Je m’y attendais depuis un moment mais la polémique entourant le bide commercial et critique du dernier film de Fabien Otoniente (Camping) TURF, avec Edouard Baer, Gérard Depardieu et compagnie est assez significatif de l’état déplorable dans lequel se trouve le cinéma français depuis de trop nombreuses années. En tant que cinéphile convaincu depuis ma plus tendre enfance, je regarde avec consternation l’évolution du cinéma français et je me réjouis que le système s’écroule enfin et mette sur la place publique l’état dramatique en terme créatif et technique du cinéma de France.

Selon moi, le cinéma français possède plusieurs tumeurs qu’il convient de soigner pour lui rendre son excellence d’antan. Le premier est le fait que depuis toujours, le genre de la comédie a été un thème de prédilection et constitue encore aujourd’hui le genre préféré des français, notamment si l’on en croit le box-office et le palmarès des films ayant fait le plus d’entrée (parmi lesquels figurent en tête Bienvenue chez les Chtis et la grande vadrouille).

Pourquoi cette passion des français pour les comédies ? A vrai dire, je l’ignore. Personnellement, cela n’a jamais été mon genre de prédilection dans la mesure où les pires films que j’ai vu étaient quasi systématiquement des comédies.

Objectivement, si le cinéma français se porte si mal en ce moment, j’attribue cela à un manque cruel d’inventivité, de travail et d’effort pour passionner les spectateurs. Depuis combien d’années nous sert-on toujours les mêmes recettes sans chercher le moins du monde à sortir des sentiers battus ? La dernière bonne comédie française que je me souviens avoir vu est le diner de cons, c’est dire si cela remonte à loin.

Comme des millions de spectateurs, j’ai vu, par curiosité Camping, Bienvenue chez les Chtis et autres Hollywoo, Choco, la vérité si je mens, j’en passe et des meilleurs. Le bilan est le même : des films sans qualité, versant sans vergogne dans la facilité en ne cherchant jamais à surprendre le spectateur.

Autre mal qui ronge le cinéma français, le manque de renouvellement des artistes. D’une comédie à l’autre, j’ai la désagréable impression de voir toujours les mêmes têtes, toujours Dubosc, Jamel Debouze, Edouard Baer, Gad Elmaleh, Dany Boon,… la liste est longue de ces comédiens qui vampirisent le grand écran non pas pour le meilleur mais pour le pire.

Ils ont bien raison, pourquoi s’embêter à faire quelque chose de neuf quand on peut, sans trop se fouler, engranger les millions en produisant consciencieusement et périodiquement de sombres bouses cinématographiques ? Personnellement, je ne me serai pas gêné pour en faire de même.

La dernière grosse comédie en date, donc, TURF, signé par le réalisateur de Camping et pourvu d’un casting cinq étoiles avait tout pour casser la baraque : ce fut un bide retentissant !

Vous m’en voyez réjoui. Le public n’est peut être pas aussi abruti que je le pensais et se détourne peut être progressivement de la bouillis télévisuelle que l’on nous sert depuis maintenant trop longtemps. N’est-il pas temps de reformer complètement notre façon de faire du cinéma et tout particulièrement les comédies ? Je suis particulièrement saturé de ce cinéma fainéant et c’est la raison pour laquelle je me suis depuis longtemps tourné vers d’autres pays bien plus performants et imaginatifs que la France. L’argent n’est pas la seule clé pour faire du bon cinéma !!