Le « care »
L’aubrysme naissant avait besoin d’un concept, d’un mot, façon « béatitude » de son amie, d’une bannière qui puisse servir pour la prochaine présidentielle de 2012.
        C’est donc le care. Brève traduction : soin.
        Ce qui va devenir un anglicisme donne déjà lieu à des jeux de mots : les anti care, Martine Aubry et la rose du care. Les philologues nous expliqueront que la notion de prévenance et solidarité est incluse dans le mot alors que notre soin ne le sous entend pas. Pourquoi pas ?
        Mais ce franglais, un de plus, prétend faire le renouveau idéologique du PS. C’est peut-être vrai. Mais il contient en même temps les sources de sa perte. « Yes, we can » devient «  Yes we care » parfumant d’Obama un désir de modernisme. Il faut connaître peu d’anglais pour savoir que « I don’t care » signifie, je m’en fous. Les adversaires ne vont pas se priver de tous les bons mots possibles pour ridiculiser l’idée. Et il en faut peu à la base que le PS veut retrouver pour ne retenir que les calembours. Les medias usent déjà des pyramides, de W Allen et notre esprit gaulois ne manquera pas de ressources en la matière. C’est drôle et gratuit.
        Peut-être est-ce pour teinter d’anglais son propos pour ressembler à DSK pour qui cette langue est le quotidien.
        Après la fracture qui fit une campagne aux pommes pour Chirac, la rupture, entre les nantis et les autres, qui fit gagner Sarkozy, nous aurons le « care » qui n’aura pas plus de sens. Mais permettra-t-il de convaincre les votants encore éloignés du PS ? Cette offre se veut exotique et ce mot ira rejoindre la pâtée déjà indigeste des anglicismes.
        Nous aimerions mieux, à l’orée de la saison où brillent les coups fourrés, connaître avec précision le contenu de ce care que les « vers-la-retraite » attendent avec anxiété.