Le cholestérol présent dans le sang est petite partie seulement celui qui est consommé dans le beurre de la tartine du petit déjeuner du matin ! Il faut savoir qu’en permanence l’organisme (le foie) fabrique les 2/3 du cholestérol sanguin. On peut en déduire que la réduction de la consommation de cholestérol alimentaire n’est absolument pas suffisante à la réduction du taux de cholestérol sanguin que l’on voit sur les analyses de sang.
D’où vient alors cet excès de cholestérol ? La réponse explique également cette intrigante distinction entre le mauvais et le bon cholestérol. En réalité, la molécule de cholestérol est unique. Ce que le langage courant a appelé mauvais cholestérol, c’est l’association de la molécule de cholestérol avec des protéines de transport (lipoprotéines de faible densité ou LDL) qui transportent le cholestérol du foie vers les cellules. Les cellules ne consomment pas de cholestérol au delà de leurs besoins. Il est donc logique que s’il circule plus de molécules de cholestérol dans le sang que les besoins des cellules, elles restent dans le sang et finissent par boucher les artères. C’est ce que l’on appelle l’athérosclérose. Mais notons que les autres facteurs de risque (sédentarité, tabagisme et mauvaise alimentation) ont une place primordiale dans la création d'athérosclérose.
A l’inverse, il ne peut pas y avoir d’excès de bon cholestérol. Comme pour le mauvais c’est l’association de la molécule de cholestérol avec des protéines de transport (lipoprotéines de haute densité ou HDL). Mais cette fois, le transport se fait des cellules vers le foie dont le rôle est de détruire le cholestérol en excès. Aucune accumulation ne peut alors se produire, aucun risque de surdosage.
C’est ainsi que sur les résultats des prises de sang, on voit les différentes lignes :
. Cholestérol total : le bon et le mauvais cholestérol confondus
. Cholestérol HDL : bon cholestérol.
Pour remédier à l’excès de cholestérol, il apparaît donc logique de ne pas s’arrêter à la réduction de l’apport de cholestérol exogène. En effet, si on suit ce qui a été dit précédemment, privilégier le bon cholestérol favorise l’élimination de l’excès.
Je vais essayer de guider vers une alimentation hypocholestérolémiante. Tout d’abord, les œufs, les produits laitiers entiers (surtout le beurre donc), rognons et charcuteries sont naturellement riches en cholestérol. Une trop forte consommation accentue le cholestérol exogène sanguin. Notons aussi que tous ces aliments sont également riches en acides gras saturés. Est-ce vraiment le cholestérol ou bien les acides gras saturés de ces aliments qui sont responsables des problèmes cardiovasculaires ? La différenciation n'est pas évidente.
D'ailleurs, comme nous l’avons vu, le cholestérol est transporté par des lipoprotéines. Celles-ci sont formées d’acides gras. Si ces acides gras sont saturés , hydrogénés ou trans, elles transporteront le cholestérol du foie vers les cellules : ce sont les LDL. Donc, notre alimentation doit être limitée en acides gras saturés, hydrogénés ou trans comme la charcuterie, le beurre, la viande, les fromages, les margarines et autres assaisonnements gras (sauf indications contraires sur l’étiquette).
A l’inverse, si les lipoprotéines sont formées d’acides gras mono ou poly insaturés (non trans ni hydrogénés), elles transportent le cholestérol en excès des cellules vers le foie : ce sont les HDL. Nous trouvons ces acides gras dans les huiles végétales (olive et colza sont les plus équilibrées), les fruits oléagineux (amandes, noisettes, noix, olives, avocats etc ) ainsi que les poissons gras (hareng, maquereau, sardine..). Ces aliments sont également dotés d’antioxydants pour les protéger. En effet, ces acides gras insaturés, par le fait même d’être insaturés, possèdent au moins un électron libre. Pour bloquer l’oxydation (radical libre), les fruits et légumes grâce à leur richesse en vitamine C et E, en bêta carotène et en fibres sont également de très bons antioxydants. Les fibres des légumes secs sont également efficaces comme antioxydants.
En revanche, attention aux produits du commerce enrichis en stérols végétaux. Même si effectivement les stérols aident à l’élimination du cholestérol via la bile, un abus de consommation éliminerait en même temps la vitamines E, elle-même antioxydante et hypocholestérolémiante. Le rôle du cholestérol dans les risques cardiovasculaires ne mérite pas de perdre ces éléments aussi précieux.
En regardant bien, toutes ces conclusions alimentaires nous entraînent de façon naturelle vers les régimes de type méditerranéen ou l’alimentation japonaise, tous deux exemples de longévité et de bonne santé. Le paradoxe français face aux maladies cardiovasculaires peut aussi s’expliquer. Je peux également conseiller de regarder ces diverses recettes, toutes à influence anti-athérosclérose.
Pour finir il me semble essentiel de noter que la relation infarctus/cholestérol sanguin n'est pas si importante que cela. D'ailleurs, elle diminue avec l’âge bien que le taux de cholestérol lui-même augmente. Après 75 ans, le risque de ne pas avoir assez de cholestérol devient plus dangereux que l’excès. Le taux relativement élevé qui arrive naturellement avec l’âge s’accompagnerait donc même d’une meilleure qualité de vie.
Le taux de cholestérol n'est donc pas un critère d'inquiétude suffisant. En revanche s'il est associé à la sédentarité, à une mauvaise alimentation et au tabagtisme, ils deviennent ensemble, un vrai risque pour notre coeur. Donc avant de prendre des médicaments pour faire baisser son cholestérol (ce qui ne servirait à rien), n'oublions pas d'avoir une alimentation saine, de faire un peu de sport, de nous détendre et d'éviter de fumer.