L’interview promettait d’être celle de la vérité. Au lieu de ça on nous a servi un argumentaire maintes fois proposé et ce sur fond d’un égoïsme de nécessité. Car si la vérité s’escamota, une fois de plus, c’est, bel et bien, parce que derrière tous ces mots DSK visait une reconquête de l’opinion publique de bien plus long terme.


 Les journaux sont, ce matin, divisés sur ce qu’il faut penser des propos de Dominique Strauss-Kahn. Car force est de constater de sa confession fleurait bon le plan com. grossier, bien qu’intelligent.

Et de fait qu’a-t-on vu lors de cette interview ? Un homme obligé d’accréditer l’idée de son innocence effective au regard de la décision de justice américaine. Oubliant, au passage, qu’il y a eu refus d’aller au procès de la part du procureur qui avait trop peur de perdre et d’ainsi hypothéquer sa réélection. On attendait la vérité quant à ce qui s’était passé dans la suite du Sofitel de New-York et au lieu de ça nous fut resservi tout ce qui nous avait déjà été asséné par les strauss-khanien du PS.

Tout au long de l’interview Dominique Strauss-Kahn a passé son temps à parler de lui, normal puisqu’il s’agissait de montrer une autre image que celle que ses frasques accréditent.  Et s’il le fallait c’est d’abord à titre préventif, juste histoire de ne pas laisser un mauvais souvenir avant de s’éclipser suffisamment longtemps pour que tout s’oublie, puis revenir, presque triomphant. On a aussi appris que Naffissatou Diallo était une mythomane, au moins autant que Tristane Banon. Anne Sinclair nous est apparue sous les traits de sa sainteté récente et, enfin,  Dominique Strauss-Kahn a confirmé que la primaire se ferait sans lui.

 

A la reconquête de l’opinion publique


Assez peu de chose d’inédit, si ce n’est toute la logique de reconquête de l’opinion à travers cette longue repentance d’apparat.

Car si DSK veut se donner un avenir politique il lui fallait en passer par la « case une » de son plan de reconquête : solder l’affaire Diallo sans trop de dégâts supplémentaires sur son image.

C’est ce qui s’est joué hier dans cette longue suite de mots et de phrases qu’il avait certainement pris soin de maintes et maintes fois répéter.

Mais restait à mettre la touche finale à l’édifice : massacrer la candidature Aubry, juste histoire de rappeler qu’il reste un implicite faiseur de roi au PS. C’est ce qu’il a fait en confirmant à demi-mot l’existence du pacte de Marrakech, enfermant, ainsi, définitivement la maire de Lille dans le costume de candidate par défaut.

Car c’est aussi ça la politique, après avoir joué les hommes faussement épris de remords il est toujours plaisant de jouer les hommes faussement bienveillant vis-à-vis de ceux, en l’occurrence celle, qui garde votre place au chaud.

 

http://www.20minutes.fr/politique/dsk/789848-interview-dsk-presse-francaise-critique-manque-sincerite-ancien-patron-fmi

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/194260;tf1-la-peau-de-banane-de-dsk-a-martine-aubry.html

http://www.europe1.fr/Politique/DSK-une-interview-ecaeurante-E1-724927/

http://www.laprovence.com/article/a-la-une/dsk-cest-un-clinton-made-in-france

http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/19/dsk-sur-tf1-sincerite-pour-les-uns-indecence-pour-les-autres_1574082_823448.html#ens_id=1522342

 Anthony Rigot le 19-09-11