoire elle se dit que c’est gagné au lieu de s’unir au premier tour. Les expériences passées ne lui ont pas encore servit de leçon. Elle vit encore dans un autre monde de rivalités qui n’a conduit qu’à ses défaites.

 

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Jean-Pierre BEL et les sénateurs

Jean-Pierre BEL

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Jean-Pierre Bel 60 ans né le 31 décembre 1951 à Lavaur Tarn, est presque inconnu, très discret, reconnaissant avoir, dans son enfance, été entouré de gens qui ont menés de grands combats au coté des résistants. Il en a gardé l’essence racontant que la sœur de son grand-père était officier des Forces Françaises de l’intérieur. Son oncle était chef des réseaux dans la résistance tandis que son père maniait la mitraillette, des situations familiales communistes qui marquent un enfant. Il révèle que son engagement aux cotés de la jeunesse Espagnole bafouée par le régime Franquiste fut une étape importante dans sa carrière politique, le Tarn est proche de l’Espagne. Il s’y rendait fréquemment et clandestinement organisant des réseaux de solidarité pour des Espagnols poursuivis par la police Franquiste. C’est de ces réseaux qu’il prétend que des jeunes Espagnols ont pu continuer à vivre à travailler pour préparer la transition démocratique. Cette jeunesse engagée et tumultueuse contraste avec l’homme politique tel qu’il est aujourd’hui. Il confesse aux journalistes avoir été «quelques jours derrière les barreaux», «Comme beaucoup d’autres» souligne-t-il. Vers la trentaine, il rejoint les rangs socialistes et s’installe dans l’Ariège ou il est maire d’une commune de 81 habitants. Pour lui le parti socialiste représentait un espoir, l’alternance. L’action politique doit être tournée vers les autres dont elle est le porte voix. Les hommes politiques ne doivent pas oublier qu’ils représentent le peuple et qu’ils sont là pour représenter les gens qui leur ont fait confiance. Son mentor a été Lionel Jospin l’ayant marqué en politique en lui permettant de maîtriser son caractère impétueux et de développer en même temps «un sens des responsabilités et de la mesure». Et de conclure avoir beaucoup d’affection, d’amitié pour Lionel Jospin.

 

Le prochain article sera parlez-moi de centrisme mais pour……