Le journaliste Henri Tincq, grand spécialiste de l’actualité religieuse, publie une biographie de Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris et grande figure de l’Eglise en France, décédé en 2007.
Né au sein d’une famille juive pratiquante, Aaron Lustiger se convertit au catholicisme lorsqu’il est placé en famille d’accueil pour échapper aux nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. Orphelin d’une mère tuée à Auschwitz, Jean-Marie se heurte à l’hostilité de son père lorsqu’il veut conserver sa foi chrétienne. Il doit même s’inscrire en cachette lorsqu’il veut entrer au séminaire des Carmes de l’Institut catholique de Paris.
Ordonné prêtre en 1954, Jean-Marie Lustiger est d’abord aumônier de la paroisse universitaire, mais aussi auprès des étudiants de la Sorbonne, de l’ENS ou encore de l’Ecole des chartes. En 1959, il prend la responsabilité des aumôneries des nouvelles universités de la région parisienne, avant de devenir, dix ans plus tard, curé de Sainte-Jeanne-de-Chantal. En 1979, Jean-Marie Lustiger est nommé évêque d’Orléans. Deux ans plus tard, il devient archevêque de Paris. En 1983, le pape Jean-Paul II l’élève au rang de cardinal.
Toute sa vie, Jean-Marie Lustiger a été convaincu d’être chargé d’oeuvrer à la réconciliation entre juifs et chrétiens. Génie de l’évangélisation, d’un charisme hors pair, il s’est employé à raviver la flamme chrétienne dans son diocèse parisien jusqu’à sa mort, à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer. Homme de lettres, il avait également été élu à l’Académie française en 1995.
Sur plus de 350 pages, Henri Tincq brosse la vie de ce tempérament au service de l’Eglise. "Cinq ans après sa mort, le cardinal Lustiger laisse le souvenir d’un homme de foi exceptionnel qui aura bousculé, avec la puissance d’un ouragan, son Eglise et son temps", écrit-il.
A lire: Jean-Marie Lustiger. Le cardinal prophète, Grasset, 20,90€