Le Commonwealth qui regroupe les anciens pays de l'empire colonial britannique et qui est composé de 53 nations dont 16 ont la reine Élisabeth II comme chef de l'État, a suspendu l'adhésion du Pakistan parce que le président Pervez Musharraf n'avait pas respecté le délai qui lui avait été imparti pour supprimer l'état d'urgence et démissionner de son poste de chef militaire.
Le Commonwealth avait donné à Musharraf jusqu'au 22 novembre 2007 pour lever l'état d'urgence qu'il a imposé le 3 novembre dernier, provoquant ainsi une condamnation internationale unanime. Constatant le non-respect par le général-président de sa demande, le Groupe d'Action Ministériel du Commonwealth (CMAG) a donc reconsidéré l'adhésion du Pakistan, qui a été immédiatement suspendu du Commonwealth.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères pakistanais Mohammad Sadiq a aussitôt contacté le CMAG pour lui demander un ajournement de la décision et lui signaler que la situation politique au Pakistan revenait à normal. Mohammad Sadiq a aussi prié les membres du CMAG d'envoyer une délégation au Pakistan pour évaluer la situation.
En 1999, déjà, le Pakistan avait été suspendu du Commonwealth suite au coup d'État qui avait porté le général Musharraf au pouvoir, mais il y avait été réintégré en 2004.
Le Commonwealth continue à faire pression sur Musharraf pour qu'il se démette de ses fonctions militaires et prête serment comme président civil uniquement.
Le CMAG demande aussi la restauration de la Constitution et la libération de tous les détenus arrêtés depuis que l'état d'urgence a été imposé.
Espérons que le général-président comprenne que son intérêt et celui de son pays sont de revenir à la démocratie… Mais en attendant, il faut tout craindre de cette nouvelle dictature qui est la première de l'histoire de l'humanité à posséder l'arme nucléaire ; et tout cela, dans une région où les extrémistes islamiques sont les plus actifs.
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A quoi bon servent ces sanctions symboliques de la part du Commonwealth à l’égard de Musharraf ? Le Pakistan n’a-t-il pas déjà été exclu temporairement du Commonwealth il y a quelques années ; finalement ça n’a pas donné grand-chose. Le fait est que tant que le Pakistan constituera un allié géostratégique indispensable pour les Etats-Unis dans leur guerre en Afghanistan, Washington continuera de cautionner implicitement les actes de Musharraf, et les condamnations du Commonwealth ne resteront, comme d’habitude, que subordinations à la volonté américaine.