Les bouleversements occasionnés par les pratiques déviantes sur le web à chronologie des médias, et la concurrence sur le marché de la vidéo forcent aujourd’hui le Cinéma à faire la lumière sur ses forces et ses faiblesses… Car si la fréquentation des salles a diminué de 9,5% en 2013, le grand écran représente tout de même près de 105 000 emplois et 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires selon les chiffres du cabinet E&Y et de son panorama des Industries Créatives et Culturelles…

 

 

Le Cinéma fait son marché

La question du modèle économique des salles se pose, particulièrement depuis l’essor du « home vidéo » et dans un contexte de hausse des prix des tickets. Ce phénomène est d’ailleurs largement mondial, les journalistes des Echos notent ainsi que les fréquentations ont diminué de 20% comparé au début des années 2000 aux Etats-Unis.

En France, ses difficultés d’autant plus persistantes que les productions françaises peinent à maintenir leurs parts de marché. Comme le soulignait encore récemment RTL, « la part de marché des films français est tombée à 33%, contre plus de 40% en 2011 et 2012, tandis que celle des productions américaines a bondi à 61%, contre un peu plus de 45% les deux années précédentes ».

Néanmoins, le cinéma dispose aussi d’atouts pour réussir dans la mondialisation. L’étude du cabinet E&Y montre ainsi que le cinéma est « un métier d’avenir où la culture française trouve le loisir de s’épanouir. Les travaux des économistes ont montré la forte capacité des productions françaises à s’imposer dans les salles du monde entier, avec la deuxième industrie exportatrice au monde derrière les Etats-Unis ».

Qu’ya-t-il au menu ce soir au cinéma ?

Cependant, il devient de plus en plus clair : «Oui, le coût des films français continuera d’augmenter !», nous précise le président de Gaumont, Nicolas Seydoux. Le projets de studios intégrés de Luc Besson, montre la nouvelle ambition du cinéma français de réaliser des grandes productions pour rivaliser avec les concurrents américains.

Il est par ailleurs intéressant de noter que le cinéma outre-Atlantique évolue énormément. Les prévisions de Georges Lucas et de Steven Spielberg sont éloquentes : « Aller au cinéma coûtera 50, 100 ou 150 dollars, comme un show de Broadway ou un match de football aujourd’hui (…) Et les films resteront en salles pendant une année (…) Je pense que des films tels que Lincoln vont quitter le grand écran pour être diffusés à la télévision ».

Pour faire face à ces transformations du grand écran, les cinémas sont continuellement à la recherche de nouvelles formules : entre des places plus grandes et plus confortables, et la possibilité offerte aux spectateurs de dîner sur place, les professionnels veulent trouver de nouveaux relais de croissance.

«Le concept n’est pas nouveau, mais il connaît aujourd’hui une forte croissance», explique Patrick Corcoran, de l’Association nationale des cinémas aux Etats-Unis. Il permet aux cinémas d’art et essai de survivre à l’industrialisation du secteur »…