J’ai lu récemment le livre de Gilles Achache « Le complexe d’Arlequin » éd. Grasset 2010
ou Eloge de notre inconstance.
Promenons nous au marché de Camden Town à Londres. On pourrait choisir un autre lieu comme Soho par exemple à Manhattan, NYC. Mais c’est de Londres qu’est parti l’auteur.
La foule qui se presse là est la plus éclectique que l’on puisse imaginer. Elle est bariolée, cosmopolite. On y rencontre tous les styles vestimentaires des plus farfelus au plus classiques en passant par toutes les tendances possibles, kaki, fluo, punk, branchée, chic, twiggy, affro, skinhead…. On y découvre aussi les costumes du monde entier. C’est un défilé qui couvre des décennies de mode : « Ici, le temps ne s’écoule pas, il s’empile ! ».
On ne peut y trouver aucun ordre, aucun plan, aucune harmonie, aucun but sinon celui de musarder, d’acheter, de vendre, de regarder. C’est une cacophonie, un désordre de couleurs, de bruits, de langages, d’attitudes. Une vraie Tour de Babel.
Et pourtant, sans loi visible, dans ce monde diversifié à l’extrême, il y a très peu de conflits, pas de guerre. Chacun vaque à ses occupations. Les relations sont pour la plupart agréables et superficielles.
L’un des plus gros reproches que l’on fait à notre société actuelle dans nos pays occidentaux est l’inconstance. Nous sommes des « zappeurs ». On nous reproche notre frivolité, notre superficialité, la fragilité de nos goûts, de nos convictions, de nos croyances. Nos revirements de pensées, de sentiments, de décisions. Tout semble éphémère sur un rythme agité, saisonnier et dans tous les domaines : politique, mode, programmes tv, gadgets, loisirs, engouements. Nous semblons toujours balancés entre deux maîtres, deux extrêmes.
Et l’auteur étudie en détails nos comportements sociologiques dans notre vie de tous les jours.
Dans le passé, un passé relativement proche, seule l’erreur errait. Le vrai et le juste perdurait. Changer d’opinion était un aveu de faiblesse, un manque d’intelligence et de volonté. Nous étions façonnés pour suivre et accepter les vérités de masse, de la tradition, le bon sens commun. Ainsi allions nous tels ces bancs de poissons bien ordonnés qui se déplacent comme un seul corps. Ainsi allions nous comme les moutons de Panurge nous précipiter tous ensemble dans la mer. C’était le conformisme de la pensée, du comportement.
Maintenant, nous sommes devenus des individualistes qui ont pour souci premier de se différencier des autres. Comme les foules du marché, nous nous dispersons, nous nous morcelons, nous nous émiettons sans coordination, sans unité et sans cohérence. Et nombreux sont ceux qui dénoncent une dissolution des liens sociaux. Ils y voient une société à la dérive sans repères, en déréliction ; l’effondrement des cultures, des valeurs. Nous n’avons plus que des bouts d’histoires individuelles ; nous ne partageons plus de croyances, n’avons pas de buts communs ou de projets collectifs. Il s’agit de « décomposition moderne ».
Tocqueville parlait du « nouveau despotisme menaçant les peuples démocratiques par le narcissisme inconstant de leurs membres ». L’auteur dit « nous sommes un peuple d’Arlequins ».
Ce sombre tableau, cette vue apocalyptique demandent attention. L’heure est semble-t-il grave.
L’auteur dit : « on arriverait (presque) à regretter le temps des affrontements idéologiques. On se trompait beaucoup et, paradoxalement, la vie semblait moins absurde. » Pendant des décennies, nous nous sommes opposés, battus contre des systèmes totalitaires qui voulaient imposer l’uniformité, l’unité, le dévouement à la cause commune, la conformité aux valeurs et au système en place, l’adaptation normative et étaient réputés écraser l’individu. Il fallait sortir du même moule et suivre le chemin qui nous étaient préparés. L’URSS, la Chine sont arrivés ainsi à produire à une certaine époque des sortes de clones, sans intervention génétique.
Serions nous tombés de charybde en sylla ?
