L'annonce faite par le gouvernement de l'ouverture de musées à titre gratuit, ainsi que le choix qui avait été fait des musées concernés, a tout de suite attiré l'attention sur l'un d'eux: le musée de la Renaissance d'Ecouen. Le château n'avait pas l'attention du public autant qu'il le méritait et en conséquence il serait mis à l'essai de la gratuité, comme d'autres musées, du 2 janvier au 30 juin 2008, et ce de façon totale. A l'entrée du musée, il ne vous est donc demandé que votre code postal, avant de vous laisser libre de commencer la visite.
Le château trône sur une colline d'Ecouen et domine la plaine du pays de France. Pour y parvenir depuis Paris, il est plus aisé de prendre une voiture, car la gare est assez éloignée du site. Construit entre 1538 et 1555 par un grand personnage de l'époque, le Connétable Anne de Montmorency, le château est agréable à l'oeil et fort bien situé. A l'intérieur une ancienne chapelle à visiter, qui comprend un petit orgue et quelques sculptures de bois. Un parc entoure le château, avec un petit jardin à la Française, qui pour autant n'est pas le plus beau du genre en Ile de France, mais qui donne accès à une petite forêt pour les promeneurs.

La collection du musée est intéressante en son entier, mais plusieurs pièces peuvent retenir plus particulièrement l'attention. A l'entrée une salle d'arme avec des armures du moyen-âge et des armes d'époques, tandis que plus haut se trouve dix tapisseries représentant l'histoire de David et Bethsabée, les personnages bibliques, avec parfois en une seule, plusieurs scènes qui se chevauchent d'une manière cohérente pour mieux représenter l'histoire et son déroulement. Le site officiel du musée annonce qu'il doit à cette oeuvre son ouverture, car la pièce, exceptionnelle, se trouvait alors dans les réserves de Cluny, et le château pouvait l'accueillir pour lui donner toute sa place. D'autres tapisseries méritent tout autant l'attention du visiteur, comme celle racontant la mésaventure de Phaéton.
Au passage il ne faut pas rater le magnifique mobilier, réalisé avec infiniment de détails et de dessins, et ornés de sculptures, et qui laisse imaginer tous les secrets qui ont pu y prendre place, parmi les multiples recoins et tiroirs qu'ils peuvent parfois comporter. Plusieurs pièces d'orfèvrerie sont également à contempler, toutes réalisés avec beaucoup de finesse dans le détail. On regrettera toutefois que certaines salles du musée soient parfois fermées par manque de personnel, notamment celle qui abrite la Nef dites "de Charles Quint", superbe pièce d'orfèvrerie, en parfait état, l'un des trois automates connus de ce genre et qui surprend pas ces détails et par sa taille. Il convient donc de téléphoner pour s'assurer de voir cette pièce avant de se déplacer.
Dans tous les cas, le musée est gratuit, et il mérite le détour, ne serait-ce que pour le voir partiellement et y revenir un autre jour, et aussi pour se promener en famille. Que le lecteur que la visite intéresse n'hésita pas à se rendre sur le site du musée, pour y apprendre plus de détails sur les collections, pour y voir plus de photos, et se faire une idée: http://www.musee-renaissance.fr/ , des vues panoramiques y sont accessible.