Gilles Achache développe avec beaucoup de conviction sa pensée : « Notre civilisation s’est bâtie sur l’idée de la critique, et nous ne progressons qu’à proportion de nos remises en cause ; mais à faire du soupçon un système, ne tombe-t-on pas dans une autre forme de dogmatisme ? Considérons le paysage qu’offrent les sociétés développés et demandons nous si nous ne crions pas avant d’avoir mal ».
Il suggère que notre auto-critique de l’inconstance est dû au fait que nous ne nous aimons pas. Nous n’aimons pas cette image de l’Arlequin car nous sommes encore tiraillés par des concepts dépassés, que nous avons rejetés, mais qui avaient l’avantage confortable de « penser pour nous ».
La métaphore de la foule du marché est la démocratie. Cette démocratie n’est pas une vertu qui appartiendrait aux individus. L’individu pour trouver ce qu’il cherche « doit être attentif, ouvert et disposer d’un petit talent d’improvisateur ». Il ne doit pas avoir peur de changer de chemin, d’écouter l’autre, de communiquer, de rencontrer, d’entendre, de voir et d’accepter toutes les différences, de se tromper.
Certains sont plus à l’aise que d’autres dans cette foule mais tout le monde y a sa place .
Ce qu’en fait les ennemis (fondamentalistes de tous horizontaux et nostalgiques des grands équilibres totalitaires) reprochent à notre société ouverte c’est la liberté de ses moeurs, l’inventivité, l’originalité, le dynamisme, l’espace d’exister, de penser à son rythme, à sa fantaisie en supportant, respectant ceux qui se trouvent autour.
L’auteur plaide « pour tous les mauvais sujets des Temps modernes que sont les consommateurs, les téléspectateurs, les utilisateurs de téléphones portables et les électeurs négligents. Nous voudrions montrer, dit-il, que ce que l’on prend trop vite pour de la médiocrité est une sagesse d’un type spécial, une véritable virtuosité démocratique ».
[quote][b]L’un des plus gros reproches que l’on fait à notre société actuelle dans nos pays occidentaux est l’inconstance. Nous sommes des « zappeurs ». On nous reproche notre frivolité, notre superficialité, la fragilité de nos goûts, de nos convictions, de nos croyances. Nos revirements de pensées, de sentiments, de décisions. Tout semble éphémère sur un rythme agité, saisonnier et dans tous les domaines : politique, mode, programmes tv, gadgets, loisirs, engouements. Nous semblons toujours balancés entre deux maîtres, deux extrêmes.
(…)
Il suggère que notre auto-critique de l’inconstance est dû au fait que nous ne nous aimons pas. Nous n’aimons pas cette image de l’Arlequin car nous sommes encore tiraillés par des concepts dépassés, que nous avons rejetés, mais qui avaient l’avantage confortable de « penser pour nous ».
(…)
Certains sont plus à l’aise que d’autres dans cette foule mais tout le monde y a sa place .
Ce qu’en fait les ennemis (fondamentalistes de tous horizontaux et nostalgiques des grands équilibres totalitaires) reprochent à notre société ouverte c’est la liberté de ses moeurs, l’inventivité, l’originalité, le dynamisme, l’espace d’exister, de penser à son rythme, à sa fantaisie en supportant, respectant ceux qui se trouvent autour.[/b][/quote]
i’ll be back… get to go
l’arlequin nihiliste
sourire
…
[u]rectif:[/u]
voulais dire l’art_le_quin – K légitime
indépassable tes mots !
instillez moi en qqles mots de stopper les machines ! fusion propice au retour élémentaire:
chacun est comme il est… Oublier l’être! le «JE(u)» vit son ainsité (chose en soi) et, de l’impermanence de toute chose, retourne ainsi au principe élément terre: poussière d’étoile nous sommes, poussière d’étoiles nous demeurons..
So comme je le précisais: Get To Go!
bien à vous (Louise)
QUID de l’inconstance ..; du concept de TEMPS (?) ô durée…
de l’éphémère source de vie: tout est inconstant!
vivons! – just in case…
[b]Ou… [/b]
de la constance de l’engagement… de l’action… – leurre de l’être fait néant
ô sunyatha (vacuité)
ok. Ce kiss-con soit bien, c’est nonce Claire ment. Je vous ai compris. N’insistez pas Stanislas. Stoppez les machines. Merci.
sourire
antioxydant, émulsifiant, colorant… attention vous allez être malade.
ô plaisr